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Marseille, 1198

Marseille, 1198

Titel: Marseille, 1198 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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damoiselle, répondit Pierre
en écartant les mains, comme s’il ne s’était jamais posé la question. On
raconte aux veillées que c’était un grand seigneur en Orient, mais qu’il a dû
fuir ses ennemis. Il est arrivé en Provence avec une précieuse relique et il
s’est réfugié ici. Il l’a cachée dans les galeries creusées dans le rocher.
    — C’était quoi, cette relique ?
    — Une tablette d’argile portant l’empreinte
du pied de l’enfant Jésus, Notre Seigneur.
    Une trace du pied du fils de Dieu ? Anna
Maria se signa d’émotion.
    — Mais personne n’a jamais rien trouvé ?
s’enquit Locksley, malgré tout impressionné.
    — Seulement des ossements, seigneur, des
offrandes, de petites lampes à huile et des crânes avec une antique monnaie
entre les dents. Mais les galeries sont innombrables. Toutes celles qui
conduisaient au château sont bouchées, sauf celle-là.
    — Revenons à votre histoire. Votre curé est
entré dans le souterrain ?
    — Non, seigneur, il avait trop peur. Mais il
est parent avec notre famille, et comme je suis soldat (il se corrigea :
je l’étais) il m’a demandé de l’accompagner. Si nous trouvons la relique, m’avait-il
dit, nous l’offrirons au seigneur. J’y suis allé avec lui. On a passé une
salle, puis des galeries et d’autres salles jusqu’à un long couloir. Il y avait
des ossements partout. D’après la direction, il conduisait au château. On l’a
suivi, mais au bout, il y avait la porte.
    — Rien ne dit que cela conduit au château.
    — Nous avons entendu du bruit, des gens
parlaient, seigneur. Ce ne peut être que le château.
    — Cette porte, comment l’ouvrir ?
    — Je ne sais pas, seigneur, je n’ai pas
regardé.
    — Nous pourrions en effet passer par là,
reconnut Locksley après un instant de réflexion. Mais il faudra quand même
arriver à la chapelle.
    — Nous avons ce qu’il faut pour grimper sur
le plateau, lui rappela Anna Maria.
    Locksley hésitait. Pierre avait été au service de
Castillon. C’était un homme sans morale. Il avait fait partie de la troupe de
soudards qui avait tué et violé Madeleine Mont Laurier. Castillon pouvait très
bien l’avoir envoyé pour l’attirer dans un piège et reprendre Anna Maria.
    D’un autre côté, s’il était sincère et loyal,
passer par un souterrain pour entrer dans le château serait moins dangereux que
de grimper avec la corde attachée à la flèche, car si celle-ci se décrochait,
Anna Maria se tuerait.
    — Vous allez venir avec nous. Vous nous
montrerez où grimper sur le plateau. Vous resterez ensuite avec nous dans le
souterrain. Si c’est un piège, vous êtes mort.
    Guilhem étant de service le matin, il ne put aller
voir Ibn Rushd et Nedjm Arslan que dans l’après-midi. Il les trouva dans leur
chambre. À peine entré, il se rendit compte qu’il n’était pas le bienvenu.
    — Je sais ce que vous pensez de moi, leur
dit-il après avoir refermé la porte, mais je préfère être vivant que mort.
    La remarque attira un petit sourire sur les lèvres
du Perse.
    — Je n’ai pas changé. Je ferai sortir
Roncelin d’ici comme je m’y suis engagé, mais j’ai besoin de savoir si vous
voulez m’aider.
    À ces paroles, Ibn Rushd ne cacha pas sa surprise.
    — Roncelin est libre ! Il a vendu ses
droits. Nous n’avons plus à nous intéresser à lui, répondit-il.
    — Il n’est pas libre et Hugues des Baux va
s’en débarrasser maintenant qu’il est arrivé à ses fins.
    — Comment pouvez-vous affirmer ça ?
    — Il y a quelques avantages à être un
chevalier du château, ironisa Guilhem. J’ai appris aussi que Bartolomeo n’a pas
été tué par Locksley et qu’il est enfermé avec Hugues de Fer.
    Il cessa de parler quand il s’aperçut qu’Ibn Rushd
n’était pas surpris.
    — Vous le saviez !
    — Oui.
    — Que savez-vous d’autre ? Qui Locksley
a-t-il tué ? Je n’ai pas réussi à l’apprendre, demanda-t-il agressivement,
plus contrarié par ce manque de confiance qu’il n’aurait dû l’être. Après tout
il n’était plus de leur parti.
    — Son écuyer Cédric, celui qui l’avait trahi…
    En quelques mots, Ibn Rushd expliqua l’infâme plan
de Castillon. Comment Locksley l’avait appris et déjoué, supprimant à la fois
le risque que son écuyer les dénonce et qu’Anna Maria cède à la menace.
    Guilhem parut rasséréné qu’il lui fasse confiance.
    — Pour Fer et Bartolomeo, je ne

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