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L'Orient à feu et à sang

L'Orient à feu et à sang

Titel: L'Orient à feu et à sang Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Harry Sidebottom
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à nouveau le navire marchand, mais dans l’autre sens cette fois-ci.
    Comme Ballista l’avait espéré, lorsqu’ils émergèrent de l’ombre du navire marchand, le vaisseau goth était devant eux, pourchassant aveuglément le sillage de la trirème en suivant le cap qu’elle avait pris précédemment et offrant son flanc au rostre du Concordia.
    —  Timonier, cap sur les avirons ennemis ! Rameurs, vitesse d’éperonnage !
    Une habile poussée sur les avirons de gouverne dirigea le navire de guerre en plein sur la grande chaloupe barbare.
    — Rameurs de bâbord, parés à rentrer les avirons !
    Les secondes s’égrenaient. « À quel moment, à quel fichu moment », se demandait Ballista inquiet. Maintenant !
    —  Rentrez les avirons !
    Les longues rames furent mises à l’abri à bord juste au bon moment. Le timonier poussa les avirons de gouverne à fond vers la droite et le rostre de fer heurta la coque du vaisseau goth à angle oblique. Il y eut un terrible fracas de fer pénétrant dans le bois lorsque le rostre racla le flanc du navire ennemi sur toute sa longueur. Les Goths, pris par surprise, n’eurent pas eu le temps de récupérer leurs avirons qui se brisèrent comme du petit bois. Alors que le Concordia les dépassait, les fantassins de marine postés sur le pont supérieur lancèrent leurs javelots, sans qu’on leur en eût donné l’ordre, sur le vaisseau ennemi en contrebas. Des cris de douleur et d’angoisse s’élevèrent.
    « Foutre, j’aurais dû dire aux fantassins de faire ça », pensa Ballista tandis que la poupe de la trirème s’éloignait de l’ennemi. Mais son stratagème avait fonctionné. Ils n’avaient pas laissé aux Goths le temps de réagir et désormais, avec la moitié de leurs avirons hors d’usage, ces derniers étaient totalement immobilisés.
    — Cap sur le deuxième navire, qu’on éperonne sa proue ! cria Ballista à l’adresse du timonier.
    L’équipage du second navire goth était aussi déconcerté que celui du premier. Ils essayaient maintenant de virer de bord. La panique croissante se lisait dans les coups d’avirons manqués et la lente réaction de la grande chaloupe.
    — Vitesse d’éperonnage ! aboya le timonier.
    Le Concordia s’élança sur les flots.
    — Éperonnage imminent ! Préparez-vous !
    Dans un formidable fracas de bois brisé, le rostre s’enfonça dans le flanc du navire ennemi. L’impact projeta Ballista sur le pont. Maximus le releva. Il avait le souffle coupé. Plié en deux, il s’efforçait de reprendre sa respiration. Il entendit le timonier hurler : « En arrière ! En arrière ! En arrière toute ! »
    Le Concordia semblait solidement accroché, son rostre profondément enfoncé dans la coque éventrée de l’autre navire dont l’équipage ne tarda pas à réagir. Déjà, des grappins traînant derrière eux d’épais cordages tombaient en cloche sur la proue de la trirème.
    — En arrière ! Poussez, bande d’incapables ! Poussez !
    Les cris du timonier semblaient désespérés.
    — Fantassins, prenez les lances d’abordage pour le repousser !
    Se redressant, Ballista, souffrant sang et eau, se mit à courir vers la proue. S’ils ne parvenaient pas à se dégager, ils seraient à la merci des deux autres navires goths. S’emparant d’une lance d’abordage, il s’approcha du bastingage. Un visage barbu apparut de l’autre côté. Venant de sa droite, le bouclier de Maximus s’écrasa sur la figure du Goth, l’envoyant bouler, en sang, sur le pont de son navire. Plantant la lance dans la coque de la chaloupe barbare accrochée de plus en plus solidement au Concordia, Ballista poussa de toutes ses forces. Un fantassin de marine le rejoignit, Maximus les protégeant tous deux de son bouclier.
    Pendant ce qui lui sembla être une éternité, rien ne bougea. Du coin de l’œil, Ballista vit un autre fantassin sauter sur le bastingage. Il y prit pied tant bien que mal et abattit par trois fois sa hache sur l’un des cordages arrimant désormais le Concordia au navire goth, avant qu’une flèche ne se fichât dans sa cuisse. Il hurla et tomba par-dessus bord. Ballista reprenait difficilement son souffle lorsqu’un un second fantassin se hissa sur le bastingage ; d’un puissant coup de hache, il sectionna le cordage et sauta à couvert sur le pont.
    — Un, deux, trois, POUSSEZ !
    Ballista réalisa que c’était lui qui criait, s’efforçant d’articuler les mots

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