Marie
je suis ici. Je
suis fille de Rome, d’une naissance qui me met au-dessus du peuple, mais ne
crois pas que cela me rende aveugle et sourde. Ce que fait Antipas dans ce
pays, je le sais. Ce qu’y faisait son père, je le sais aussi.
« À
ma sœur de cœur Mariamne, Claudia la Romaine dit : L’enseignement de
sagesse que tu donnes à Magdala, je l’admire. On raconte que tu es celle qui
fait briller la parole de Yechoua chez les femmes. Mariamne lui répond :
Viens à Magdala près de moi. Il y aura de la place pour toi, bien que tu sois
fille de Rome.
« Ainsi
se déroule le repas de noce à Cana. Yechoua dit aux époux : Personne
n’allume une lampe pour l’enfouir dans un trou. Le bonheur des épousailles fait
du corps la lumière qui repousse toutes les obscurités. La chair des époux
rayonne et révèle combien mon Père aime la vie qui est en vous.
« Un
disciple de mon fils s’approche de moi. Un homme petit, les joues sèches et le
regard sans détour. Il se nomme Jean dans son nom de Rome. Son salut me
surprend, tant les disciples de Yechoua n’aiment pas se montrer près de moi.
Lui, au contraire, est aimable : Enfin, tu viens écouter la parole de ton
fils. Cela fait longtemps que je ne t’ai vue près de lui. Je lui réponds :
Comment pourrais-je le suivre quand il me chasse ? Lui qui va en disant
qu’il n’a pas de famille, pas même de mère. Jean secoue la tête et
m’assure : Non ! Ne t’offusque pas. Ce n’est pas une parole contre
toi mais contre ceux qui doutent de Lui. Cela va bientôt changer.
« Le
jour est chaud à Cana. Chacun boit pour le plaisir et pour se désaltérer. La
fin du repas de noce approche. Il y a du monde en nombre. Certains sont venus
de Samarie, de Bethsaïde. Joseph d’Arimathie a près de lui ses meilleurs
disciples de Beth Zabdaï. Gueouél, celui qui ne m’aimait pas lorsque j’étais
dans leur maison avec Ruth, bénie soit-elle, est présent parmi les autres. Il
vient vers moi avec respect : Le temps où j’étais contre toi est révolu.
J’étais jeune et ignorant. Aujourd’hui, je sais qui tu es.
« Alors
que le soleil est dans sa descente, Barabbas me dit : Tu nous as fait
venir ici, mais rien n’est différent de d’habitude. Ton fils parle et les
autres ont soif à force de l’écouter.
« À
cet instant, Joseph d’Arimathie m’approche : Le vin va manquer. La noce va
se gâcher.
« Je
comprends ce qu’il veut dire. Je me lève, la peur dans le cœur. Cela se voit
sur mon visage. Que ma sœur Mariamne s’en souvienne. Je vais devant mon
fils : Ils n’ont plus de vin. Tu dois faire ce qu’on attend de toi. C’est
le jour.
« Jean
le disciple est près de moi. Yechoua me toise comme une étrangère : Femme,
ne te mêle pas de ce que je dois accomplir ou pas. Mon heure n’est pas encore
venue.
« Alors
moi, sa mère, je dis : Tu te trompes, Yechoua. Le signe est entre tes
mains. Tu ne peux le retenir plus longtemps. Nous sommes là qui attendons.
« Il
me toise encore. Ce n’est pas le fils qui regarde sa mère. Il se tourne vers
ceux des noces, vers Jean son disciple, vers Joseph d’Arimathie et Barabbas.
Vers Mariamne aussi, qu’elle s’en souvienne. Il se tait. Alors moi, je demande
aux gens qui servent les noces d’approcher : Yechoua va vous parler. Quoi
qu’il vous ordonne, faites-le.
« On
m’observe avec surprise, sans comprendre. C’est le silence dans les noces.
Yechoua enfin commande aux serviteurs : Allez aux jarres prévues pour la
purification et remplissez-les. Ils font remarquer : Pour les remplir,
Rabbi, nous n’avons que de l’eau et c’est jour de noces. Il répond :
Faites ce que je dis. Remplissez les jarres avec de l’eau.
« Une
fois les jarres remplies, Yechoua ordonne : Puisez dedans avec un gobelet
et portez-le au père de l’époux. Ce qu’ils font. Le père de l’époux
s’exclame : C’est du vin ! Voilà du vin qui vient de l’eau. Et le
meilleur que j’aie bu de ma vie.
« Tous
veulent voir et boire. On leur donne des gobelets et ils s’exclament :
C’est le vin du Tout-Puissant ! Il salue nos noces ! Il fait de
Yechoua Son fils et Sa parole !
« Ma
sœur de cœur Mariamne est en larmes. Elle va baiser les mains de Yechoua, qui
la serre contre lui. Elle vient dans mes bras pour rire entre ses larmes,
qu’elle s’en souvienne. Joseph d’Arimathie me serre aussi contre lui :
C’est le premier signe, Dieu Tout-Puissant, Tu ouvres
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