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L'Orient à feu et à sang

L'Orient à feu et à sang

Titel: L'Orient à feu et à sang Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Harry Sidebottom
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loin, il héla la patrouille : «  Peroz-Shapur ! ». Un silence surpris succéda aux bruits de pas. Les Sassanides devaient s’être arrêtés. Ils ne s’attendaient pas à être contrôlés à cet endroit. Après quelques instants, une voix assez mal assurée répondit : «  Mazda  ». Sans hésitation, Maximus ordonna en persan :
    — Approchez et identifiez-vous.
    Le bruit des hommes en armes, se déplaçant, reprit.
    De la forme sombre aux contours mal définis se détachèrent peu à peu des silhouettes de guerriers. Ballista remarqua que quatre d’entre eux se déployaient de chaque côté de la colonne. Il admirait l’aplomb de Maximus, mais il ne tenait pas à s’en remettre seulement aux belles paroles de l’Hibernien. Lorsque la patrouille ne fut plus qu’à une quinzaine de pas, il s’avança à son tour :
    — Halte là ! Identifiez-vous.
    Les Sassanides s’arrêtèrent. Les quatre guerriers flanquant la colonne avaient déjà encoché leurs flèches sur leurs arcs à moitié bandés. Le reste de la troupe devait compter une dizaine d’hommes.
    — Vardan, fils de Nashbad, commandant une patrouille de guerriers du Suren.
    La voix était pleine d’autorité, habituée à commander.
    — Et vous qui êtes-vous ? Vous avez un drôle d’accent.
    — Titus Petronius Arbiter et Tiberius Claudius Nero.
    Lorsque résonnèrent les noms romains, les sabres dégainés des Sassanides luisirent à la lueur des étoiles. Venant des ailes de la colonne, le craquement des arcs qu’on bandait se fit entendre.
    — Mariadès, l’empereur légitime de Rome, est notre maître. Shapur, le Roi des Rois lui-même a ordonné que son serviteur Mariadès envoie des hommes en reconnaissance à la faveur de la nuit autour de la poterne de la ville des incroyants.
    Il y eut un long silence. Le cœur de Ballista battait la chamade et il avait les mains moites. Enfin, Vardan répondit.
    — Et qu’est-ce qui me prouve que vous n’êtes pas des déserteurs du grand empereur Mariadès ?
    Il prononça les mots de « grand empereur » avec force mépris.
    — De la pourriture romaine courant rejoindre les ordures de son espèce ?
    — Si nous étions assez fous pour vouloir rallier une ville condamnée, nous mériterions de mourir.
    — Le monde regorge de fous et beaucoup sont des Romains. Je devrais peut-être vous ramener au camp pour vérifier que tu dis vrai.
    — Fais cela, et je viendrai te voir sur le pal demain matin. Je doute que Shapur l’adorateur de Mazda, le roi des rois des Aryens et non-Aryens, apprécie qu’un officier du Suren mette ses ordres en doute.
    Vardan s’avança. Ses hommes semblèrent pris au dépourvu. Ils se précipitèrent à la suite de leur chef. Vardan appuya son long sabre sous la gorge de Ballista. Les autres firent cercle autour d’eux. Le commandant écarta son sabre et scruta le visage de Ballista qui ne cillait pas.
    — Découvrez la lanterne, je veux voir le visage de celui-là.
    Derrière Vardan, un Perse s’affairait.
    — Non. Ne faites pas cela !
    Ballista concentra dans sa voix toute son expérience du commandement.
    — La mission qui nous a été confiée par le grand roi échouera si vous donnez de la lumière. Les Romains sur les remparts ne manqueront pas de nous voir. Shapur n’obtiendra pas les renseignements et nous mourrons au pied de la muraille.
    Il y eut un terrible moment de flottement avant que Vardan fît signe au porteur de lanterne de rester à sa place.
    Vardan approcha son visage si près que Ballista sentait son haleine : des effluves d’épices exotiques.
    — Même dans le noir, avec ton visage noirci comme un esclave en fuite, je te vois assez bien pour te reconnaître, le moment venu.
    Il ponctua ses paroles d’un hochement de tête. Ballista ne bougea pas.
    — Si tu me joues un tour, si tu te trouves dans la ville lorsqu’elle sera prise, je te chercherai et nous réglerons nos comptes. C’est moi qui te regarderai te tordre sur le pal.
    — Par la volonté de Mazda, cela n’arrivera pas.
    Ballista recula d’un pas, gardant ses mains loin du corps.
    — La nuit est déjà fort avancée. Si nous devons être de retour à l’aube, il nous faut partir.
    Ballista se tourna vers Maximus, indiqua la muraille d’un signe de tête et avança vers le cercle de guerriers sassanides. Les deux guerriers qui lui bloquaient le passage ne bougèrent pas d’un pouce. Ballista se retourna vers Vardan.
    — Si nous ne

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