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Lettres

Titel: Lettres Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Frida Kahlo
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le portrait et je vous l’apporterai. Mes molaires se portent à merveille grâce à vous.
    Frida Kahlo
     
    Pardonnez-moi, et acceptez mes salutations.
    Frida
     
    Ne soyez pas en colère contre moi, d’accord   ?
    Je vous envoie le petit pot de fleurs que je vous avais promis.

Carte pour Diego Rivera
le jour de son anniversaire
    8 décembre 1947, Coyoacán
     
    Mon enfant adoré,
    Tu sais tout ce que j’aimerais te donner aujourd’hui et toute la vie. Si cela se trouvait à portée de ma main, tu l’aurais déjà.
    Je peux au moins t’offrir d’être avec toi dans tout… mon cœur.
    Ta petite
    Fisita

Lettre au docteur Samuel Fastlicht
    9 janvier 1948, Coyoacán
     
    À Monsieur le docteur Samuel Fastlicht
    À remettre en main propre
     
    Cher ami,
    Voici enfin le tableau. J’ai tardé plus que ce que nous étions convenus car ces derniers temps j’ai dégusté comme pas deux, d’ailleurs je n’ai pas les mots pour vous le décrire. L’état dans lequel je suis se reflète naturellement dans mon autoportrait. Il ne vous plaira peut-être pas, et vous avez parfaitement le droit de me le dire en toute sincérité. Personnellement, il me plaît beaucoup, car il est l’expression exacte de mes émotions, or c’est ce que recherche tout peintre sincère. Mais c’est vous qui achetez, ce qui change tout. Anita Brenner m’a dit qu’il vous avait paru trop cher. Écoutez, mon ami, n’allez pas me trouver gonflée, bien au contraire, je vends mes tableaux à 3 000 pesos, et à vous, parce que vous avez été si gentil avec moi, je vous le laisse à 2 500, desquels je dois soustraire les 500 que je vous dois pour les molaires, donc il ne m’en restera que 2 000 tout rond, ce qui par les temps qui courent ne vaut pas tripette. Mais je ne veux pas non plus vous forcer la main. Si le marché ne vous convient pas, je peux vous en faire un autre plus petit, qui demande moins de travail, et je vendrai celui-ci ailleurs. C’est juste qu’en ce moment je suis dans une « dèche » pas piquée des hannetons et j’ai besoin de me renflouer. C’est pourquoi je vous l’envoie avec la peinture encore fraîche . Dans une semaine, j’irai vous le vernir. Vous savez, mon ami, qu’entre vous et moi la franchise est reine, alors vous pouvez tout me dire. Si vous êtes d’accord pour l’argent, remettez-le, s’il vous plaît, à ma sœur Cristina, la petite qui vous apporte le tableau. Je ne le fais pas moi-même car je me sens aussi en forme qu’un chat tout mouillé.
    Des millions de mercis et j’espère que vous comprendrez que je n’essaie surtout pas de vous rouler ou quoi que ce soit dans le genre.
    Je vous envoie toute mon affection, et ne me grondez pas si je ne suis pas venue moi-même. Si vous étiez à ma place, vous vous seriez déjà jeté du haut de la cathédrale.
    Que la vie vous soit douce en 1948 et toutes les années à venir, c’est le vœu le plus cher de votre camarade et amie sincère.
    Frida

Lettres à Diego Rivera
    31 janvier 1948
     
    (…) Comme toujours, quand je m’éloigne de toi, j’emporte dans mes entrailles ton monde et ta vie, et de cela je ne peux me remettre.
    Ne sois pas triste – peins et vis –
    Je t’adore de toute ma vie…
    *
    23 février 1948
     
    (…) Malheureusement je ne suis plus bonne à rien et tout le monde a usurpé ma place dans cette chienne de vie (…)
    Je t’aime tant que les mots ne suffisent pas…

Lettre au président Miguel Alemán Valdés
    Strictement personnel et confidentiel
     
    Coyoacán, 29 octobre 1948
     
     
    À Monsieur le Président du Mexique
    Miguel Alemán Valdés
    Remis en main propre
     
    Miguel Alemán,
    Cette lettre est le fruit de ma très juste indignation et je veux qu’elle arrive entre vos mains afin que vous sachiez que je m’insurge contre un attentat lâche et infamant perpétré dans ce pays en ce moment même.
    Je veux parler de cet acte intolérable et sans précédent que les gérants de l’Hôtel Del Prado sont en train de mener à bien en recouvrant avec des planches de bois la peinture murale de Diego Rivera dans le salon-salle à manger dudit hôtel, peinture qui reproduit la phrase controversée mais néanmoins historique d’Ignacio Ramírez « Le Nécromant (140)  », et qui pour cette raison déclencha voilà quelques mois les attaques les plus honteuses et injustes dont ait jamais été victime un artiste mexicain.
    Après cette agression publicitaire, sale et sournoise, messieurs les

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