Louis Napoléon le Grand
de dénaturer le sens profond et réel de son action, et de masquer la richesse et l'originalité de sa personnalité.
Son entourage, et tous ceux qui l'ont soutenu, ont été probablement les premières victimes de cette forme intellectuelle de l'illusion d'optique.
C'est un fait que Louis Napoléon ne fut pas bien servi par ses proches. Le reconnaître ne signifie nullement qu'on cherche à transférer sur d'autres les responsabilités qui sont les siennes. Mais on est bien obligé de convenir qu'il n'a vraiment pas été bien compris. Parce qu'il voyait trop loin, trop grand et, surtout, trop tôt.
L'homme public, on l'a dit, est tenu de s'accommoder de ce qu'il a, et doit, sinon conduire la politique que souhaitent ceux qui le soutiennent, du moins aller suffisamment loin dans leur sens pour qu'ils en aient un peu plus que l'illusion.
Louis Napoléon ne dérogea pas à la règle. Mais il fut beaucoup moins bien payé de retour que d'autres responsables qui, dans des situations analogues, ont pu compter sur des confidents, des amis, des alliés, comprenant leur cause et épousant leurs querelles.
Ce ne fut pas son cas.
Louis Napoléon fut un homme seul. Et sa fidélité à ses principes n'en est que plus méritoire.
Aujourd'hui, il ne s'agit pas de le porter aux nues; mais seulement de répondre à son appel à la vérité qu'il n'a pas dû manquer de lancer devant le tribunal de l'Histoire : il s'agit tout simplement de le comprendre.
Louis Napoléon et les siens reposent en terre étrangère.
En l'église Saint-Augustin de Paris, une crypte est aménagée, où deux emplacements sont destinés, depuis l'origine, à abriter les dépouilles de Louis Napoléon et de sa femme.
Ce qui est en jeu, désormais, les dépasse. La France se doit d'assumer tout son passé et de reconnaître, en organisant son dernier retour d'exil, qu'elle eut un souverain du nom de Louis Napoléon qui s'attacha, simplement, à la servir.
Remerciements
C'est au moment où j'achève ce livre que je prends la vraie mesure de toute l'aide qui m'a été apportée.
Je dois des remerciements tout particuliers à Anne Rouanet, qui m'a assisté dans mes recherches, et sans laquelle cet ouvrage n'aurait pu voir le jour, ainsi qu'à Jean-Claude Lachnitt et Alain Boumier, président et directeur de l'Académie du second Empire, qui m'ont apporté le concours le plus éclairé et le plus précieux ; à Alain Dupas et Jean Bernascon, qui ont bien voulu relire mon texte et m'entourer de leurs conseils et avis.
Merci également à Solange Troisier et Françoise Monet, à la Direction départementale des archives des Vosges, à Denis Antoine, à Henri George, à l'Association du Vieux-Plombières et à tant de correspondants connus et inconnus qui, informés de mon travail, m'ont fourni des informations ou des documents précieux.
L'expression de ma gratitude va encore à Jacqueline Mattioli, à Danièle Guillaume, à Andrée Robinet et Christiane Laplace qui, en plus de leur travail habituel, ont accepté de participer à la mise en forme du manuscrit.
L'iconographie doit tout à Henri George et à Jean-Claude Lachnitt. Cela valait, on en conviendra, une deuxième citation.
Je souhaite enfin remercier — tardivement — les maîtres que j'ai eu la chance d'avoir à l'Université et qui m'ont fait, pour certains d'entre eux, découvrir cette période que marque la personnalité de Louis Napoléon Bonaparte. Je ne sais s'ils seront forcément satisfaits, à la lecture de ce livre, du rappel que je fais de tout ce que je dois à leur enseignement. Que Pierre Guiral, Georges Duby, Maurice Agulhon, Michel Vovelle, Claude Mesliand soient néanmoins assurés, au-delà de tout ce qui a pu nous éloigner ou pourrait nous séparer, de ma fidélité.
BIBLIOGRAPHIE
AGULHON (Maurice) : « 1848 ou l'apprentissage de la République. » In : Nouvelle histoire de la France contemporaine, Paris, 1973.
AMBÈS (Baron d') : Mémoires inédits sur Napoléon III, recueillis et annotés par Charles Simond et M.C. Poinsot, Société des Publications Littéraires Illustrées, Paris, 1909.
AUBRY (Octave) : Napoléon III, Fayard, Paris, 1929.
AUDOIN-ROZEAU (Stéphane) : 1870, la France dans la guerre, Armand Colin, Paris 1989.
AUTIN (Jean) : L'Impératrice Eugénie ou l'Empire d'une femme, Fayard, Paris, 1990.
BAC (Ferdinand) : Le mariage de l'Impératrice Eugénie, Hachette, Paris, 1928. Napoléon III inconnu, Librairie Félix Alcan, Paris, 1932. Le Prince
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