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L'Héritage des Templiers

L'Héritage des Templiers

Titel: L'Héritage des Templiers Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Steve Berry
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meilleur rempart contre les vols. Nous allons traîner un peu en attendant que tout soit calme. »
    Ils se dirigèrent vers le palais.
    Des gouttes de pluie picotaient le crâne de Malone. Il tournait le dos à l’inconnue qui devait toujours être attablée à une trentaine de mètres de lui, en train de dîner ; il desserra le poing et la serviette en papier s’envola, emportée par le mistral. Il se retourna vivement et se précipita pour la rattraper alors qu’elle dansait sur les pavés. Au moment où il la récupérait, il jeta un coup d’œil vers le café.
    L’inconnue avait quitté sa table.
    Comme eux, elle marchait vers le palais des Papes.
     

     
    De Rochefort abaissa ses jumelles. Il se trouvait au rocher des Doms, l’endroit le plus pittoresque de la ville, habité par les hommes depuis le Néolithique. Au temps de la papauté, l’énorme éperon rocheux faisait naturellement écran à l’omniprésent mistral. Au sommet de la colline, qui jouxtait directement le palais, on avait aménagé un magnifique parc avec lacs, fontaines, statues et grottes. Le point de vue était à couper le souffle. Lorsqu’il enseignait au séminaire voisin, avant de rejoindre l’ordre, il venait ici régulièrement.
    Les collines et les vallées s’étendaient à perte de vue. Les eaux vives du Rhône se frayaient un chemin en contrebas, s’engouffraient sous les arches du pont Saint-Bénezet qui franchissait autrefois le fleuve et reliait la cité du pape à celle du roi, sur l’autre rive. Lorsque, en 1226, Avignon s’était ralliée aux albigeois contre Louis VIII pendant la croisade, le roi avait fait raser le pont en représailles. Il avait finalement été reconstruit et de Rochefort songeait aux cardinaux qui, au XIV e siècle, le traversaient à dos de mule pour rejoindre leurs demeures de Villeneuve-lès-Avignon. Au cours des deux siècles qui suivirent, les pluies et les crues du fleuve n’avaient épargné que quatre des arches et les travaux de restauration n’avaient jamais été entrepris. Encore une faiblesse à mettre au passif de la ville, avait toujours pensé de Rochefort. Cet endroit semblait abonné aux demi-succès.
    « Ils se dirigent vers le palais, dit-il au moine qui l’accompagnait. Il ferme dans une heure », ajouta-t-il après avoir consulté sa montre.
    Il reprit ses jumelles pour observer la place, à cinq cents mètres de là. Il était arrivé de l’abbaye quarante minutes plus tôt. D’après le système de surveillance fixé sur la voiture de Malone, ils avaient fait un crochet par Villeneuve-lès-Avignon avant de revenir à la cité des papes. Malone et Nelle étaient apparemment allés récupérer Claridon.
    Depuis le palais, de Rochefort avait gravi la promenade bordée d’arbres et décidé d’attendre là, au sommet du rocher des Doms, poste d’observation idéal sur la vieille ville. La chance lui avait souri lorsque Stéphanie Nelle et ses deux compagnons étaient sortis du parking souterrain avant de s’installer à la terrasse d’un café au beau milieu de la place.
    Il baissa ses jumelles.
    Les bourrasques de vent fouettaient le rocher. Le mistral mugissait aujourd’hui, balayait les quais, gonflait les eaux du fleuve, poussait vers la ville les nuages d’orage qui couraient dans le ciel.
    « Ils ont l’intention de rester au palais après la fermeture. Lars Nelle et Claridon avaient eu l’intention de le faire une fois déjà. Avons-nous toujours la clé ?
    — Notre frère qui réside en ville la garde pour nous.
    — Récupérez-la. »
    Il avait depuis longtemps trouvé le moyen de pénétrer dans le palais par la cathédrale après la fermeture. Les archives du palais suscitaient l’intérêt de Lars Nelle et, par conséquent, celui de de Rochefort. Il avait par deux fois envoyé des frères fureter à l’intérieur à la faveur de la nuit pour essayer de découvrir ce qui avait attiré Nelle. Mais la masse de documents était impressionnante et il n’avait rien appris. Ce soir il en découvrirait peut-être davantage.
    Il reprit sa surveillance. Malone laissa échapper un bout de papier et s’efforça de le rattraper.
    Puis ses trois proies disparurent dans le palais.

35
     
    21 h 00
     
    Malone fut parcouru d’un frisson lorsqu’il traversa les pièces dépourvues de tout ornement. Au beau milieu de la visite guidée, ils s’étaient éclipsés et Claridon les avait guidés jusqu’à l’étage supérieur. Là, enfermés

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