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L'Héritage des Templiers

L'Héritage des Templiers

Titel: L'Héritage des Templiers Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Steve Berry
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dans une tour, ils avaient patienté jusqu’à vingt heures trente, heure à laquelle la plupart des lumières s’étaient éteintes et les bruits s’étaient tus. Claridon avait l’air au fait des habitudes de la maison et avait été heureux de constater que la routine des employés n’avait pas changé en cinq ans. Le dédale de salles désertes, de longs passages et de pièces vides n’était à présent éclairé que par de rares flaques de lumière pâle. Malone ne pouvait qu’imaginer la façon dont ces lieux étaient meublés autrefois, la beauté des fresques et des tapisseries recouvrant les murs, la foule qui s’y pressait pour servir le souverain pontife ou lui adresser une supplique. Les émissaires du khan, de l’empereur byzantin, Pétrarque en personne ou sainte Catherine de Sienne, celle qui finit par convaincre le dernier des papes d’Avignon de retourner à Rome : ils s’étaient tous trouvés ici. Ces lieux étaient chargés d’une histoire dont il ne restait que de rares vestiges.
    L’orage s’était enfin abattu sur la ville et la pluie frappait le toit avec violence tandis que le tonnerre faisait trembler les vitres du palais.
    « Ce palais était autrefois aussi somptueux que celui du Vatican, murmura Claridon. Tout a disparu. Détruit par l’ignorance et la convoitise des hommes.
    — On pourrait objecter que ce sont l’ignorance et la convoitise qui ont été à l’origine de ce palais, intervint Malone.
    — Ah, vous êtes féru d’histoire, monsieur Malone ?
    — J’ai beaucoup lu.
    — Permettez-moi de vous montrer quelque chose, dans ce cas. »
    Ils se dirigèrent vers des salles faisant partie du circuit touristique, identifiées par des panonceaux. Ils firent halte dans une gigantesque pièce rectangulaire, baptisée le Grand Tinel, dont la voûte en berceau brisé était recouverte de caissons sculptés.
    « Voici la salle de réception du pape ; elle pouvait accueillir des centaines de convives, expliqua Claridon dont la voix se répercutait à travers la pièce. Clément VI avait fait tendre du tissu bleu constellé d’étoiles dorées pour figurer la voûte céleste. Des fresques ornaient les murs. Tout cela fut détruit par les flammes en 1413.
    — Sans jamais être restauré ? intervint Stéphanie.
    — Les papes ne résidaient déjà plus en Avignon à l’époque et le palais ne signifiait plus rien pour personne. Le pape prenait ses repas seul, là-bas, sur une cathèdre placée sur une estrade et surmontée d’un dais de velours cramoisi bordé d’hermine. Les convives s’installaient sur des bancs placés contre les murs, les cardinaux à l’est, les autres à l’ouest. Les tables à tréteaux dessinaient un U et le service se faisait depuis le centre. Tout cela était assez guindé et formel.
    — À l’image de ce palais, en somme, constata Malone. On a l’impression de marcher à travers une ville bombardée où les bâtiments n’ont plus aucune âme. C’est un monde à part.
    — C’était tout à fait le but recherché. Les rois de France voulaient isoler leurs papes afin de pouvoir contrôler leurs pensées, leurs faits et gestes. Aussi n’avaient-ils pas besoin d’une résidence claire et aérée. Aucun des papes d’Avignon ne se rendit jamais à Rome de crainte de se voir immédiatement exécuté. Les sept papes qui résidèrent ici se construisirent donc une forteresse sans jamais mettre en cause le pouvoir royal. C’est à ce dernier qu’ils devaient leur puissance, et ils se délectaient simplement de leur tranquillité – certains surnommèrent d’ailleurs le séjour des papes en Avignon “la captivité de Babylone”. »
    La pièce suivante était moins spacieuse. C’était là, dans la chambre du Parement, que se tenaient les consistoires secrets du pape et de ses cardinaux.
    « C’est ici que se déroulait la cérémonie de la Rose d’or, reprit Claridon. Geste d’une arrogance folle de la part du pape. Le quatrième dimanche de carême, le souverain pontife honorait une personne, un souverain en général, en lui faisant présent d’une rose d’or.
    — Vous n’approuvez pas cette cérémonie ? demanda Stéphanie.
    — Le Christ n’avait nul besoin de rose d’or, pourquoi le pape en aurait-il eu besoin, lui ? Cela ne faisait qu’ajouter à l’atmosphère sacrilège du lieu. Clément VI acheta la ville à Jeanne I re de Naples. Ce marché fut conclu en partie pour qu’elle obtienne

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