L'Héritage des Templiers
avaient été équipés de gradins, d’une estrade et de matériel audiovisuel. En empruntant d’autres couloirs, ils passèrent devant les effigies d’autres papes avignonnais.
Claridon s’arrêta devant une porte épaisse qu’il ouvrit. « Bien, ils ne verrouillent toujours pas les portes la nuit.
— Pourquoi pas ? s’étonna Malone.
— Aucun objet de valeur n’est entreposé ici, si ce n’est des informations, et rares sont les voleurs qui s’intéressent à ce genre de butin. »
Ils pénétrèrent dans une pièce où régnait une profonde obscurité.
« Nous nous trouvons dans l’ancienne chapelle de Benoît XII à qui l’on doit la majeure partie du palais vieux. À la fin du XIX e siècle, cette salle ainsi que celle qui se trouve au-dessus furent aménagées pour accueillir les archives départementales. Elle abrite également les registres du palais. »
Le flot de lumière provenant du couloir leur permit de découvrir une pièce d’une imposante hauteur sous plafond dont tous les murs étaient occupés par des rayonnages auxquels une galerie permettait d’accéder. Derrière les rayonnages, on devinait des fenêtres cintrées aux vitres noires criblées par la pluie qui tombait à verse.
« Quatre kilomètres de rayonnages, déclara Claridon, ça vous suffit comme réserve d’informations ?
— Vous savez où chercher ?
— Je l’espère. »
Claridon s’engouffra dans l’allée principale. Malone et Stéphanie patientèrent jusqu’à ce qu’une lumière s’allume une quinzaine de mètres plus loin.
« Par ici », appela le vieil homme.
Malone ferma la porte en se demandant comment l’inconnue allait pouvoir pénétrer dans la pièce sans se faire repérer. Stéphanie et lui trouvèrent Claridon debout près d’une table de lecture.
« Coup de chance pour les historiens, tous les objets du palais ont été inventoriés au début du XVIII e siècle. Et puis, à la fin du XIX e siècle, tout ce qui avait survécu à la Révolution a fait l’objet de photos et de croquis. Lars et moi avions étudié la façon dont les informations étaient inventoriées.
— Et vous n’êtes plus revenu après la mort de Mark de peur que les Templiers ne vous tuent ? s’étonna Malone.
— Je me rends compte, monsieur, que vous ne croyez pas un mot de ce que je vous dis là, mais je vous assure que j’ai fait le bon choix. Ces archives sont enfermées ici depuis des siècles et je me suis dit qu’elles ne risquaient rien à y rester encore un peu. Ma propre survie me paraissait plus importante.
— Pourquoi être ici aujourd’hui ?
— Les temps ont changé. Sur ces murs se trouve l’inventaire du palais. J’aurai besoin de quelques minutes. Pourquoi ne pas vous asseoir et me laisser chercher ce qui nous intéresse ? fit le vieil homme en sortant de sa poche une lampe torche. Je l’ai subtilisée à l’asile. Je me suis dit que nous pourrions en avoir besoin. »
Malone tira une chaise de sous la table, bientôt imité par Stéphanie. Claridon s’enfonça dans l’obscurité. Ils l’entendaient fureter tout en suivant des yeux le ballet du faisceau lumineux sur la voûte.
« Voilà à quoi mon mari consacrait son temps, murmura Stéphanie sans pouvoir masquer son agacement, au fin fond d’un obscur palais en quête de sottises. Alors que notre couple était à la dérive, que je travaillais vingt heures par jour, voilà ce qu’il faisait. »
Un coup de tonnerre résonna à travers la pièce et fit frissonner Malone.
« Ça lui tenait à cœur, murmura-t-il, et il se peut qu’il y ait quelque chose de fondé dans tout ça, après tout.
— Comme quoi, Cotton ? Le fameux trésor ? Que Saunière soit tombé sur des bijoux dans la crypte, je veux bien l’admettre. De temps en temps, les coups de chance, ça arrive. Mais il n’y a rien d’autre. Bigou, Saunière, Lars, Mark, Claridon, ce sont tous des rêveurs.
— Les rêveurs ont bien souvent changé le monde.
— Ils courent après une chimère. »
Claridon réapparut et jeta sur la table une chemise moisie contenant une liasse de photos noir et blanc et de croquis au crayon. « Je l’ai trouvée à quelques mètres de l’endroit indiqué par Mark. Grâce à Dieu, ceux qui s’occupent de ces archives ne touchent à rien au fil des années.
— Comment Mark avait-il découvert son emplacement ?
— Il s’efforçait de réunir des indices le week-end. Il ne s’y consacrait
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