L'Héritage des Templiers
hôtesse voulait manifestement lui parler seule à seul. Pourquoi pas ? Il avait lui-même quelques questions à lui poser. « J’adorerais.
— Alors, je vais vous le montrer, annonça Cassiopée en se levant de table. Cela donnera l’occasion aux autres de bavarder tranquillement – ce qui me semble impératif. Faites comme chez vous, je vous en prie. M. Malone et moi-même serons de retour dans un moment. »
Malone suivit Cassiopée dehors ; il faisait un temps superbe. Ils flânèrent le long du sentier ombragé menant au parking puis au chantier.
« Lorsque nous aurons terminé, un château fort du XIII e siècle se dressera là, exactement comme s’il avait été bâti il y a sept siècles.
— C’est un projet grandiose.
— Les projets grandioses, ça me connaît. »
Ils pénétrèrent sur le chantier par un large portail en bois et entrèrent dans ce qui ressemblait à une grange aux murs de grès où se faisait l’accueil du public. Dehors montaient des odeurs de poussière, on apercevait des chevaux et des débris sur le chantier où s’affairaient une centaine de personnes.
« Toutes les fondations du périmètre ont été coulées et le mur-rideau ouest avance bien, indiqua Cassiopée en pointant tour à tour dans différentes directions. Nous nous apprêtons à entamer les tours d’angle et le bâtiment central. Mais cela prend du temps. Nous devons façonner les briques, tailler la pierre, le bois, et fabriquer le mortier exactement comme il y a sept siècles, en nous servant des mêmes techniques, des mêmes outils, vêtus comme au Moyen Âge.
— Les ouvriers mangent comme il y a sept siècles aussi ?
— Nous faisons certaines concessions à la modernité », rectifia Cassiopée en souriant.
Elle lui fit traverser le site et, après avoir gravi une pente abrupte, ils se retrouvèrent en haut d’un petit promontoire d’où l’on bénéficiait d’un point de vue imprenable sur le chantier.
« Je viens souvent ici. Cent vingt ouvriers et ouvrières travaillent à plein temps.
— Ça en fait, des salaires à verser.
— Un modeste prix à payer pour voir l’histoire revivre sous nos yeux.
— L’Ingénieur : c’est comme ça que l’on vous appelle ?
— L’équipe m’a baptisée ainsi. Je maîtrise les techniques de construction du Moyen Âge. Je suis à l’origine de ce projet.
— Vous savez, d’un côté vous êtes d’une incroyable arrogance et de l’autre vous avez une conversation passionnante.
— Je me rends compte que ma remarque au déjeuner à propos du fils de Henrik était inappropriée. Pourquoi ne vous êtes-vous pas défendu ?
— À quoi cela aurait-il servi ? Vous ne saviez pas de quoi vous parliez.
— Je vais m’efforcer de ne plus porter de jugement à partir de maintenant.
— J’en doute, gloussa-t-il, et puis je ne suis pas si susceptible que ça. Je me suis forgé une cuirasse il y a bien longtemps. C’est indispensable si l’on veut survivre dans ce métier.
— Mais vous avez quitté votre poste, non ?
— On ne quitte jamais vraiment son poste. On s’efforce simplement d’éviter de se trouver dans la ligne de mire autant que possible.
— Alors, c’est en tant qu’ami que vous prêtez main-forte à Stéphanie Nelle ?
— Choquant, n’est-ce pas ?
— Pas du tout. À vrai dire, c’est tout à fait vous.
— Comment le sauriez-vous ? demanda-t-il, curieux.
— À partir du moment où Henrik m’a demandé mon aide, j’ai appris un certain nombre de choses à votre sujet. J’ai des amis dans votre ancienne profession. Ils ont tous une haute opinion de vous.
— Ravi d’apprendre qu’ils se souviennent de moi.
— Êtes-vous bien renseigné à mon sujet ?
— Juste les grandes lignes.
— Je suis très spéciale.
— Vous devez très bien vous entendre avec Henrik, dans ce cas.
— Je vois que vous le connaissez bien, fit-elle avec un sourire.
— Et vous, le connaissez-vous depuis longtemps ?
— Depuis l’enfance, c’était un ami de mes parents. Il y a des années de cela, il m’a parlé de Lars Nelle. Son travail m’a fascinée et je suis devenue son ange gardien, même s’il voyait le diable en moi. Malheureusement, je n’ai rien pu faire pour lui pendant sa dernière journée sur terre.
— Étiez-vous présente ? »
Elle secoua la tête. « Il s’est rendu dans les Pyrénées. J’étais chez moi lorsque Henrik m’a appelée pour
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