Marie
enfin le ciel ?
« Jean
le disciple s’approche de moi : Tu es sa mère, nul ne peut en douter.
« Toute
la noce est devant Yechoua, à genoux et buvant le vin. Claudia la Romaine, la
femme de Pilatus, est au premier rang, aussi humble qu’une Juive devant
l’Éternel.
« Moi,
je songe et je tremble. Je prie. Cela a eu lieu. Que le Tout-Puissant me
pardonne, je n’avais plus de patience et j’ai bousculé le temps. La parole dans
la bouche de mon fils, je l’ai poussée. Mais, Seigneur Éternel, n’est-ce pas
pour cela qu’il est né : pour que l’amour des hommes se montre et parle.
Dieu du Ciel, protège-le. Suis-le. Étends sur lui Ton souffle.
« Barabbas
me dit : Tu avais raison. Il peut bien être notre roi. Cette fois, il me
faut bien y croire, ou alors je ne dois plus croire ce que voient mes
yeux ! Désormais, Yechoua doit aller sur les chemins et accomplir des
signes comme celui-ci. Le peuple d’Israël tout entier viendra à lui.
« C’est
ce qu’il fait. Pendant plus d’une année les signes ne manquent pas. Cela en
Galilée, puis en Judée. Dans le peuple, on commence à dire : Voilà Yechoua
le Nazaréen, il accomplit des signes, il est dans la main de Dieu. C’est
pourquoi un jour il vient devant Jérusalem.
« Les
disciples, grâce à l’intercession de Jean, ne m’empêchent plus de le suivre.
Avec moi viennent Joseph d’Arimathie, Barabbas et Mariamne de Magdala, qu’elle
s’en souvienne. À Jérusalem, Yakov, Jacques de son nom de Rome, fils de Josef
qui fut mon époux au temps de la naissance de Yechoua, nous rejoint. Il va
embrasser Yechoua, qui lui dit : Reste tout près, tu es mon frère que
j’aime. Qu’importe que nous n’ayons ni le même père ni la même mère, nous
sommes frères et fils du Même.
« Vient
la Pâque.
« Les
événements de la Pâque, chacune d’entre vous les connaît. Comment Yechoua nous
entraîne devant le Temple et y trouve la foule qui vient se purifier. Comment
la cour du Temple est comble de ceux qui transforment le sanctuaire en
commerce. Les changeurs y tiennent leurs tables. Les marchands de bœufs et de
[…] [2] nuit, Barabbas tend le fouet de corde et de nœuds. Yechoua s’en empare. Il
fouette devant lui. Il sort les bœufs du Temple. Il sort les moutons. Les cages
des colombes se brisent sur le sol, les oiseaux s’envolent. La monnaie des
changeurs roule sur les dalles. Yechoua renverse les tables, chasse tout le
monde hors de la cour.
« Cela
sous les yeux de la foule venue se purifier, qui le regarde en disant :
Voilà Yechoua de Nazareth. Il a parcouru la Galilée, la Samarie et la Judée en
semant les signes par sa parole. Il a transformé l’eau en vin de noce. Ceux qui
ne pouvaient plus marcher, il les a fait marcher. Personne ne fait des signes
pareils si l’Éternel n’est pas avec lui. Maintenant, il se dresse contre les
corrompus du sanhédrin. Béni soit-il !
« Cela
pendant qu’il vide la cour du Temple. A ceux qui protestent, Yechoua
répond : Otez-moi ça ! Ne vous étalez plus jamais dans la maison de
mon Père comme dans une maison de commerce.
« Arrivent
les prêtres du sanhédrin, les pharisiens et les sadducéens. Ils crient :
Qui crois-tu être pour te permettre d’agir ainsi ? Yechoua leur
répond : Vous l’ignorez, vous qui instruisez Israël ?
« Caïphe,
le grand prêtre qui tient son pouvoir de la volonté des Romains et de son
beau-père Hanne, est attiré par le bruit de la foule. Il craint ce qu’il voit.
Il se dresse devant Yechoua : Prouve par un signe que Yhwh est avec toi.
Prouve-nous qu’il te donne le droit de t’opposer à nos décisions !
« Yechoua
répond : Abattez ce temple, je le relève en trois jours.
« Que
ma sœur de cœur Mariamne s’en souvienne, ce sont ses mots. Ceux que la foule
entend. Ceux que les prêtres corrompus entendent. Car lorsque Yechoua parle,
tous se taisent. Ils tremblent en regardant les murs du Temple. Ils ont les
yeux prêts à voir le sanctuaire s’écrouler sous la volonté du Tout-Puissant.
« Rien
ne se passe. Caïphe se moque : Hérode a mis quarante-six ans à construire
ce temple et toi tu le relèverais en trois jours ? Tu mens. Yechoua
dit : Le mensonge, il est dans la racine de vos pensées. Comment ce temple
pourrait-il être le sanctuaire de Dieu, puisque c’est Hérode qui l’a voulu et
vos mains avariées qui l’entretiennent ?
« La
foule fait grand bruit. Dans le tumulte, il y a la
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