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L'Homme au masque de fer

L'Homme au masque de fer

Titel: L'Homme au masque de fer Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Arthur Bernède
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qui semblait avoir pris la tête de l’attaque, s’écria, tourné vers les aigrefins :
    – Sus ! Sus ! Jetez-le dans le vallon !
    – Ouais ! ricana Gaëtan, faisant faire une demi-volte à son cheval, et s’adossant à la muraille rocheuse pour éviter d’être cerné. Vous pouvez toujours essayer, mais je doute que vous réussissiez !
    – Malepeste ! hurla le grand diable, par mon nom de La Rapière, je veux le perdre si je n’ai pas tes os !
    – Ho ! ho ! riposta le Gascon sans s’émouvoir. Voilà une outrecuidante prétention, mon ami ! J’ai grand peur que tu ne perdes ton élégant sobriquet, et peut-être même quelque chose de beaucoup plus précieux !
    Ce disant, il allongea prestement le bras, et son épée alla trouer l’épaule du truand, qui poussa un hurlement de douleur et de rage.
    Ce fut le signal de l’attaque.
    Gaëtan, arc-bouté contre la paroi montagneuse, fit face à ses adversaires. Par deux fois, son épée rencontra un obstacle humain. Un des vide-goussets alla rouler dans l’abîme avec un grand cri. Un autre s’affaissa, la gorge traversée.
    Ces deux disparitions, loin de ralentir l’audace des autres, les jetèrent en vociférant vers leur adversaire.
    L’éclair bleu des lames rayait la nuit de rayons fulgurants, et le cliquetis de l’acier se répercutait au loin dans la vallée, éveillant d’étranges échos…
    – En avant ! hurlait La Rapière, qui, bien que blessé, payait de sa personne.
    – Mordiou ! grommela le Gascon en parant un coup d’épée et en attaquant aussitôt un adversaire plus entreprenant. Il faut que la récompense soit de taille pour leur inspirer un tel courage ! Serait-ce à Monsieur le Cardinal que je suis redevable de cette gracieuse attention ?
    Il aurait pu le croire, car la qualité des ferrailleurs et leur nombre pouvaient en effet donner à penser que le prix payé était rondelet.
    Castel-Rajac était un escrimeur hors ligne. Cependant, il devenait impossible de faire face à toute cette racaille. Ils étaient au moins douze contre lui.
    – Sangdiou ! s’écria-t-il en éclatant de rire, je vois que Son Éminence ne mésestime pas mon courage ! Douze hommes pour me mettre à la raison ! Bravo !
    – N’accusez pas Son Éminence ! répondit une voix forte, qui semblait jaillir des ténèbres. Ce n’est pas Monsieur de Richelieu qui vous a fait tomber dans ce lâche guet-apens, chevalier ! En garde, toi, là, sacripant, ou je te transperce !
    Et, rapide comme la pensée, l’épée du marquis de Navailles, car c’était lui, pourfendait le premier misérable rencontré sur son chemin.
    – Et d’un ! Courage, monsieur de Castel-Rajac ! Nous aurons raison de ces coquins !
    – Sangdiou ! monsieur, je ne sais pas qui vous êtes, mais ce dont je suis sûr c’est que j’ai affaire à un brave gentilhomme !
    – Vous ne vous trompez pas, monsieur, répondit le nouveau venu en ferraillant comme un enragé. Je me nomme le marquis Gustave de Navailles.
    – Capédédiou ! monsieur ! riposta le Gascon sans cesser de parer et d’attaquer furieusement. Voici un nom dont je me souviendrai, et j’espère pouvoir vous prouver ma reconnaissance, si cette graine de galère nous en donne loisir !
    – Je m’en voudrais de laisser périr un aussi brave cavalier que vous ! Nous mourrons ensemble ou nous vaincrons ensemble, chevalier !
    – Voilà qui est parlé ! Hé ! toi ! Ton compte est réglé !
    Tout en parlant, il avait transpercé un autre coquin. Mais lui-même venait de recevoir un coup d’épée dans le bras gauche.
    – Peuh ! ricana-t-il. Une égratignure ! Canailles, nous allons vous découper en lanières !
    Sur cette hardie gasconnade, il se lança plus audacieusement que jamais au milieu de la mêlée. Son compagnon faisait merveille de son côté, tant et si bien que, malgré les promesses reçues et le coquet acompte déjà touché, les tire-laine finirent par s’enfuir sans demander leur reste, trouvant la besogne trop ardue.
    Ils s’évanouirent dans les ténèbres tandis que les deux hommes se serraient énergiquement la main.
    – Monsieur le marquis ! s’écria Castel-Rajac, sans vous, je ne sais trop comment cette aventure-là aurait tourné ! Ils avaient le nombre pour eux !
    – Oui, sourit Navailles, mais nous avions la valeur pour nous !
    Ils éclatèrent de rire, et se séparèrent. Navailles retournant à Bidarray, et Gaëtan continuant sa route

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