Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Louis XIV - Tome 1 - Le Roi soleil

Louis XIV - Tome 1 - Le Roi soleil

Titel: Louis XIV - Tome 1 - Le Roi soleil Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
Vom Netzwerk:
péril, dans ce qui n’est qu’une rébellion de quelques princes. Il ne doit pas conduire l’armée dans ces batailles de guerre civile. Personne ne doute de son courage, mais il doit mépriser Condé, Conti, le duc de Longueville, et celui de Lorraine, ce cardinal de Retz qui tient Paris, ou bien même Mademoiselle, la cousine germaine de Louis, qui s’est emparée d’Orléans et maintenant est à Paris.
    — Cette Fronde des princes sera brisée, murmure Mazarin.
    Il faut que le roi soit au-dessus de ces tumultes.
    Louis se tait. Il obéira. Il ne conduira plus l’armée, Mazarin va mener la guerre, vaincre par les armes et par d’habiles négociations.
    Il faut donc se soumettre encore, et Louis est à la fois heureux de la domination de cet homme qui le fascine, que sa mère ne cesse de louer et d’aimer, et amer, irrité.
    Comment pourrait-il encore se contenter de ses jeux de guerre alors qu’il a affronté les boulets et les mousquets ?
    Doit-il n’être seulement qu’un danseur gracieux et agile, roi des ballets que l’on organise dans les châteaux, là où la guerre, des pays de Loire aux alentours de Paris, entraîne la Cour ?
     
    C’est déjà le mois de juillet 1652.
    Les troupes de Condé se sont réfugiées dans Paris.
    On meurt de faim dans la capitale. Ceux de ses habitants qui réussissent à fuir, à rejoindre le roi, à Saint-Germain, à Pontoise, à Saint-Denis, rapportent que Paris est livré aux pillards, aux gueux, qu’on y massacre les gens de bien, que Condé y règne par la terreur que ses soldats inspirent et les massacres qu’ils commettent.
    On attend le roi.
    Louis maîtrise sa joie. Mazarin l’invite à se rendre avec lui sur les hauteurs de Charonne. De là on aperçoit les combats que se livrent, faubourg Saint-Antoine, les troupes royales de Turenne et celles de Condé. Les rebelles sont acculés contre les portes fermées de la ville.
    Il va suffire d’une charge de la cavalerie royale pour les exterminer. Et, tout à coup, une canonnade tirée depuis la Bastille disperse l’armée royale. Les portes de Paris s’ouvrent et les soldats de Condé peuvent s’engouffrer dans la capitale.
    Louis se désole puis il s’indigne. Il vient d’apprendre que c’est sa propre cousine, Mademoiselle, la fille de Gaston d’Orléans, qui s’est emparée de la Bastille, a donné l’ordre d’ouvrir le feu, et sauvé Condé et ses mercenaires. Il s’étonne du calme de Mazarin.
    À chaque instant, cet homme qui gouverne, et c’est pour Louis une frustration, lui enseigne comment il faut agir.
    D’abord attendre, laisser ainsi les soldats de Condé, les gueux de la capitale, piller et détrousser, massacrer, ainsi le 4 juillet, plusieurs dizaines de personnes rassemblées à l’Hôtel de Ville. Les parlementaires, les bourgeois ne peuvent que se tourner vers le roi.
    — Il suffira, explique Mazarin, que j’ôte ainsi tout prétexte à ceux qui s’opposent au roi.
    Louis saisit les mains de Mazarin. Il est redevenu l’enfant qui craint de perdre l’homme qui le protège, le tuteur qu’il aime, dont l’intelligence, la maîtrise et la douceur aussi, et ce sourire et ces mains, le rassurent.
    Mais quand Mazarin annonce ce 18 août qu’il part, Louis s’abandonne, sanglote. Il avoue ainsi son amour pour cet homme, les liens profonds qui l’attachent à lui depuis l’enfance.
    Il est roi pourtant, majeur. Il est homme et il a connu femme et guerre, mais il ne peut échapper au plaisir intense et ambigu de la soumission.
    Et Mazarin s’en va. Et les armées des princes se dispersent.
    Condé gagne les Flandres où il prend le commandement des troupes espagnoles, laissant Paris affamé, pillé, parcouru de bandes de mendiants, de détrousseurs, Paris espérant dans le retour à l’ordre, qui ne peut venir que du roi.
     
    Le voici entrant dans Paris en cette soirée du 21 octobre 1652.
    Louis regarde autour de lui, alors qu’il vient de franchir la porte Saint-Honoré, les porteurs de torches.
    Les flammes éclairent les visages de cette foule qui se presse jusqu’au palais du Louvre où Louis a décidé de s’installer.
    Ce palais est presque vide de meubles. Il est froid et austère. Le vent souffle dans les couloirs et les grandes pièces comme sur une place ouverte. Mais un large et profond fossé protège le palais des émeutiers. Et il faut toujours se méfier de Paris.
    Mais où sont-ils, ces rebelles ?
    Louis ne voit que l’enthousiasme et la

Weitere Kostenlose Bücher