L'Héritage des Templiers
de Lars », dit-elle avant de lui résumer la conversation et de lui décrire l’inconnu.
« C’est l’homme qui a déclenché la fusillade et qui a tiré sur Hansen.
— L’homme qui s’est jeté du haut de la Tour ronde travaillait pour son compte. Il voulait me dérober le journal de Lars.
— Puis l’inconnu s’est rendu à la vente aux enchères en sachant que vous vous y trouveriez. Qui savait que vous y seriez ?
— Personne à part Hansen. Officiellement, je suis en vacances. J’ai mon téléphone satellite, mais j’ai demandé à ne pas être dérangée sauf urgence ou catastrophe.
— Où avez-vous entendu parler de la vente aux enchères ?
— Il y a trois semaines, j’ai reçu un paquet en provenance d’Avignon. Il contenait un mot et le journal de Lars. » Stéphanie observa une pause. « Je n’avais pas vu ce carnet depuis des années. »
Il savait que, d’ordinaire, c’était un sujet tabou. Lars Nelle s’était suicidé onze ans plus tôt ; on l’avait trouvé pendu sous un pont dans le sud de la France avec, dans sa poche, le message GOODBYE STÉPHANIE. De la part d’un universitaire auteur d’innombrables ouvrages, une lettre d’adieu aussi lapidaire ressemblait presque à une insulte. Bien que Stéphanie et son mari eussent été séparés à l’époque, le choc avait été rude pour elle, et Malone se souvenait à quel point les mois suivants avaient été pénibles. Ils n’avaient jamais évoqué la mort de Lars, et il était extraordinaire qu’elle en parle aujourd’hui.
« Un journal ? À quel sujet ?
— Lars était fasciné par les secrets de Rennes-le-Château…
— Je sais. J’ai lu ses livres.
— Vous ne me l’aviez jamais dit.
— Vous ne me l’aviez jamais demandé. »
Stéphanie sembla percevoir son agacement. Il se passait beaucoup de choses et ni l’un ni l’autre n’avait de temps à perdre en banalités.
« Lars gagnait sa vie en bâtissant des hypothèses sur la nature du trésor censé être caché à Rennes-le-Château ou aux alentours, reprit Stéphanie. Mais il confiait nombre de ses réflexions personnelles au journal dont il ne se séparait jamais. Je croyais que Mark l’avait récupéré à sa mort. »
Encore un sujet tabou. Médiéviste diplômé d’Oxford, Mark Nelle enseignait à l’université de Toulouse. Cinq ans plus tôt, il avait disparu dans les Pyrénées. Une avalanche l’avait emporté. Son corps n’avait jamais été retrouvé. Malone savait que l’horreur de la tragédie avait été décuplée par le fait que Stéphanie et son fils n’étaient pas en bons termes. Il y avait beaucoup d’animosité dans la famille Nelle, mais tout ça ne le regardait pas.
« Ce satané journal, c’était comme si un fantôme revenait me hanter, dit-elle. Il était là. Écrit de la main de Lars. Le mot m’indiquait la tenue de la vente aux enchères et la disponibilité du livre. Je me souvenais avoir entendu Lars en parler et il y faisait référence dans son journal, alors je me suis déplacée pour en faire l’acquisition.
— Et vous n’avez pas senti le danger ?
— Pourquoi ? Mon mari n’avait rien à voir avec ma vie professionnelle. Il s’était lancé dans la quête innocente de choses qui n’existent pas. Comment aurais-je pu me douter que certaines des personnes mêlées à ses affaires étaient capables de tuer ?
— Le suicide de l’homme, à la Tour ronde, était un signe suffisamment clair. Vous auriez dû venir me parler à ce moment-là.
— Je dois me débrouiller seule.
— Qu’allez-vous faire ?
— Je n’en sais rien, Cotton.
— Pourquoi ce livre a-t-il une telle importance ? J’ai appris à la salle des ventes qu’il s’agit d’un récit de voyage des plus banals. Les employés ont été abasourdis par le prix de vente.
— Je n’en sais rien, dit-elle, l’exaspération de nouveau perceptible dans sa voix. Vraiment, je l’ignore. Il y a quinze jours, j’ai lu le journal de Lars et je dois admettre qu’il m’a fascinée. J’ai honte d’avouer que je n’avais jamais lu aucun de ses livres avant la semaine dernière. Et lorsque je l’ai fait, j’ai commencé à culpabiliser de la façon dont je l’avais traité. On a le temps de prendre beaucoup de recul en onze ans.
— Que comptiez-vous faire, alors ?
— Je l’ignore, répondit Stéphanie en secouant la tête. Acheter le livre. Le lire et voir où cela pouvait me mener. Tant
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