Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
L'Héritage des Templiers

L'Héritage des Templiers

Titel: L'Héritage des Templiers Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Steve Berry
Vom Netzwerk:
elle, les Évangiles ne sont plus qu’un tas de mensonges, la foi chrétienne ne vaut que pour la vie terrestre, et la vie par-delà la mort n’est qu’une chimère. C’est ce concept qui justifie tout ce qui a été accompli au nom du Christ. D’autres religions parlent du paradis et de la vie dans l’au-delà, mais seul le christianisme nous parle d’un Dieu devenu humain, mort pour ses adeptes, qui revient d’entre les morts pour régner éternellement.
    « Réfléchis, lui avait dit son père. Les chrétiens n’ont pas tous les mêmes croyances, mais s’accordent sur un point : la résurrection. C’est leur constante universelle. Jésus est ressuscité pour eux seuls. La mort a été vaincue pour eux seuls. Le Christ est vivant et œuvre à leur rédemption. Le royaume des cieux les attend car eux aussi seront ressuscités d’entre les morts pour vivre éternellement auprès du Seigneur. La résurrection donne un sens aux drames du quotidien et l’espoir d’un avenir. » C’est alors que son père avait posé la question qui l’obsédait depuis.
    « Et si la résurrection ne s’était jamais produite ? Et si le Christ était mort et simplement retourné à la poussière  ? »
    Bonne question.
    « Pense aux millions d’êtres humains massacrés au nom du Christ ressuscité. Pendant la croisade contre les albigeois elle seule, quinze mille hommes, femmes et enfants ont été brûlés vifs pour avoir simplement refusé d’admettre le principe de la crucifixion. L’Inquisition en a massacré des milliers d’autres. Les croisades en Terre sainte ont coûté la vie à des centaines de milliers d’êtres humains. Tout ça au nom du soi-disant Christ ressuscité. Pendant des siècles, les papes successifs ont invoqué le sacrifice du Christ pour galvaniser les soldats. Si la résurrection ne s’est jamais produite et que la promesse d’une existence après la mort est vaine, combien de vies humaines auraient-elles pu être épargnées selon toi ? »
    La réponse était simple. Des millions.
    Et si la résurrection ne s’était jamais produite ?
    Mark venait de passer cinq ans à essayer de répondre à cette question, caché au sein d’un ordre que le monde croyait disparu depuis sept cents ans. Pourtant, il était tout aussi perplexe aujourd’hui que lorsqu’il était arrivé à l’abbaye.
    Qu’avait-il tiré de sa retraite ?
    Et plus important, qu’avait-il perdu au change ?
    Il reprit ses esprits et porta de nouveau son attention sur la tombe de son père. Il avait commandé la stèle et avait assisté aux obsèques de Lars par une lugubre après-midi de mai. On avait découvert son père une semaine plus tôt, pendu sous un pont à une demi-heure au sud de Rennes-le-Château. Mark était chez lui à Toulouse lorsque la police l’avait prévenu. Il se souvenait du visage de son père dont il avait dû identifier le corps, la peau grisâtre, la bouche grande ouverte, les yeux sans vie, masque grotesque qu’il craignait de ne jamais oublier.
    Sa mère était rentrée à Atlanta tout de suite après les obsèques. Ils n’avaient pratiquement pas parlé au cours des trois jours qu’elle avait passés en France. Il avait vingt-sept ans et venait à peine de prendre ses fonctions de chargé de cours à l’université de Toulouse, mal préparé pour la vie. Aujourd’hui, il se demandait s’il était mieux préparé que onze ans plus tôt. La veille, il avait failli tuer Raymond de Rochefort. Qu’avait-il fait de tout ce qu’on lui avait appris ? Où était passée la discipline qu’il pensait avoir acquise ? Les défauts de de Rochefort étaient faciles à expliquer – un prétendu sens du devoir motivé par l’ambition personnelle – mais ses faiblesses à lui étaient déconcertantes. En l’espace de trois jours, il avait troqué son statut de sénéchal pour celui de fugitif, la sécurité pour le chaos, la détermination pour l’errance.
    Et tout ça dans quel but ?
    Il sentit le contact de l’arme sous sa veste. Le réconfort qu’elle lui procurait le troublait – encore une sensation inédite et étrange.
    Il s’éloigna de la tombe de son père pour se diriger vers celle d’Ernst Scoville. Il connaissait et appréciait ce Belge solitaire. Le maître le connaissait aussi, apparemment, puisqu’il lui avait fait parvenir une lettre une semaine plus tôt. Quelle avait été la remarque de de Rochefort à propos de ces lettres ? « Je me suis déjà

Weitere Kostenlose Bücher