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L'Orient à feu et à sang

L'Orient à feu et à sang

Titel: L'Orient à feu et à sang Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Harry Sidebottom
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l’entrée des bâtiments. En passant devant les thermes militaires, Ballista en aperçut un gisant inconscient sur les marches, une fille à moitié nue à ses côtés, une jambe blanche reposant sur la sienne. Une grosse jarre de vin était posée non loin.
    En arrivant sur le campus martius , Ballista vit Antoninus Posterior debout au centre du grand terrain dégagé. Le centurion était tête nue, le casque à la main. Il criait après ses hommes. Il n’y en avait guère que dix, et deux ou trois d’entre eux vacillaient sur leurs jambes. Ballista s’approcha.
    — Nous ferons ce qui nous est ordonné et nous nous tenons prêts.
    L’ironie qu’il y avait à prononcer la formule rituelle au nom d’une troupe aussi réduite et mal en point semblait échapper au centurion.
    — C’est tout, Antoninus ?
    — J’en ai bien peur, Dominus. J’en ai envoyé cinq autres pour rameuter plus de gars.
    — Il en sera comme les dieux voudront. Dès que tu en auras plus, je veux que tu les mènes sur la muraille sud, jusqu’à la tour la plus proche du mur du désert.
    — Nous ferons ce qui nous est ordonné et nous nous tenons prêts.
    Ballista s’apprêtait à tourner bride.
    —  Dux , attendez.
    De la direction du nord, émergeant de l’obscurité, Acilius Glabrio s’approchait, monté sur un beau cheval et portant une armure dorée. Une épée battait sur sa hanche. Ballista sentit la fureur l’envahir, mais avant qu’il pût parler, exiger de savoir en quel honneur ce jeune bâtard se permettait d’ignorer son assignation à résidence et de s’armer par-dessus le marché, Acilius Glabrio se laissa glisser au bas de sa monture. Le cheval était bien dressé et ne bougea pas d’un pouce. Acilius Glabrio s’avança vers Ballista puis s’agenouilla dans la poussière, les bras levés dans un geste de supplication.
    —  Dux Ripæ, j’ai désobéi à vos ordres. Mais je ne veux pas que vous pensiez que je suis un lâche. Si les Sassanides sont dans nos murs, vous aurez besoin de tous les hommes. Je demande la permission de vous accompagner en temps que simple soldat.
    Ballista n’aimait pas et n’avait pas confiance dans l’aristocrate parfumé à ses pieds, mais il n’avait jamais douté que le détestable jeune homme fût un bon soldat.
    — Remontez en selle et venez avec nous.
    Ballista fit faire demi-tour à son cheval et se dirigea vers le sud. Il n’y avait pas de porte dans le mur séparant le campus martius de la ville et ils devaient donc rebrousser chemin. Après trois îlots, ils rejoignirent la rue principale qui traversait la ville depuis la porte de la Palmyrène jusqu’à la Porta Aquaria. Il y avait beaucoup de monde dans la rue, des soldats et des civils, mais pas assez des uns et beaucoup trop des autres. Ballista prit à droite et arrêta sa monture devant le grand caravansérail. Il passa sa jambe par-dessus l’encolure de son cheval et sauta à terre. La scène qui se jouait à la lumière des torches était en tout point semblable à celle du campus martius. Au milieu de la cour, tête nue, exaspéré, se tenait Antoninus Prior. Le centurion, qui depuis la disgrâce d’Acilius Glabrio commandait tous les légionnaires d’Arété, s’époumonait devant ses hommes. Encore une fois, ils n’étaient guère qu’une dizaine et plusieurs d’entre eux avaient l’air mal en point. Ballista donna les mêmes ordres que précédemment et revint en courant vers sa monture.
    Il n’y avait encore aucun bruit de combat. Mais tout cela prenait beaucoup de temps.
    Ils parcoururent un îlot en direction de la porte de la Palmyrène, puis tournèrent à gauche dans la rue qui devait les amener non loin de la tour où Calgacus avait aperçu la lumière bleue de la lanterne. Un grand bruit régnait, mais rien encore qui n’évoquât immanquablement le tumulte des combats. Cela pouvait être une fausse alerte. Mais Calgacus n’avait pas pour habitude de s’imaginer des choses. Il le connaissait depuis tant d’années et jamais Calgacus ne s’était laissé aller à la panique. Quelqu’un aurait pu allumer la lanterne par erreur. « Père-de-Tout, faites que cela soit le cas. » Mais s’il en était ainsi, pourquoi n’avait-on pas envoyé un messager pour expliquer la fausse manœuvre et transmettre de plates excuses ? Ballista talonna son cheval qui partit au petit galop.
    À l’exception d’un soldat ivre qui leur coupa la route avant de reculer en titubant, ils

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