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L'Héritage des Templiers

L'Héritage des Templiers

Titel: L'Héritage des Templiers Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Steve Berry
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gracieuse. L’une des ailes de la bâtisse faisait face à la forêt ; l’autre était tournée vers la mer.
    Malone connaissait l’histoire de la demeure. Baptisée Christiangate, elle avait été construite trois siècles plus tôt par l’un des ingénieux aïeuls de Thorvaldsen, qui s’était servi de tonnes de tourbe sans aucune valeur comme combustible pour produire de la porcelaine. Au XIX e siècle, la reine avait fait de la manufacture son fournisseur officiel et Adelgate Glasvaerker, à l’emblème caractéristique formé de deux cercles soulignés d’un trait, jouissait encore du même succès au Danemark et en Europe. Le directeur actuel du conglomérat n’était autre que le patriarche de la famille, Henrik Thorvaldsen.
    Un majordome, que la visite de Malone et Stéphanie ne surprit pas, ouvrit la porte du manoir. Étonnant, étant donné qu’il était plus de minuit et que le propriétaire des lieux vivait en véritable ermite. On les introduisit dans une pièce à laquelle poutres de chêne, armures et portraits de famille conféraient une grande noblesse. Une longue table en érable, dont Thorvaldsen avait un jour dit à Malone qu’elle datait de quatre cents ans, et dont la patine sombre témoignait de siècles d’un consciencieux usage, dominait la pièce. Thorvaldsen y était assis, un gâteau à l’orange et un samovar fumant devant lui.
    « Entrez, je vous en prie. Asseyez-vous. »
    L’homme se leva au prix d’un terrible effort et sourit. Le corps tordu par l’arthrose, il ne devait pas mesurer plus d’un mètre soixante-cinq ; les plis d’un pull norvégien trop grand pour lui avaient du mal à dissimuler son dos bossu. Malone remarqua la lueur qui brillait dans son regard gris clair. Son ami tramait quelque chose. Cela ne faisait aucun doute.
    « Persuadé que nous viendrions au point de nous faire un gâteau ? lança Malone.
    — Je n’étais pas certain que vous vous déplaceriez tous les deux, mais j’étais certain de vous voir, Malone.
    — Pourquoi donc ?
    — En apprenant votre présence à la vente aux enchères, j’ai su que vous ne tarderiez pas à découvrir que j’étais mêlé à toute cette histoire.
    — Donnez-moi mon livre », fit Stéphanie en sortant de l’ombre.
    Thorvaldsen lui lança un regard perçant. « Ni bonsoir ni présentations en règle ? Vous allez droit au but.
    — Je ne vous aime pas. »
    Thorvaldsen se rassit en bout de table. Malone décida que le gâteau avait l’air appétissant, s’installa et en découpa une tranche.
    « Vous ne m’aimez pas ? Étrange si l’on considère le fait que nous ne nous sommes jamais rencontrés.
    — J’ai entendu parler de vous.
    — Cela signifie-t-il que l’unité Magellan possède un dossier sur moi ?
    — Votre nom apparaît dans les endroits les plus étranges. Vous êtes fiché par nos services. »
    L’homme fit une grimace, comme si on lui infligeait la pire des insultes. « Vous me prenez pour un terroriste ou un criminel, c’est ça ?
    — À laquelle de ces catégories appartenez-vous ? »
    Thorvaldsen la dévisagea avec une soudaine curiosité.
    « J’ai entendu dire que vous avez le don de concevoir des opérations de grande envergure et que vous disposez des moyens de les mener à bien. Étant donné toutes ces qualités, il est curieux que vos performances en tant qu’épouse et mère aient été aussi lamentables.
    — Vous ne savez rien de moi ! s’écria Stéphanie, indignée.
    — Je sais qu’au moment du décès de Lars vous ne viviez plus ensemble depuis des années. Je sais que vous étiez en désaccord sur de nombreux sujets. Je sais que votre fils et vous n’étiez pas en bons termes.
    — Allez au diable ! hurla Stéphanie, rouge de colère.
    — Vous vous trompez, répondit Thorvaldsen, que sa remarque avait apparemment laissé froid.
    — À quel sujet ?
    — Les sujets ne manquent pas. Et il est temps que vous appreniez la vérité. »
     

     
    De Rochefort trouva le manoir à l’endroit précis où les informations qu’il avait demandées le lui indiquaient. Une fois qu’il avait appris l’identité de celui qui collaborait avec Peter Hansen, se procurer les renseignements n’avait pris qu’une demi-heure à son lieutenant. De Rochefort contemplait à présent la demeure du propriétaire du livre qu’il convoitait : Henrik Thorvaldsen. Logique.
    C’était l’une des plus grosses fortunes du Danemark et son arbre

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