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L'Orient à feu et à sang

L'Orient à feu et à sang

Titel: L'Orient à feu et à sang Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Harry Sidebottom
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malgré la douleur à sa poitrine, de les faire entendre par-dessus le terrible tumulte de la bataille.
    — POUSSEZ !
    Enfin, dans un grand bruit de déchirement, le Concordia commença à bouger. Lentement tout d’abord, puis, se mettant en branle, il finit par reculer et se dégager. Les deux scorpions de l’avant émirent leurs séries de bruits caractéristiques, vibration, glissement, choc sourd. Les servants avaient eu la présence d’esprit d’ajouter aux problèmes de l’équipage ennemi. Un trait d’artillerie de trois pieds de long traversa la cotte de mailles d’un Goth et le cloua au mât.
    Il était peu probable que le vaisseau barbare coulât par le fond. Les navires de guerre en bois avaient tendance à s’imprégner d’eau et à s’immobiliser à la surface avant de finir par se briser en plusieurs morceaux. Les Goths qui s’agitaient dans l’eau ou qui restaient accrochés à l’épave pouvait être abandonnés à leur funeste sort ou, si l’on en avait le temps plus tard, servir de cible pour l’entraînement au tir. Leur rôle dans la bataille venait de prendre fin de toute façon.
    Ballista avait besoin de savoir ce qu’il advenait des autres navires goths. Bien caché derrière son bouclier, il vit que les deux vaisseaux qui n’avaient pas pris part au combat rebroussaient déjà chemin. Ils se trouvaient toujours à presque un demi-mille et l’équipage du Concordia était fatigué. Inutile donc de leur donner la chasse. Ballista courut jusqu’à la proue pour regarder derrière eux. Le premier navire goth qu’ils avaient éperonné essayait tant bien que mal de s’éloigner de la scène de la bataille, l’équipage étant parvenu à redistribuer les avirons restants.
    — Timonier, amène-nous à environ quatre cent cinquante pieds de ce navire. Nous les sommerons de se rendre. Mais tenons-nous prêts à les combattre.
    Tandis qu’on mettait son ordre à exécution, Ballista, en compagnie de Maximus se tenant comme toujours à sa droite, parcourut le pont, parlant aux fantassins de marine et aux matelots, prodiguant ici des éloges, là sa commisération aux blessés.
    L ’optio qui avait été blessé au début de la bataille fit son rapport. Il n’y avait que trois morts, parmi lesquels le capitaine, mais dix blessés, tous des fantassins de marine, sauf un. Il semblait embarrassé, tripotant nerveusement le bandage qui ceignait son bras. C’est alors que Ballista prononça les mots qu’il avait tant attendus :
    — Le capitaine étant mort, tu prendras le commandement de ce navire, en tant que triérarche suppléant, jusqu’à ton retour à Ravenne.
    Tandis que le Concordia prenait position, Ballista pensa que le fait qu’un capitaine de trirème eût un grade équivalent à celui de centurion, alors même que le triérarche commandait presque trois cents recrues et le centurion tout juste quatre-vingts, en disait long sur l’importance respective de la marine et de l’armée selon les Romains.
    — Rendez-vous ! cria Ballista en germain.
    — Va te faire foutre !
    L’accent du Borani était prononcé, mais on ne pouvait se méprendre sur le sens des mots.
    — Je suis Dernhelm, fils d’Isangrim, chef des guerres des Angles. Je donne ma parole de descendant d’Odin que vos vies seront épargnées et que vous n’irez pas dans l’arène.
    — Va en enfer ! Mercenaire ! Serf ! Esclave !
    — Pense à tes hommes.
    — Ils m’ont juré fidélité. Mieux vaut mourir debout maintenant que de vivre longtemps à genoux, comme tu le fais !
    Pendant deux heures, les scorpions du Concordia bombardèrent le navire goth. La trirème se trouvant hors de portée de leurs flèches, les Goths ne pouvaient rien faire d’autre qu’attendre. Deux heures durant, les traits propulsés avec une force prodigieuse transpercèrent les flancs du vaisseau et déchirèrent le cuir et le métal des inutiles protections des guerriers pour s’enfoncer dans leurs chairs. Certains atteignaient deux hommes à la fois, les épinglant grotesquement ensemble.
    Lorsque toute velléité de résistance eut définitivement disparue, Ballista donna l’ordre d’éperonner le navire en son milieu.
    — Il y en a tant ! C’étaient des hommes courageux. Dommage qu’ils aient tous dû mourir, dit Ballista tandis que la trirème se dégageait de l’épave.
    — Oui, approuva Maximus. Ils auraient rapporté un bon prix.
    Ballista sourit à son garde de corps.
    — Tu as

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