Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
L'Orient à feu et à sang

L'Orient à feu et à sang

Titel: L'Orient à feu et à sang Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Harry Sidebottom
Vom Netzwerk:
ou même Iarhai – ou l’un des autres conseillers, comme le chrétien Théodotus et son éternel sourire.
    Mais était-ce bien l’un des habitants ? Pourquoi pas un militaire ? Ballista était bien conscient que Maximus n’avait toujours pas confiance en Turpio. Non sans raison. La duplicité passée du jovial Turpio était prouvée. Il avait su tirer profit de la mort de son commandant, Scribonius Mucianus. En dépit des exhortations de Maximus, Ballista n’avait pas cherché à savoir pour quelles raisons Scribonius faisait chanter Turpio. Peut-être le dirait-il un jour, mais Ballista doutait fortement que l’on pût l’y contraindre. À sa décharge, Turpio s’était bien comporté pendant le siège. Son incursion au cœur du camp perse avait demandé un courage exceptionnel : on pouvait dire qu’il avait conquis de haute lutte la confiance qu’on lui témoignait désormais. D’un autre côté, comme le lui avait rappelé Maximus, le courage est utile à un traître, tout comme la confiance qu’on peut lui porter.
    Et puis, il y avait Acilius Glabrio. Ballista savait bien qu’il nourrissait des préjugés à son encontre, des préjugés très négatifs contre le tribunius laticlavius. Ses cheveux et sa barbe soigneusement frisés, ses manières hautaines : tout ou presque lui déplaisait chez lui. Il savait combien le jeune patricien détestait servir sous les ordres d’un Barbare. Si Turpio était le traître, la raison en était l’argent, à moins qu’il ne voulût éviter d’être démasqué comme le meurtrier de Scribonius, mais on en revenait encore une fois à l’argent. Mais si Acilius Glabrio s’avérait être le traître, cela serait à cause de la dignitas, cette qualité intraduisible qui donnait au patricien Romain une raison de croire en sa supériorité, une raison de vivre. Ballista se demandait si devenir le sujet d’un monarque oriental ménagerait plus la dignitas d’un patricien romain que de s’abaisser à obéir aux ordres d’un Barbare du Nord. Par certains côtés, l’Oriental pouvait être moins perçu comme un Barbare qu’un sauvage des forêts du Nord tel que Ballista.
    Bien que Castricius fût désormais responsable de la mine, la surveillance de la zone où la flèche au message codé avait touché le malheureux soldat (lequel avait bien sûr succombé quelques jours après son extraction) était maintenue. Quatre equites singulares , dont Ballista pouvait difficilement se passer, observaient les alentours plus ou moins discrètement. Jusqu’à maintenant, cela n’avait rien donné. Comme c’était à prévoir, Acilius Glabrio, tout comme Turpio y avaient été aperçus faisant leurs rondes. Les trois protecteurs de caravanes possédaient des propriétés non loin et l’église chrétienne de Théodotus y avait été déplacée.
    Castricius revint à l’entrée de la mine. Il s’accroupit à nouveau et ils parlèrent encore, de bois de construction, d’huile d’olive et de graisse de porc, de distances, de densité et d’inertie.
    — Merci, centurion, merci beaucoup.
    Castricius se rengorgea. Il se redressa rapidement mais, en vieux routier des mines qu’il était, ne se cogna pas la tête au plafond. Il salua impeccablement.
    Sortir dehors était comme entrer dans un four. La chaleur semblait aspirer l’air dans la poitrine de Ballista. Des nuages de poussière flottaient un peu partout. Il la sentait crisser sous ses dents, s’infiltrer dans ses poumons. Comme tout le monde, il était affligé d’une toux persistante.
    Tandis qu’ils se dirigeaient vers la mine du côté sud, on cria depuis les remparts : « Attention, bébé en chemin ! » La plupart des membres du groupe se jetèrent au sol ; Ballista et Maximus restèrent debout. Certains interpréteraient cela comme de l’indifférence face au danger, mais les deux hommes savaient qu’il n’en était rien. Ils regardaient tous deux en l’air, espérant que si le boulet se dirigeait sur eux, ils pourraient peut-être l’apercevoir et s’en s’écarter au dernier moment.
    Dans un sifflement terrible, le rocher déchira l’air au-dessus de leurs têtes et vint percuter dans un grand fracas une maison déjà à moitié détruite. Un autre nuage de poussière s’éleva.
    Mamurra attendait à l’entrée de l’autre mine, située tout contre la tour sud de la muraille faisant face au désert.
    —  Dominus.
    Son visage se fendit d’un grand sourire.
    — 

Weitere Kostenlose Bücher