L'industrie de l'Holocauste Reflexion sur l'exploitation de la souffrance des juifs
l'époque de l'Holocauste dans les banques américaines. La commission sur les affaires bancaires de la Chambre des représentants a nommé un expert sur cette question. Seymour Rubin, actuellement professeur à l'Université américaine, était le chef de la délégation des États-Unis dans les négociations avec la Suisse après la seconde guerre mondiale. Sous les auspices des associations juives américaines, Rubin a aussi travaillé pendant les années cinquante avec « un groupe d'experts de la vie juive communautaire en Europe » pour identifier les comptes dormants de l'époque de l'Holocauste dans les banques américaines. Dans son témoignage à la chambre, Rubin a déclaré que la valeur de ces comptes avait été estimée à six millions de dollars après un examen très
9 février 2000 (citations du texte du témoignage de Volcker déposé au tribunal). Il faut comparer cela avec les mises en garde émises par la Commission fédérale suisse de banque : « toutes les indications sur les valeurs actuelles possibles des comptes identifiés sont fondées essentiellement sur des suppositions et sur des projections » ; et « pour mille deux cents comptes seulement on a trouvé des preuves tangibles, confirmées par des sources bancaires internes de l'époque, que les titulaires des comptes étaient réellement des victimes de l'Holocauste ».
54. Report on Dormant Accounts:, p. 2, paragraphe 8 (cf. p. 23, paragraphe 92). Report on Dormant Accounts:, appendice 5, p. A-134 ; pour une analyse plus complète, cf. pp. A-135 et suivantes.
superficiel et très rudimentaire des banques de New York seulement. Les associations juives avaient réclamé cette somme au Congrès pour « les survivants nécessiteux » (aux États-Unis, les comptes dormants abandonnés sont transférés à l'État en vertu du principe d'échéance). Rubin rappela alors :
L'estimation initiale de six millions de dollars fut rejetée par ceux qui souhaitaient soutenir ce projet de loi au Congrès et la proposition de loi initiale prévoyait une limite de trois millions de dollars... En l'occurrence, le chiffre de trois millions fut ramené au cours des séances de la commission à un million. La discussion de la loi ramena ensuite le montant à cinq cent mille dollars. Ce montant fut encore refusé par le bureau du budget qui proposa une limite de deux cent cinquante mille dollars. Finalement, la loi fut votée sur la base de cinq cent mille dollars.
« Les États-Unis, conclut Rubin, n'ont fait que de petits efforts pour identifier les avoirs sans titulaire aux États-Unis et n'ont rendu disponibles que cinq cent mille dollars, ce qui contraste avec les trente-deux millions de dollars acceptés par les Suisses avant même l'enquête Volcker^^ ». En d'autres termes, le cas des États-Unis est bien pire que celui des Suisses. Il faut souligner qu'en dehors d'une remarque en passant d'Eizenstat, il n'y a eu aucune autre mention des comptes dormants aux États-Unis pendant les séances de la commission sur les affaires bancaires au Sénat et à la Chambre des représentants consacrées à la Suisse. De plus, bien que Rubin occupe une place de choix dans les récits de l'affaire des banques suisses Bower consacre de nombreuses pages à ce « croisé du ministère des affaires étrangères » aucun ne mentionne son témoignage devant la Chambre des représentants. Pendant la séance, Rubin a aussi fait part « d'un certain scepticisme devant les sommes importantes [contenues sur les comptes dormants] dont on parle. » Il est inutile de préciser que les renseignements précis de Rubin, dans l'affaire, ont été soigneusement ignorés également.
Pourquoi le haro du Congrès ne s'est-il pas porté sur les « perfides » banquiers américains ? Tous les membres des commissions du Sénat et de la Chambre ont exigé.
55. Séances de la commission sur la banque et les services financiers. Chambre des représentants, 25 juin 1997 (cité d'après le témoignage déposé de Rubin). (Pour un exposé d'ensemble, cf. Seymour J. Rubin et Abba R Schwartz, « Refugees and Réparations », Law and Contemporary Problems, Duke University School of Law, 1951, pp. 286-289.)
l'un après l'autre, que les Suisses « paient enfin ». Aucun, cependant, n'a exigé que les États-Unis en fassent autant. Au contraire, un membre de la commission sur les affaires bancaires de la chambre des représentants a affirmé sans pudeur et Bronfman a confirmé que « seule
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