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Marie

Marie

Titel: Marie Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Halter,Marek
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son vice la parole du
Tout-Puissant.
    « De
nuit, en bateau, nous allons de Magdala à Tibériade.
    « Au
matin, devant la fosse ouverte, nous sommes un tout petit nombre. Il y a là
Barabbas, le larron. Depuis le premier jour, il m’aime comme je l’aime. Le
Tout-Puissant n’a jamais voulu que les épreuves nous séparent. Que ma sœur
Mariamne en témoigne, elle qui nous a vus amis et ennemis.
    « Barabbas
se plaint du peu que nous sommes. Il dit : Hier, ils couraient vers Jean
le Baptiste pour se laver de leurs péchés dans l’eau de son bain. Aujourd’hui
qu’il faut se tenir debout devant sa fosse sous l’œil de mercenaires d’Antipas,
on ne les voit plus.
    « Il
se trompe. Lorsque la terre a recouvert le corps séparé de Jean le Baptiste,
des milliers et des milliers arrivent pour le pleurer. Les chemins de Tibériade
sont noirs. On n’y avance plus. Chacun veut mettre un caillou blanc sur la
tombe et chanter la grandeur du Tout-Puissant. Cela dure jusqu’au soir. À la
fin du jour, la tombe de Jean le Baptiste est un monticule blanc qui se voit de
loin.
    « Joseph
d’Arimathie et Barabbas m’entraînent à l’écart de peur que j’étouffe dans la
multitude. Joseph d’Arimathie dit : La parole de Jean le Baptiste s’en est
allée. Cette multitude qui est là aujourd’hui est à nouveau aussi perdue que
des enfants dans le noir. Ils croyaient avoir trouvé celui qui leur ouvrait le
ciel. Ils ne savent pas encore qu’il est là-bas, à Capharnaüm, celui qu’ils
doivent suivre maintenant. Ils l’ignorent et ils doutent à nouveau.
    « Barabbas
approuve : Antipas tue, il tranche la tête du Baptiste et la colère de
Dieu ne se voit nulle part. Et pour moi, Barabbas ajoute : Joseph a
raison. Comment croire que ton fils est celui qu’annonçait Jean s’il ne peut en
faire le signe ? Ils n’avanceront pas derrière Yechoua seulement en
l’écoutant.
    « D’entendre
ces paroles, la colère me vient. Je dis : Je suis comme eux. Voilà trente
ans que mon fils est né et trente ans que j’attends. J’étais une fille en
pleine jeunesse, je suis une femme qui regarde la nuit de son temps. La
patience a une fin. Jean le Baptiste s’est moqué de Yechoua et de moi.
Zacharias et Elichéba, avant leur mort, m’ont dit : Nous avons cru que ton
fils était comme le nôtre, mais non. Je les écoute et je suis humiliée. Je suis
dans la honte. Je dis : Que se passe-t-il ? Dieu veut-Il une chose et
son contraire ? Dieu me fait-Il mère de Yechoua en vain ? Quand donc
fait-Il, par la main de mon fils, le signe qui ouvre le ciel ? Quand donc
fait-Il le signe qui abat Antipas et libère Israël ? N’est-ce pas pour
cela que nous vivons ? Et n’avons-nous pas assez vécu dans la pureté pour
le mériter ?
    « A
Joseph d’Arimathie et à Barabbas je ne cache rien : Aujourd’hui, je vous
le dis, je n’ai plus de patience. Voir ces milliers sur la tombe de Jean le
Baptiste ne me réconforte pas. Ce n’est pas une tombe que nous devons célébrer,
c’est la lumière de la vie. Et Yechoua est né pour cela.
    « Ma
colère ne retombe pas avant mon retour à Magdala. Joseph d’Arimathie ne cherche
pas à l’apaiser. Il est comme moi, et encore plus avant dans l’âge. Son temps
est compté, sa patience plus usée que sa tunique.
    « Se
passent deux jours. Ma sœur de cœur Mariamne revient de Capharnaüm. Qu’elle
s’en souvienne. Elle annonce avec une grande joie : Les nouvelles sont
belles. Yechoua a prêché à Capharnaüm. Ceux qui l’écoutaient disaient :
Voici Jean le Baptiste ressuscité. La rumeur de sa parole est venue aux
oreilles d’un centurion romain. Il est venu l’écouter et on craignait sa
présence. Mais Yechoua lui dit : Je sais que ta fille est entre la vie et
la mort. Demain, elle sera debout. Le centurion court chez lui. Le lendemain, il
revient et s’incline devant Yechoua : Mon nom est Longinius et je dois
reconnaître devant tous que tu as dit la vérité. Ma fille est debout.
    Mariamne
annonce encore : Dans huit jours, il y aura une noce d’importance à Cana,
en Galilée. Le père de l’époux est riche et respecté. Il a entendu Yechoua et
il l’a invité.
    Alors
Joseph d’Arimathie me regarde. Je sais qu’il pense comme moi. Je dis :
Allons à Cana nous aussi. C’est […] [1]
    « […]
romaine qui se nomme Claudia, femme de Pilatus, gouverneur de Judée. Elle me
dit : J’ai entendu la parole de ton fils à Capharnaüm et

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