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Marie

Marie

Titel: Marie Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Halter,Marek
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l’exaltation, Yossef se leva soudain et agrippa Barabbas
par les épaules.
    — Ah !
Que l’Éternel te bénisse, mon garçon ! Tu nous as rendus joyeux et fiers.
C’est ce qui nous manquait le plus.
    Il fut sur
le point d’enlacer Miryem et de l’embrasser. Une timidité le retint. Il lui
prit les mains et les baisa tendrement.
    — Toi
aussi, Miryem, toi aussi ! Comme nous sommes fiers de toi, Halva et
moi !
    Halva eut
un grand rire moqueur et heureux. La saisissant par la taille, elle entraîna
Miryem à l’intérieur. Les deux plus jeunes enfants, énervés par l’agitation
inhabituelle, commençaient à geindre.
    — Tu
vois dans quel état se met mon Yossef ? chuchota-t-elle, ravie.
Regarde-le : il est plus rouge qu’une fleur de caroube ! Quand
l’émotion le saisit, c’est l’homme le plus tendre que Dieu ait créé. Aussi doux
qu’une agnelle. Mais si timide ! Si timide !
    Miryem
posa sa joue contre celle de son amie.
    — Tu
ne peux savoir comme c’est bon de vous retrouver tous les deux. Et je suis
impatiente de revoir ma mère. Je ne pensais pas lui infliger une telle douleur
en quittant la maison.
    Tandis que
le petit Shimon attrapait sa tunique, Halva s’inclina sur le berceau pour
soulever Libna, qui criait de faim et d’impatience.
    — Bah !
Dès qu’elle vous verra, ton père et toi, elle oubliera sa…
    Elle
s’interrompit brutalement, les joues livides, les paupières closes et le
souffle court. Miryem lui retira vivement la petite des bras.
    — As-tu
mal ? souffla-t-elle.
    Halva prit
le temps de respirer profondément avant de répondre :
    — Non,
ne t’inquiète pas. Ce ne sont que des étourdissements ! C’est chaque fois
si soudain…
    — Va
te reposer un instant. Je m’occupe des enfants.
    — Allons
donc ! protesta Halva en s’efforçant de sourire. Tu dois être bien plus
fatiguée de moi, toi qui as marché toute la journée.
    Miryem
berça doucement Libna, qui entremêlait ses doigts minuscules aux longues
boucles de ses cheveux dénoués. Attirant Shimon contre elle d’une caresse, elle
insista, soucieuse :
    — Laisse-moi
donc t’aider. Va prendre du repos. Tu es pâle à faire peur.
    Halva céda
de mauvaise grâce. Elle s’allongea sur une couche d’alcôve au fond de la pièce,
observant son amie. En un instant, Miryem prépara la bouillie de froment de
Libna et les galettes de Shimon et de Yossef, de deux ans plus âgé, tandis que
l’aîné, le tranquille Yakov, aidait comme il pouvait. Puis elle joua avec eux
avec tant de simplicité, de tendresse, que les enfants, aussi confiants que
s’ils avaient été avec leur mère, oubliaient leurs caprices et leurs
inquiétudes.
    Dehors, de
sa voix monocorde et doucement passionnée, Yossef racontait encore et encore à
Barabbas et à Joachim comment la nouvelle de leur exploit était parvenue à la
synagogue, colportée par un marchand d’encre.
    D’abord,
les uns et les autres avaient douté que l’information fût véridique. Les
rumeurs rapportaient souvent tant de choses que l’on désirait vraies et qui se
révélaient fausses. Pourtant, le lendemain, puis le surlendemain, d’autres
marchands, venus de Cana et de Sepphoris, l’avaient confirmé : le brigand
Barabbas avait mis le feu à Tarichée pour délivrer des suppliciés du champ de
douleur. Et parmi eux, il y avait Joachim.
    Chacun
avait alors poussé un soupir de soulagement, même ceux qui avaient déjà fait
leur deuil de Joachim. La joie s’était vite muée en un sentiment de victoire.
    — Entrerais-tu
ce soir à Nazareth que tout le village t’acclamerait, conclut Yossef. Ils ont oublié
les cris qu’ils poussaient lorsque Miryem a annoncé qu’elle partait réclamer
l’aide de Barabbas pour te sauver !
    — Attention,
marmonna Joachim en fronçant les sourcils, c’est maintenant que cela pourrait
devenir dangereux pour Nazareth.
    — C’est
bien ce qui me paraît bizarre, opina Barabbas. Voilà des jours que nous avons
botté les fesses des Romains à Tarichée. Aujourd’hui, les mercenaires devraient
être ici, en train de brutaliser le village.
    — Oh,
pour ça, je crois qu’il existe une raison bien simple, répliqua Yossef. On
raconte qu’Hérode est si malade qu’il n’a plus toute sa tête. Il paraît que son
palais est pire qu’un nid de serpents. Ses fils, sa sœur… le frère, la
belle-mère, les serviteurs… pas un qui n’ait envie de hâter sa mort pour prendre
sa place. Ils

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