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Marilyn, le dernier secret

Titel: Marilyn, le dernier secret Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Reymond
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à collecter des fonds pour les campagnes électorales à venir, avec un siège facturé mille dollars. Mais peu importe, l'instant devait être historique.
    Et, vu de la scène, le parterre avait de quoi impressionner.
    Au premier rang, JFK et sa garde rapprochée. Derrière, en tenue de gala et venus de tout le pays, dix-sept mille supporters, le sourire aux lèvres. Certains, mieux placés que d'autres, avaient remarqué l'absence de Jackie, la première dame du pays, mais qu'importe… Le spectacle n'était pas dans la salle. Il était là-haut, sous les lumières.
    Avec la profusion de célébrités, d'actrices et d'acteurs présents. Aucun candidat avant lui n'avait autant mobilisé les stars américaines. Il est vrai que la jeunesse de « Jack » et son apparente accessibilité tranchaient avec les pontes ennuyeux et passéistes du Parti républicain. Alors qu'il était devenu président, l'état de grâce perdurait. Hollywood aimait plus que jamais l'hôte de la Maison Blanche. N'allait-on pas plus loin en disant qu'Hollywood en était la nouvelle succursale ?
    Les célébrités, d'Henry Fonda à Harry Belafonte en passant par Maria Callas et Ella Fitzgerald, s'étaient déplacées en masse. Mais c'était Marilyn qui occupait les esprits. L'actrice serait la dernière à venir sur la scène où elle allait chanter une version remaniée de Happy Birthday  au Président.
    Les couloirs du Madison Square Garden bruissaient de rumeurs directement issues du plateau de Something's Got to Give . À les entendre, Marilyn serait devenue l'ombre d'elle-même, près de sombrer dans la folie. Sans parler de ses désormais innombrables et légendaires retards. On évoque même de pleines journées d'absence. Le ragot est récurrent et il fait souche.
    La preuve, sur scène, Peter Lawford, en parfait maître de cérémonie, se sert de ce travers comme fil rouge humoristique. Plusieurs fois, il a annoncé son entrée dans la lumière avant d'inventer une excuse farfelue pour justifier cet énième retard.
    *
    Le gala touchait à sa fin.
    Une fois encore le beau-frère du président amusait la galerie en annonçant l'arrivée imminente de Marilyn. Les éclats de rires continuaient à jaillir. Et puis, soudain, alors que son monologue s'éternisait, un murmure collectif monta de l'assistance. Comme si les travées de la salle de gala avaient été foudroyées par une décharge électrique.
    Lawford suspendit sa phrase et, instinctivement, se tourna vers sa gauche, regardant l'entrée des artistes. Il se figea, la bouche entrouverte.
    Comme dans un rêve, elle venait d'apparaître.
    *
    Marilyn Monroe irradiait dans la lumière.
    D'abord abasourdi, le public du Madison se réveilla et lui offrit un triomphe.
    Au premier rang, JFK se pencha sur sa droite et s'adressant à l'écrivain Gene Schoor, laissa échapper, plein d'admiration : « Quel cul, Gene… Putain, mais quel cul [1]  ! »
    Mais la croupe de Monroe ne fut pas le seul élément à attiser la fascination présidentielle.
    « Jésus-Christ, mais tu as vu cette robe [2]  ! ? », ajouta le chef de l'État.
    Et pour cause, la tenue avait coûté douze mille dollars. Pour quelques centaines de grammes de tissu transparent et une constellation de brillants [3] .
    Une œuvre commandée au couturier Jean-Louis, un modèle unique destiné au gala de New York que Marilyn voulait capable d'accrocher les projecteurs et de renvoyer leurs scintillements. Le styliste, proche de la star, avait si bien perçu que Monroe souhaitait prouver à tous qu'à 36 ans, elle restait la femme la plus sexy de la planète, qu'il s'était surpassé. Et, là, sur la scène du Madison Square Garden, personne ne pourrait avoir l'outrecuidance d'accorder ce titre à une autre.
    *
    Marilyn s'approcha du pupitre où Lawford l'attendait. Avant de lui confier le micro, il eut un dernier trait d'humour : « Monsieur le Président, voici la retardataire, Marilyn Monroe… »
    D'une démarche mal assurée – la star n'était pas saoule, mais l'étoffe épousait tellement ses formes généreuses comme une seconde peau qu'elle l'embarrassait. Elle s'avança. Les flashes ne cessaient de crépiter. La Blonde fit alors un léger signe de la tête en direction de l'orchestre et se lança. A cappella.
    *
    Depuis deux jours à New York, Marilyn avait répété son intervention. L'idée de départ ? Lui faire interpréter une version modifiée de Happy Birthday , évoquant les actes politiques de

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