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L'Orient à feu et à sang

L'Orient à feu et à sang

Titel: L'Orient à feu et à sang Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Harry Sidebottom
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Prœfectus.
    Ballista sourit en retour. Ils se serrèrent la main, puis s’embrassèrent sur la joue en se donnant des tapes dans le dos. Les deux hommes avaient appris à s’apprécier. En ce qui concernait le Dux Ripæ , Mamurra avait la conscience tranquille : rien de ce qu’il avait jamais dit ou écrit sur lui n’était injuste ou malveillant. Le grand Barbare était un homme bon. On pouvait compter sur lui pour faire ce qu’il fallait.
    Ballista contemplait avec une certaine répugnance l’entrée du tunnel – les grosses poutres mal dégauchies, le sol inégal, les parois de pierre irrégulières, la courbure du plafond. Il entra à l’intérieur. L’obscurité s’étendait devant lui, percée çà et là par une lampe à huile placée dans une niche. Il y régnait un calme étrange après les bruits de l’autre mine.
    — Comment ça se passe ?
    — Bien, jusqu’à maintenant. (Mamurra s’adossa à une poutre.) Comme je l’avais dit, nous avons creusé profond ; sous la muraille, le glacis extérieur et le fossé. Nous avons prolongé le tunnel jusqu’à environ cinq pas au-delà du fossé et là, nous avons creusé une petite galerie transversale pour écouter. J’ai trouvé de vieux boucliers ronds en bronze dans l’un des temples, je les ai fait aligner contre le mur et j’ai demandé à des hommes d’y coller l’oreille et d’écouter.
    — Les prêtres ont bien voulu que tu les prennes ?
    — Ils n’étaient pas très enthousiastes, mais nous sommes en guerre.
    Bien qu’un esclave ne dût jamais engager une conversation avec des hommes libres, Demetrius n’y tenait plus.
    — Vous voulez dire que ça marche ? J’ai toujours pensé que c’était une invention des Anciens.
    Le sourire de Mamurra se fit plus large.
    — Oui, c’est une vieille astuce, mais cela fonctionne. Ils amplifient bien les sons.
    — Et, a-t-on entendu quelque chose ? demanda Ballista.
    — Étrangement, non ; rien du tout. Je suis à peu près sûr que s’ils creusaient un tunnel non loin, on aurait entendu leurs pioches.
    — C’est une bonne nouvelle, dit Demetrius. Cela veut dire que leur mine s’est effondrée et qu’ils l’ont abandonnée, ou bien qu’ils ont dévié de la trajectoire et qu’ils sont bien trop loin de nos murs.
    — Oui, ce sont deux possibilités. (Mamurra avait l’air sceptique.) Malheureusement, il y en a une troisième. (Il se tourna vers Ballista.) Lorsque Maximus et vous m’avez indiqué où commençait leur tunnel, là-bas dans le ravin, j’ai cru – et je pense que tout le monde l’a cru – que leur but était de saper les fondations de notre tour au sud, de l’effondrer afin que les engins que nous y avons placés ne puissent plus gêner la construction de leur rampe. Maintenant, je n’en suis plus aussi sûr. Cela pourrait être plus dangereux encore. Ils veulent peut-être passer sous nos défenses et envoyer leurs troupes directement derrière nos murs. Si c’est le cas, ils attendent que leur rampe soit presque terminée avant de creuser la dernière portion de tunnel pour pouvoir nous attaquer en deux endroits à la fois.
    Tout le monde se tut, imaginant un flot intarissable de guerriers sassanides empruntant la rampe de siège pour se déverser dans la ville, tandis qu’un autre émergeait du sol, et l’impossibilité qu’il y avait à les arrêter tous les deux.
    Ballista donna une petite tape sur le bras de Mamurra.
    — Tu les entendras venir. Tu les auras.
    — Et que se passera-t-il alors ?
    L’espoir rendait Demetrius volubile.
    — Vous les enfumerez ? Vous jetterez des abeilles ou des scorpions dans leur tunnel ? Vous y relâcherez un ours affolé ?
    Mamurra rit.
    — Probablement pas. Non, cela sera comme d’habitude – du sale boulot, dans le noir, avec un petit glaive.
    La flèche se dirigeait droit sur son visage. Dans un mouvement convulsif, Ballista se rejeta en arrière, à couvert. Le côté de son casque heurta le créneau, le protège-joue raclant la pierre rugueuse. Il sentit un muscle se froisser dans son dos. Il ignorait où la flèche était allée se perdre, mais elle était passée bien trop près. Soufflant bruyamment, il s’efforçait de respirer normalement. Un gémissement se faisait entendre derrière lui.
    Il se traîna à quatre pattes vers l’homme qui avait été touché. C’était l’un de ses messagers, le natif de Subura. La flèche s’était enfoncée sous la clavicule. Seul

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