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L'Orient à feu et à sang

L'Orient à feu et à sang

Titel: L'Orient à feu et à sang Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Harry Sidebottom
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d’habitude.
    — Les Sassanides sont dans la ville.
    Ballista sauta du lit. Calgacus lui tendit ses vêtements et le mit au courant pendant qu’il s’habillait.
    — J’ai relevé Maximus sur le toit. J’ai aperçu la lanterne bleue sur l’une des tours de la muraille sud. Elle est restée allumée un instant, puis s’est éteinte. Pudens donne l’alerte, Castricius réveille la garde. Maximus selle les chevaux. Demetrius et Bagoas sont en train de descendre ton armure aux écuries.
    — Quelle tour ?
    — La plus proche de la muraille du désert.
    Une fois habillé, Ballista ramassa son baudrier.
    — Alors, allons-y.
    Une agitation fiévreuse régnait dans les écuries lorsqu’ils y arrivèrent. Les palefreniers couraient en tous sens, portant selles et harnais. Les chevaux secouaient la tête, martelaient le sol de leurs sabots et hennissaient leur indignation ou leur excitation d’être réveillés à une heure aussi inhabituelle. Dans l’une des stalles du fond, un cheval rebelle ruait et tirait sur sa bride. Calgacus partit voir ce qu’il advenait de Demetrius et Bagoas.
    Ballista se tenait immobile ; un îlot de calme dans l’œil du cyclone. Il respirait l’odeur familière et réconfortante des écuries, ce mélange caractéristique de sueur équine, de cuir, de savon de sellerie, de liniment et de foin. Il fut frappé par le caractère intemporel de la scène. Les écuries ne changeraient jamais beaucoup ; les besoins des chevaux restaient les mêmes. À part quelques mangeoires en marbre ou de belles boiseries ici ou là, les écuries de l’imperium étaient identiques à celles des autres contrées. Elles étaient les mêmes dans son pays natal que dans la Perse sassanide. Les chevaux n’étaient guère affectés par la culture des hommes qui les montaient.
    Dans la lumière dorée des lampes, Ballista vit Maximus passer devant les chevaux alignés et se diriger vers lui. L’air était saturé de poussière de paille, soulevée par les bottes des hommes et les sabots des chevaux.
    — Je t’ai sellé Cheval Pâle.
    — Merci.
    Ballista réfléchit un instant.
    — Merci, mais laisse-le dans sa stalle – sellé. Je monterai le grand hongre bai.
    Maximus ne discuta pas l’ordre, mais s’en fut l’exécuter.
    Calgacus apparut, poussant devant lui Demetrius et Bagoas qui portaient l’équipement de bataille de Ballista. Il fut satisfait de voir qu’ils n’avaient pas apporté l’armure d’apparat qu’il avait portée la veille, mais sa vieille cotte de maille, usée par les combats.
    Il demanda à ce que seul Calgacus s’occupât de lui et entra dans une stalle vide. Tandis que le vieux Calédonien l’aidait à mettre son armure, il lui parla à voix très basse pour que personne d’autre ne l’entendît.
    — Calgacus, mon vieil ami, j’ai un très mauvais pressentiment. Lorsque nous serons partis, je veux que tu rassembles notre équipement indispensable, que tu selles tous les chevaux restants et que tu charges trois d’entre eux de provisions : outres d’eau, biscuits de l’armée, viande séchée. Attends ici, épée en main, avec Demetrius et le jeune Perse. Ne laisse personne s’approcher des chevaux. Je vais laisser cinq des equites singulares au palais. Je les placerai sous ton commandement. Il faudra en poster un à chacune des trois portes, un sur la terrasse et un sur le toit.
    Dehors, dans l’étroite allée entre le palais et les greniers, Ballista donnait ses ordres. Il organisa sa petite colonne montée et dit à sa suite, aux esclaves et aux cinq gardes qui restaient sur place, d’obéir aux instructions de Calgacus. Ces derniers accueillirent l’ordre avec un manque d’enthousiasme évident.
    Ballista talonna le grand hongre bai et se mit en marche, contournant le petit temple de Jupiter Dolichenus pour emprunter la large route menant au campus martius. La courte colonne avançait au petit trot, en file indienne, les cavaliers très proches les uns des autres. Après Ballista venaient Maximus, Castricius, Pudens et les cinq equites singulares.
    Des sonneries de buccin retentissaient dans la ville. On entendait des hommes crier, des heurts, un fracas indéterminé. Pourtant, les quartiers militaires semblaient étrangement désertés. Quelques légionnaires couraient, titubant parfois, mais le nombre de soldats rejoignant leurs postes était bien inférieur à ce qu’il aurait dû être. Certains étaient allongés ivres morts à

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