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L'Orient à feu et à sang

L'Orient à feu et à sang

Titel: L'Orient à feu et à sang Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Harry Sidebottom
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Bathshiba se tenait à ses côtés. Brusquement, il l’attrapa par les cheveux et l’attira vers lui. Elle cria de surprise et de douleur. Ballista la tenait devant lui, entourant sa gorge d’une main ferme.
    Iarhai fit mine de se lever. Sa main se posa machinalement sur sa hanche droite, cherchant l’épée qui ne s’y trouvait pas.
    — Allez-vous la laisser aux mains des Sassanides ? dit doucement Ballista. Vous savez ce qu’ils lui feront.
    Iarhai ne disait rien.
    — Ils la violeront. L’un après l’autre, ils la violeront. Dix, vingt, trente, cent hommes. Ils la mutileront. Elle les suppliera de la tuer bien avant qu’ils ne se décident à le faire.
    Une terrible indécision se lisait sur le visage d’Iarhai.
    — C’est donc ça que vous voulez ?
    De sa main droite Ballista agrippa l’encolure de la tunique de Bathshiba, tira violemment et la déchira, dénudant sa poitrine. Elle hurla, tentant de couvrir ses mamelons brun sombre de la paume de ses mains.
    — Espèce de salaud !
    Iarhai s’était levé, le visage tordu par une détresse indescriptible.
    — Armez-vous ! Vous nous accompagnez.
    Ballista laissa Bathshiba partir. Elle quitta la pièce en courant. Iarhai se dirigea vers un coffre dans un coin et en sortit son baudrier qu’il enfila. Ballista se retourna et s’en alla.
    Devant le portail, il n’y avait plus que les six hommes qui étaient arrivés avec lui.
    — Les mercenaires se sont enfuis, dit Maximus.
    Quelques instants plus tard, Iarhai apparut en compagnie de Bathshiba qui portait une nouvelle tunique. Elle n’eut pas un regard pour Ballista.
    — Allons-y.
    Ils partirent au pas de course en direction du nord, vers le palais. Leur trajet tenait du cauchemar. On entendait des hurlements tout proches et une odeur de brûlé flottait déjà dans l’air. À chaque intersection, ils devaient se frayer un chemin à travers le flot de gens paniqués courant vers l’est pour rejoindre la Porta Aquaria et le fleuve. Ballista se doutait bien que sur les berges du fleuve et les embarcadères, se joueraient des scènes d’une horreur inimaginable lorsque des milliers de personnes terrifiées se battraient pour prendre place à bord des rares bateaux. Des enfants séparés de leurs mères, piétinés par la foule ; il n’osait y penser. Il baissa la tête et courut vers le nord.
    Ils venaient juste de dépasser le temple de Zeus Theos et n’étaient plus qu’à un îlot de l’esplanade au-delà de laquelle se trouvait le palais, lorsqu’ils entendirent leurs poursuivants.
    — Le voilà ! Dix livres d’or à celui qui ramènera au roi des rois la tête du grand Barbare.
    L’espace d’un instant, Ballista crut reconnaître la voix de l’officier perse qu’il avait berné cette nuit-là dans le ravin, mais se rendit compte bien vite que son esprit fatigué lui jouait des tours.
    Les Sassanides étaient encore à une centaine de pas, mais ils étaient nombreux et couraient vite. Ballista et ceux qui l’accompagnaient étaient épuisés.
    — Allez-y, dit Iarhai, la rue est étroite, je peux les retarder.
    Ballista regardait Bathshiba. Il s’était attendu à ce qu’elle hurlât, qu’elle s’accrochât à son père pour le convaincre de s’enfuir avec eux. Elle n’en fit rien. Elle le regarda un instant, puis se retourna et courut.
    — Tout seul, vous n’y parviendrez pas. Je reste avec vous.
    Acilius Glabrio se tourna vers Ballista.
    — Vous n’aimez pas les patriciens, mais je vais vous montrer comment meurent les Acilii Glabriones. Comme Horatius Coclès sur le pont Sublicius, je les empêcherai de passer.
    Ballista acquiesça et, en compagnie de Maximus, courut rejoindre les autres.
    Peu après, il entendit le bruit des combats. Une fois qu’il eut dépassé le magasin d’artillerie, il s’arrêta pour reprendre son souffle. Le palais n’était plus qu’à une soixantaine de pas. Il se retourna. Une foule de Perses s’amassaient au bout de la rue. Il ne voyait pas Iarhai. Le protecteur de caravanes n’avait pas eu le temps de revêtir son armure et ne devait pas avoir survécu bien longtemps. Mais Acilius Glabrio, une petite silhouette au loin encerclée par l’ennemi, se battait toujours. Ballista se remit à courir.
    — Tu en as mis du temps.
    Calgacus rayonnait.
    Ballista eut un petit sourire. Il était trop fatigué pour répondre. Il s’appuya contre le mur des écuries, désormais désertes, puis demanda au garde où étaient

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