L'Héritage des Templiers

renfermaient des manuscrits bibliques, des traités, des écrits sur l’art et les sciences et de nombreux vestiges de la civilisation juive d’Égypte.
    C’est alors qu’ils firent la découverte la plus importante de toutes.
    Les neuf chevaliers consacraient toute leur attention à ces fouilles. Puis, en 1127, ils chargèrent leur précieux trésor sur des bateaux et partirent pour la France. Leur butin leur valut la gloire, la fortune et le soutien de puissants alliés. Beaucoup souhaitèrent alors se rallier à leur cause et en 1128, dix ans à peine après la création de l’ordre, le pape leur attribua une autonomie sans précédent dans le monde occidental.
    Et tout cela grâce au savoir dont les Templiers disposaient.
    La prudence était cependant de mise : accéder à ces connaissances était un privilège réservé aux chevaliers qui s’étaient hissés au sommet de la hiérarchie et le maître était chargé de transmettre ce qu’il savait avant de mourir. C’était avant la purge. Après 1314, les maîtres successifs avaient cherché la trace de ce savoir perdu. En vain.
    Il frappa de nouveau contre le mur.
    C’était dans des grottes que les premiers templiers avaient forgé leur destin avec la détermination des zélotes. Il ferait de même. Le trésor était là, quelque part. Il était près du but. Il le savait.
    Et c’est à Avignon qu’il trouverait les réponses.

32
     
    Avignon
    17 h 00
     
    Malone arrêta la Peugeot. Royce Claridon attendait sur le bas-côté, derrière l’asile, à l’endroit exact indiqué plus tôt. Sa barbe broussailleuse avait disparu tout comme les vêtements tachés. Rasé de près, les ongles coupés court, il portait un jeans et un tee-shirt ras de cou. Ses longs cheveux étaient ramenés en arrière, attachés en queue-de-cheval et il marchait d’un pas vigoureux.
    « Ça fait du bien de se débarrasser de cette barbe, déclara-t-il en montant à l’arrière de la voiture. Pour être crédible dans mon rôle de templier, il fallait que j’aie le physique de l’emploi. Ils n’avaient pas la même conception de l’hygiène que nous à l’époque. Et puis, il fallait éviter les scènes de nudité entre frères, si vous voyez ce que je veux dire. Ils ne devaient pas sentir la rose. »
    Malone passa la première et s’engagea sur la route nationale. Un orage venait d’éclater. Le mauvais temps de Rennes-le-Château se déplaçait apparemment vers l’est. Au loin, des éclairs zébraient le ciel envahi de nuages en panache, suivis de grondements de tonnerre. La pluie ne tombait pas encore, mais cela ne tarderait plus guère. Malone échangea quelques coups d’œil avec Stéphanie et elle comprit que le vieil homme assis sur le siège arrière devait faire l’objet d’un interrogatoire.
    « Monsieur Claridon, commença-t-elle en se retournant.
    — Appelez-moi Royce, madame.
    — Très bien, Royce, pourriez-vous nous en dire davantage sur les théories de Lars ? Il est important que nous comprenions.
    — Elles ne vous sont pas familières ?
    — Lars et moi n’étions plus proches depuis plusieurs années. Il ne se confiait pas beaucoup à moi. Mais récemment, j’ai lu ses livres et son journal.
    — Puis-je vous demander ce que vous faites ici, dans ce cas ? Sa mort ne date pas d’hier.
    — Lars aurait voulu que quelqu’un finisse le travail pour lui, du moins, c’est ce que j’aime à penser.
    — Vous avez parfaitement raison sur ce point, madame. Votre mari était un chercheur brillant. Ses théories étaient tout à fait fondées et je crois qu’il aurait pu mener ses recherches à bien. S’il avait vécu.
    — Expliquez-moi tout.
    — Il marchait sur les traces de l’abbé Saunière. C’était un malin, celui-là. D’un côté, il voulait que personne n’en sache autant que lui mais, d’un autre, il a laissé énormément d’indices. On raconte qu’il aurait tout dit à sa maîtresse, morte sans jamais avoir rien révélé. Juste avant sa mort, Lars pensait avoir enfin fait un pas décisif. Connaissez-vous toute l’histoire, madame ? Connaissez-vous la vérité ?
    — Je crains que mes connaissances ne se limitent aux notes prises par Lars dans son journal. Mais il contenait certains détails intéressants qui n’ont jamais été publiés.
    — Puis-je voir ces pages ? »
    Stéphanie feuilleta le carnet avant de le passer à Claridon qui se mit à le lire avidement. « C’est incroyable !