L'Héritage des Templiers

retrouver ? »
    Mark aimait répondre aux questions par d’autres questions, exactement comme sa mère.
    « Cela dépend, répondit-il. Représente-t-elle une menace ?
    — Difficile à dire. Elle était toujours dans les parages, et mon père ne l’aimait pas.
    — De Rochefort non plus.
    — Cela ne m’étonne pas.
    — Dans la salle des archives, la nuit dernière, elle n’a pas décliné son identité et de Rochefort ne l’a pas reconnue. Mais si Claridon est son prisonnier, il doit désormais savoir qui elle est.
    — C’est son problème, non ?
    — Elle m’a sauvé la peau deux fois, je dois la prévenir. D’après Claridon, elle vit près d’ici, à Givors. Votre mère et moi devions quitter Rennes-le-Château aujourd’hui, pensant que l’aventure était terminée. Mais les choses ont changé. Il faut que je rende visite à Cassiopée Vitt. Je pense que, pour l’instant, mieux vaut que j’y aille seul.
    — Parfait, nous attendrons ici. J’ai moi aussi une visite à rendre à quelqu’un. Cela fait cinq ans que je ne me suis pas recueilli sur la tombe de mon père. »
    À ces mots, Mark se dirigea vers le cimetière.

40
     
    11 h 05
     
    Stéphanie se versa une tasse de café avant de proposer à Geoffrey de le resservir, mais le jeune homme refusa.
    « Nous n’avons droit qu’à une tasse par jour, expliqua-t-il.
    — Les moindres détails de votre vie sont-ils régis par la règle ? demanda-t-elle en s’asseyant à table.
    — C’est notre manière de fonctionner.
    — J’avais toujours cru que la confrérie accordait beaucoup d’importance au secret. Pourquoi en parlez-vous si librement ?
    — Mon maître, qui repose désormais auprès du Seigneur, m’a demandé d’être honnête avec vous.
    — Votre maître me connaissait ? Comment est-ce possible ?
    — Il s’intéressait de près aux recherches de votre mari. C’était bien avant mon arrivée à l’abbaye, mais le maître m’en a parlé. Votre mari et lui se sont vus à plusieurs reprises. Le maître était le confesseur de votre mari.
    — Lars est entré en contact avec les Templiers ? » Stéphanie semblait abasourdie par cette nouvelle.
    « Disons que ce sont plutôt les Templiers qui l’ont contacté. Mon maître a fait le premier pas et si votre mari savait à qui il avait affaire, il ne l’a jamais montré. Peut-être a-t-il pensé qu’en parler mettrait un terme à leur relation. Il devait sans doute être au courant.
    — Votre maître devait être un homme étonnant.
    — C’était un sage qui s’est efforcé de faire les bons choix pour notre ordre, expliqua le jeune homme, le visage soudain radieux.
    — Mon fils l’a-t-il soutenu dans ses efforts ? voulut savoir Stéphanie, se souvenant que Geoffrey avait pris la défense de son fils la veille.
    — C’est dans ce but qu’il a été nommé sénéchal.
    — Et le fait que Lars Nelle ait été son père n’a pas pesé dans ce choix ?
    — Je ne peux pas me prononcer sur ce point, madame. J’ai appris sa véritable identité il y a quelques heures à peine, ici, dans cette maison. Je l’ignore.
    — Vous ne savez rien les uns des autres ?
    — Le strict minimum, et certains d’entre nous en souffrent. D’autres savourent cet anonymat. Cela dit, nous passons notre vie ensemble, comme des prisonniers. Trop d’intimité pourrait devenir problématique. Aussi nous est-elle interdite par la règle. Nous ne nous confions pas, et notre silence nous est imposé par le service de Dieu.
    — Ça a l’air difficile.
    — C’est notre choix de vie. Cette aventure, en revanche… fit-il, perplexe. Mon maître m’avait dit que j’allais découvrir un tas de choses, et il avait raison.
    — Votre maître était persuadé que nous allions nous rencontrer ? s’étonna Stéphanie avant d’avaler une gorgée de café.
    — Il vous a adressé le journal en espérant que vous viendriez. Il a également adressé une lettre à Ernst Scoville contenant certaines pages du journal vous concernant, en espérant qu’elles vous réuniraient. Le maître savait que Scoville ne vous portait pas dans son cœur, c’est votre mari qui le lui avait appris. Mais il avait compris que vous étiez pleine de ressources et souhaitait qu’Ernst et vous, avec l’aide du sénéchal et la mienne, découvriez le legs des Templiers.
    — Votre confrérie croit vraiment que l’humanité ne sait pas tout de l’histoire du Christ ?
    — Je ne