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L'Orient à feu et à sang

L'Orient à feu et à sang

Titel: L'Orient à feu et à sang Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Harry Sidebottom
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cuirasse dorée du patricien, moulée pour ressembler au torse d’un athlète ou d’un héros. Il était tête nue. Les boucles de sa coiffure élaborée brillaient. Son visage était dans l’ombre.
    — Dieu des Enfers ! que se passe-t-il ici ?
    Acilius Glabrio semblait en colère.
    — Décurion, pourquoi cette porte est-elle ouverte ?
    — Ce sont les ordres, Dominus. Les ordres du Dux.
    —  Balivernes ! Il a ordonné que cette porte reste toujours fermée.
    — Non, Dominus. Il m’a dit de la laisser ouverte jusqu’à l’aube.
    Le décurion semblait intimidé par la fureur de son supérieur.
    — Et pour quelle raison aurait-il fait cela ? Pour permettre aux Perses d’entrer plus facilement ?
    — Non… non, Dominus. Il est sorti avec son garde du corps.
    — Es-tu devenu fou ? Ou as-tu bu pendant le service ? Si c’est le cas, je te ferai exécuter à l’ancienne. Tu sais ce que cela implique.
    Demetrius ne savait pas ce que cela impliquait, mais Coeccius, lui, semblait le savoir. Il tressaillit légèrement. Demetrius se demandait si la colère d’Acilius Glabrio n’était pas simulée.
    — Même notre bien-aimé Dux n’est pas barbare à ce point pour abandonner son poste et se balader hors les murs au milieu de la nuit.
    Acilius Glabrio tourna la tête et indiqua la porte.
    — Vous avez un instant pour rentrer et reprendre vos postes avant que je referme cette porte.
    Discuter les ordres d’un supérieur n’était pas chose facile pour Coeccius.
    —  Dominus, le Dux est toujours là-bas. Si vous refermez la porte, il sera pris au piège.
    — Un mot de plus et je considérerai cela comme de la mutinerie. Maintenant, à l’intérieur, tout de suite.
    Les deux soldats rentrèrent docilement. Coeccius s’apprêtait à les suivre.
    — Non !
    Demetrius criait presque.
    — Le Dux a entendu creuser. Il est sorti pour tâcher de voir où se trouvait la mine des Perses.
    Acilius Glabrio se tourna vers lui, l’écrasant de son mépris.
    — Tiens donc, mais c’est la petite putain du Barbare.
    Il s’approcha tout près de Demetrius. Il sentait l’œillet. La lumière de la torche éclairait son collier de barbe soigneusement frisé.
    — Qu’est-ce tu fais ici ? Tu vends ton cul au décurion et à quelques-uns de ses hommes pour qu’ils ouvrent la porte et te laisse déserter, c’est ça ?
    — Le garçon dit la vérité, Dominus , déclara Coeccius.
    Son intervention mobilisa toute l’attention d’Acilius Glabrio. Sa colère ne semblait plus du tout feinte, tandis qu’il s’approchait du décurion.
    — Ne t’ai-je pas prévenu ? Rentre immédiatement.
    Coeccius se risqua à une ultime tentative.
    — Mais Dominus, le Dux… On ne peut pas l’abandonner dehors.
    Oubliant qu’il portait une épée, Demetrius se baissa et ramassa une pierre.
    — Es-tu en train de désobéir aux ordres, décurion ?
    Demetrius sentait les arêtes de la pierre dans sa main.
    Les boucles au-dessus de la nuque du patricien brillaient à la lueur de la torche.
    —  Ave, Tribunius Laticlavius, dit une voix dans l’obscurité.
    Acilius Glabrio fit volte-face. Son épée racla son fourreau, tandis qu’il la dégainait. Il s’accroupit, tous les muscles contractés.
    Deux silhouettes fantomatiques, noircies et couvertes de poussière, apparurent dans le cercle de lumière. La plus grande ôta le foulard qui lui couvrait la tête et de longs cheveux blonds tombèrent en cascade sur ses épaules.
    — Je dois vous féliciter pour votre diligence, Tribunus. Patrouiller ainsi au cœur de la nuit, voilà qui est admirable, dit Ballista. Mais je pense que nous devrions tous rentrer, maintenant. Il nous faut nous concerter. Un nouveau danger nous menace.

XV
    Ballista alla jeter un dernier coup d’œil à la rampe de siège perse. Il regardait par-dessus le parapet de fortune. Presque chaque jour, l’artillerie sassanide le faisait voler en éclats et, la nuit venue, les assiégés le reconstruisaient.
    Malgré l’épais nuage de poussière, il était clair que la construction de la rampe avançait. Les Perses l’avaient commencée treize jours avant les calendes d’août. Il n’y avait plus aujourd’hui que neuf jours avant les calendes de septembre. Cela faisait donc trente-six jours de travail au cours desquels la rampe avait progressé d’une quarantaine de pas, s’élevant au niveau du parapet de la muraille de la ville. Le fossé devant les murs, qui avait

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