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L'Espion - Un épisode de la guerre d'indépendance

L'Espion - Un épisode de la guerre d'indépendance

Titel: L'Espion - Un épisode de la guerre d'indépendance Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: James Fenimore Cooper
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Wharton, il lui dit d’un ton solennel :
    – La démarche que vous avez faite n’est pas sans danger ; il peut en résulter des conséquences très-désagréables pour vous ; mais en ce cas il est possible que je trouve l’occasion de prouver ma reconnaissance de l’accueil que j’ai reçu dans votre famille.
    – Sûrement, Monsieur, s’écria le père, ne songeant plus qu’au danger que pouvait courir son fils, vous garderez le secret sur une découverte que vous ne devez qu’à l’hospitalité que je vous ai accordée ?
    Harper, fronçant le sourcil, se tourna avec vivacité vers M. Wharton, mais déjà le calme était revenu sur son front, et il lui répondit avec douceur :
    – Je n’ai rien appris dans votre famille que je ne connusse auparavant, Monsieur ; mais il peut être heureux pour votre fils que j’aie été instruit de sa visite ici et des motifs qui l’ont occasionnée.
    Il salua toute la compagnie, et sans faire attention au colporteur autrement que pour le remercier de son attention, il monta à cheval avec grâce, franchit la petite porte, et disparut bientôt derrière la montagne qui abritait la vallée du côté du nord.
    Les yeux de Birch suivirent le cavalier tant qu’il put l’apercevoir, et quand il l’eut perdu de vue, il respira avec force, comme s’il eût été soulagé d’un poids terrible d’inquiétude. Pendant ce temps toute la famille Wharton avait médité en silence sur la visite et sur le caractère du voyageur inconnu ; enfin le père dit au colporteur, en s’approchant de lui :
    – Je suis toujours votre débiteur, Harvey. Je ne vous ai pas encore payé le tabac que vous avez bien voulu m’apporter de la ville.
    – S’il n’est pas aussi bon que le dernier, répondit Birch en jetant un dernier regard du côté de la route que M. Harper avait prise, c’est parce que cette marchandise devient rare.
    – Je le trouve fort bon, répondit M. Wharton, mais vous avez oublié de m’en dire le prix.
    La physionomie du marchand changea tout à coup, et perdit son expression d’inquiétude pour prendre celle d’une intelligence pleine de finesse.
    – Il est difficile de dire quel devrait en être le prix, dit-il ; je crois qu’il faut que je laisse à votre générosité le soin de le fixer.
    M. Wharton avait tiré de sa poche une main pleine d’images de Carolus {22} , et il l’étendit vers Birch en en tenant trois entre l’index et le pouce. Les yeux du colporteur brillèrent en contemplant ce métal, et tout en roulant dans sa bouche une quantité assez considérable de feuilles semblables à celles dont il allait recevoir le prix, il étendit la main avec beaucoup de sang-froid. Les dollars y tombèrent avec un son très-agréable à son oreille ; mais cette musique momentanée ne lui suffisant pas, il les fit sonner l’un après l’autre sur une des marches de la terrasse avant de les faire entrer dans une grande bourse de cuir, qu’il fit disparaître ensuite avec tant d’adresse que personne n’aurait pu dire où il l’avait placée.
    Cette affaire importante étant terminée à sa satisfaction, il se leva, et s’approcha de l’endroit où le capitaine Wharton était debout entre ses deux sœurs auxquelles il donnait le bras, et qui écoutaient sa conversation avec tout l’intérêt de l’affection.
    L’agitation occasionnée par les incidents qui précèdent avait tellement épuisé les sucs qui étaient devenus nécessaires à la bouche du colporteur, qu’il fallait qu’il fit entrer un nouvel approvisionnement avant de pouvoir donner son attention à un objet de moindre importance. Cela fait, il s’approcha du capitaine, et lui demanda tout à coup :
    – Capitaine Wharton, partez-vous ce soir ?
    – Non, Birch, répondit-il en regardant ses sœurs avec affection. Voudriez-vous que je quittasse si tôt semblable compagnie, quand il est possible que je ne la revoie jamais ?
    – Plaisanter sur un tel sujet est une cruauté, mon frère, dit Frances avec émotion.
    – J’ai dans l’idée, continua Birch avec sang-froid, qu’à présent que l’orage est passé, il est possible que les Skinners courent les champs. Si vous m’en croyez, vous abrégerez votre visite.
    – N’est-ce que cela ? dit Henry d’un ton léger ; si je rencontre ces coquins, quelques guinées me tireront d’affaire. Non, monsieur Birch, non. Je reste ici jusqu’à demain matin.
    – Le major André ne s’est pas tiré

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