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L'Orient à feu et à sang

L'Orient à feu et à sang

Titel: L'Orient à feu et à sang Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Harry Sidebottom
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passés les autres equites singulares. L’homme semblait embarrassé.
    — Ben… Ils… Euh, ils ont pensé que vous ne reviendriez pas. Il ne reste plus que Titus qui est dehors, et moi.
    — Il s’en est fallu de peu qu’ils aient eu raison.
    Ballista passa la main sur son visage.
    — Quel est ton nom ?
    — Félix, Dominus.
    —  Alors espérons qu’il s’agisse là d’un présage.
    Ballista demanda à Calgacus ce qu’il était advenu des esclaves du palais et s’entendit répondre qu’ils avaient tous disparu. Il ferma les yeux et respira l’odeur réconfortante des écuries. Sa poitrine le faisait souffrir ; tous les muscles de ses jambes étaient contractés par la fatigue. Son épaule droite était à vif à l’endroit où son baudrier frottait contre la cotte de maille. Il fut tenté de s’allonger dans la paille ; il y serait sûrement en sécurité, entouré par ces odeurs rassurantes, et puis les Sassanides ne le trouveraient certainement pas. Il avait juste besoin de dormir.
    Le rêve éveillé du Dux fut brusquement interrompu par l’arrivée de Maximus.
    — Nous sommes prêts à partir. Tout le monde est à cheval dehors ; il n’y a plus que nous.
    L’Hibernien lança une outre d’eau à Ballista. Il tenta en vain de la rattraper d’une main et dut jongler avec avant de s’en saisir des deux mains. Il la déboucha, versa un peu d’eau dans sa paume et se la passa sur le visage et sur ses yeux fatigués. Il but.
    — Alors, allons-y.
    Dehors, la lune était presque pleine et éclairait l’allée étroite entre le palais et les greniers. Ballista tenta de se souvenir s’il s’agissait de la lune des moissons ou bien de la lune du chasseur, chez lui dans le Nord. Mais il était trop fatigué pour cela. Il était accompagné de quatorze cavaliers : Maximus, Calgacus, Demetrius, Bagoas, Turpio, les deux membres survivants de sa suite officielle – un scribe et un messager –, Titus et Félix, et les quatre soldats qui avaient traversé la ville avec lui – trois légionnaires de Cohors XX et un garde. Et puis Bathshiba, bien sûr. Il y avait trois chevaux chargés de provisions.
    — Qu’allons-nous faire des six chevaux sellés qui restent dans l’écurie ? demanda Calgacus.
    Ballista savait qu’il devrait ordonner qu’on les tue ou qu’on leur coupe les jarrets au cas où leurs poursuivants s’en serviraient.
    — Coupe les brides et les sangles.
    Calgacus sauta bas de son cheval et disparut à l’intérieur des écuries. Il ressortit quelques instants après. Lorsque le Calédonien fut remonté en selle, Ballista donna le signal du départ.
    Pour la deuxième fois ce soir-là, Ballista contournait le temple de Jupiter Dolichenus à la tête d’une colonne de cavaliers. Ils émergèrent sur la large route menant au campus martius et Ballista poussa Cheval Pâle au galop. Au cas où il tomberait, il avait informé à la hâte Maximus, Calgacus et Turpio de son plan, si l’on pouvait parler de plan. Ses compagnons n’avaient pas semblé enthousiasmés. Il n’avait rien dit aux autres : il était inutile de les effrayer encore plus.
    Les quartiers militaires qu’ils traversèrent au galopétaient déserts. Les Romains avaient fui et les Perses n’étaient pas encore là. Un filet de fumée venant du sud traversait la route. Tandis qu’il passait à toute allure devant les thermes militaires, Ballista vit que le soldat ivre mort n’était plus sur les marches. La fille non plus. « Bonne chance à toi et à ta compagne, mon frère », pensa-t-il.
    Les cavaliers dévalaient la rue, le martellement des sabots de leurs chevaux se répercutant contre la muraille dans un bruit de tonnerre.
    Dans une rue sur la gauche, un fracas d’armes retentit. Ballista aperçut l’un des mercenaires, acculé contre le mur de l’amphithéâtre, son épée luisant à la lumière des torches, tentant de contenir une meute hurlante de guerriers sassanides. Puis il dépassa la rue et ne vit ni n’entendit plus rien.
    — Haddudad ! s’écria Bathshiba.
    Elle tira violemment sur sa bride et arrêta son cheval. Ceux qui la suivaient durent faire un écart ou s’arrêter brusquement pour l’éviter.
    — Laissez-le, cria Ballista, nous n’avons pas le temps.
    — Non. Nous devons le sauver.
    Bathshiba fit demi-tour et, talonnant son cheval, revint vers le coin de la rue.
    — Et merde ! marmonna Ballista.
    Tandis qu’il rebroussait chemin, il donna l’ordre à

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