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L'Orient à feu et à sang

L'Orient à feu et à sang

Titel: L'Orient à feu et à sang Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Harry Sidebottom
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Turpio de continuer avec les autres et à Maximus de l’accompagner, puis se lança à la poursuite de Bathshiba. Qu’est-ce qui lui prenait ? Elle avait laissé son père aller vers une mort certaine, ne le gratifiant que d’un regard, mais elle risquait maintenant sa vie pour porter secours à un de ses mercenaires. Se sentait-elle coupable d’avoir abandonné son père ? Ou bien cela avait-il quelque chose à voir avec Haddudad ? Ballista éprouva un tiraillement de jalousie.
    Cheval Pâle tourna le coin de la rue en dérapant, devançant la monture de Maximus d’une encolure. Haddudad était encore debout. Deux ou trois Perses gisaient à ses pieds. L’arrivée de Bathshiba desserra l’étau autour du mercenaire. Sous les yeux de Ballista, elle abattit son épée sur un Sassanide, mais la meute l’encercla bientôt. Deux hommes se saisirent de ses rênes, un troisième attrapa sa botte droite et la désarçonna. Des cris de joie retentirent.
    Toute l’attention des Perses était monopolisée par la jeune femme et le mercenaire. Aucun ne prenait garde aux deux cavaliers qui s’approchaient. Ballista, penché en avant, le bras tendu, abaissa son épée à la manière d’une lance à côté de l’encolure de son cheval. Le Perse tourna la tête juste avant l’impact, mais il était bien trop tard. L’épée transperça sa cotte de maille, puis son dos entre les omoplates. Le choc repoussa Ballista sur sa selle. Il laissa son bras remonter derrière lui jusqu’à ce que le poids de l’homme dégageât la lame.
    Ballista avait dépassé le groupe de Sassanides, Maximus était à ses côtés. Ils firent demi-tour et chargèrent à nouveau dans l’autre sens. Du coin de l’œil, il vit Haddudad se ruer sauvagement sur les deux Perses qui lui faisaient encore face.
    Un Sassanide brandit son sabre, tentant d’en asséner un coup sur la tête de Cheval Pâle. Ballista para avec son bouclier, puis abattit violemment son épée sur le casque de fer en forme de dôme de l’homme ; des étincelles jaillirent et, dans un craquement sinistre, la lame mordit dans son crâne.
    Une nouvelle fois, Ballista et Maximus dépassèrent le groupe, mais lorsqu’ils firent volte-face, les Perses s’enfuyaient ; plusieurs d’entre eux gisaient sur le sol, entourant Bathshiba inanimée.
    Haddudad se précipita vers elle et lui tint la tête.
    — Ça va. Elle reprend conscience.
    Il l’aida à se mettre debout. Elle vacillait un peu sur ses jambes. Maximus s’avança au trot, tirant le cheval de Bathshiba par la bride. Elle se mit en selle avec l’aide de Haddudad, lequel sauta en croupe en souplesse.
    — Il faut y aller dit Ballista, réprimant un mouvement d’humeur.
    Les chevaux rebroussèrent chemin dans un crépitement de sabots.
    Ballista et Cheval Pâle s’engouffrèrent dans l’ombre épaisse entre le principia et les baraquements pour émerger sur le campus martius désert baigné par le clair de lune. Aucune chance cette fois-ci de voir Acilius Glabrio apparaître. Ballista dirigea Cheval Pâle vers le temple de Bel et la muraille nord.
    Il tira sur sa bride en arrivant à la poterne nord. Elle était ouverte. Turpio et l’un des gardes remontaient en selle. Ils avaient dû mettre pied à terre pour l’ouvrir. Vraisemblablement, les sentinelles qui la gardaient l’avaient refermée en partant. Ballista se demanda quel chemin elles avaient pris. Elles devaient s’être enfuies à pied vers l’est en longeant la muraille sur le rebord du ravin. Elles essaieraient d’en descendre près du fleuve, dans l’espoir de trouver un bateau, mais peut-être avaient-elles eu la même idée que lui. Pourtant, sans chevaux, cela ne pouvait pas marcher. Sans chevaux, elles n’avaient aucune chance.
    Ballista ordonna sèchement de décharger l’un des chevaux de bât. Haddudad sauta bas du cheval de Bathshiba et enfourcha la nouvelle monture. Ballista se saisit d’un des sacs de provisions et demanda à Bathshiba si elle se sentait bien. Elle répondit simplement oui.
    — Alors, allons-y.
    Au pas, Ballista passa la porte et tourna à droite. Le reste de la troupe le suivait. Le rebord était assez large pour permettre à deux chevaux d’y avancer de front, mais avec la menace de l’à-pic sur leur gauche, ils progressaient en file indienne. Il arriva devant le grand glissement de terrain qu’il avait remarqué bien des mois auparavant, lorsqu’il avait tué le lion. Il fit signe de s’arrêter et

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