L'Héritage des Templiers
porte ? demanda Stéphanie.
— C’est là que l’histoire devient intéressante. Lars ne m’a pas tout dit, mais maintenant que j’ai lu son carnet, je comprends. »
Saunière ôta la dernière pierre dissimulant la porte métallique. L’entrée de l’église était verrouillée, le soleil s’était couché il y avait longtemps déjà. Il avait pensé toute la journée à ce qui pouvait se cacher derrière cette porte mais n’en avait pas soufflé mot aux ouvriers. Il les avait à peine remerciés pour leur dur labeur et leur avait expliqué qu’il comptait prendre quelques jours de repos et qu’ils n’avaient pas besoin de revenir avant la semaine suivante. Il n’avait même pas parlé de sa découverte à sa chère maîtresse, se contentant de lui expliquer après dîner qu’il avait envie d’inspecter l’église avant de se coucher. La pluie tambourinait sur le toit.
À la lumière de la lampe à pétrole, il calcula que la porte devait mesurer environ un mètre de long sur une quarantaine de centimètres de large. Elle était posée à ras du sol et ne portait pas de serrure. Grâce à Dieu, le chambranle était en pierre mais les gonds l’inquiétaient ; aussi s’était-il muni d’un petit bidon de pétrole. Pas le meilleur lubrifiant qui soit, mais c’était tout ce qu’il avait réussi à trouver au pied levé.
Il en arrosa les gonds en espérant que l’emprise du temps se desserrerait. Il glissa ensuite le pied-de-biche sous la porte et appuya.
Rien ne bougea.
Il appuya plus fort.
Les gonds se mirent à fonctionner.
Il remua le pied-de-biche pour donner du jeu au métal rouillé et versa un peu plus de pétrole. Au bout de plusieurs minutes d’effort, la porte pivota sur ses gonds avec un grincement et s’ouvrit en grand.
Saunière braqua sa lampe sur l’ouverture d’où sortait un courant d’air froid et humide.
D’étroites marches descendaient sur environ cinq mètres et permettaient d’accéder à un dallage grossier.
L’enthousiasme le submergea. Il avait entendu d’autres prêtres se vanter de leurs découvertes. À la Révolution, certains avaient caché reliques, icônes et objets décoratifs pour éviter que les pillards ne se les approprient. La plupart des églises du Languedoc avaient été mises à sac ; mais celle de Rennes-le-Château était dans un tel état de délabrement qu’il n’y avait tout simplement rien à piller. En apparence, du moins.
Saunière testa la première marche et en conclut qu’elle avait été creusée dans les fondations de l’église. Lampe à la main, il avança avec prudence vers un espace rectangulaire lui aussi creusé dans la roche. Une arche divisait la pièce en deux. Il aperçut des ossements. Les murs étaient percés de niches dont chacune renfermait un squelette ainsi que les vestiges des vêtements, chaussures, épée et linceul avec lesquels on l’avait inhumé.
Il approcha la lampe de quelques-unes des tombes et remarqua que tous leurs occupants étaient identifiés par une inscription gravée dans la pierre. Ils appartenaient tous à la famille d’Hautpoul. Les dates allaient du XVI e au XVIII e siècle. Il compta vingt-trois squelettes inhumés dans la crypte. Les seigneurs de Rennes-le-Château, songea l’abbé.
Son regard s’arrêta sur un coffre posé près d’un chaudron, derrière l’arche centrale.
Il s’approcha ; quelque chose étincela soudain à la lumière de la lampe et le fit sursauter. Il crut d’abord que ses yeux lui jouaient un tour mais s’aperçut bientôt qu’il n’avait pas rêvé.
Il se baissa.
Le chaudron était rempli d’écus. Des écus d’or français dont la plupart portaient une même date : 1768. Il n’avait pas d’idée précise de leur valeur mais se dit qu’elle devait être considérable. Difficile d’évaluer combien le chaudron en contenait, mais lorsqu’il tenta de le soulever, il ne bougea pas d’un millimètre.
Saunière se pencha sur le coffre et constata que le fermoir n’était pas cadenassé. Il poussa le couvercle et découvrit d’un côté des carnets à reliures de cuir et de l’autre un morceau de toile imperméable qui enveloppait un objet. Il tâta prudemment le contenu de la toile et en conclut qu’il s’agissait en réalité de plusieurs objets de petite taille et durs. Il posa la lampe et déplia le tissu avec précaution.
Il y eut de nouveau un scintillement.
Des diamants.
Il eut le souffle coupé lorsqu’il
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