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Marseille, 1198

Marseille, 1198

Titel: Marseille, 1198 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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peux agir,
dit-il, mais j’ai l’opportunité de faire sortir Roncelin.
    — Où est-il enfermé ?
    — Dans la chambre à côté de celle du seigneur
des Baux.
    — Le sire de Locksley y avait pensé, reconnut
Ibn Rushd. Que voulez-vous faire ?
    — Il y a une échelle de corde dans cette
chambre. Je profiterai de l’absence de Hugues des Baux pour faire passer
Roncelin par la fenêtre. Mais nous serons à pied. J’ai besoin de chevaux.
    — Nous ne pouvons quitter le plateau, et la
nuit nous sommes enfermés. De plus, je ne partirai pas d’ici sans mon ami Fer.
    Guilhem soupira, réfléchissant à une solution.
    — Si je pouvais prendre les clefs à Raimbaud
de Cavaillon ! fit-il. Mais sa femme et ses domestiques sont dans sa
chambre, et je ne peux pas les tuer tous.
    — Nous pourrions détruire notre porte avec la
poudre noire, proposa prudemment Ibn Rushd, mais que ferions-nous
ensuite ? Le temps de descendre dans la cour, nous rencontrerions des
hommes d’armes qui nous connaissent. Ils nous arrêteront et nous serons
incapables de nous défendre.
    — Cela ne peut se passer la nuit, puisque Hugues
des Baux et Monteil seront dans leur chambre, remarqua Guilhem.
    Ibn Rushd hésita à lui dire que Locksley voulait
revenir, mais il n’avait pas suffisamment confiance pour le faire.
    — Nous en reparlerons plus tard, proposa
Guilhem en ouvrant la porte. Je trouverai un moyen.
    Après son départ, Ibn Rushd s’assit sur le lit.
C’était une bonne nouvelle de savoir que Guilhem ne les trahissait pas, mais
que devait-il faire maintenant ? Il ne croyait pas que Robert de Locksley
parvienne à pénétrer dans le château. Or il lui était impossible de faire
évader Fer et Bartolomeo avec seulement Nedjm Arslan. Guilhem pourrait les
aider, mais alors il ne délivrerait pas Roncelin. Accepterait-il ?
    Devait-il aussi prévenir Hugues des Baux que
Basile était son empoisonneur ? Le Très Miséricordieux l’exigeait, car il
était dit : « Celui qui voit un mal qu’on commet, qu’il le combatte
par la main, et s’il ne peut pas le combattre ainsi, alors qu’il le fasse par
la parole. » Il ne pouvait esquiver un tel commandement, mais il avait
besoin de preuves irréfutables.
    Toute la journée, par petits groupes, Rostang de
Castillon fit entrer ses plus fidèles hommes dans le château, justifiant leur
présence par une chasse aux sangliers pour le lendemain. Pendant ce temps,
Basile le chapelain préparait une décoction à partir de capsules de pavot qu’il
faisait venir de Marseille.
    Avant le souper, il la vida dans la cruche de vin
destinée à Hugues des Baux et à ses voisins. Prévenu, Castillon s’arrangerait
pour ne pas utiliser son verre.
    L’obscurité était tombée quand ils arrivèrent au
plateau rocheux. Sans l’aide de Pierre, qui connaissait parfaitement les lieux,
ils auraient eu du mal à trouver l’endroit, car la lune entrait dans son
dernier quartier et baignait à peine la forêt d’une pâle lueur argentée.
    Leurs montures avaient été abandonnées à une
demi-lieue, pour qu’on ne les entende pas du château. Si Anna Maria avait
renoncé à ses bagages et à son psaltérion avec un pincement de cœur, Locksley
avait laissé son haubert et son équipement sans état d’âme. Vêtu de son surcot
vert à capuchon, il n’avait gardé que son épée, une miséricorde, son arc et son
carquois de flèches.
    Ils se trouvaient au pied de la falaise, non loin
de la bergerie. L’escarpement était haut, mais pas complètement abrupt. Après
l’avoir examiné à la faible lueur de la lune, Anna Maria se sentit capable de
grimper au sommet en s’aidant des prises rocheuses qu’elle avait distinguées et
de la cordelette de soie pour s’assurer.
    Prenant du recul, Robert de Locksley visa un arbre
sur le plateau et planta dans son tronc une flèche à laquelle était attachée la
cordelette. Anna Maria enroula la corde autour de son torse, et ayant passé la
cordelette entre ses jambes et fait avec une boucle sur ses épaules, elle
commença à grimper lentement, vérifiant chaque prise. Le Saxon la regardait
monter avec inquiétude, mais elle paraissait avoir l’habitude de cet exercice.
Au bout d’un moment, il ne distingua plus qu’une ombre sur la paroi, puis il ne
vit plus rien. L’attente se prolongeait, interminable, quand soudain un grand
serpent de chanvre se déroula devant lui.
    Il vérifia que la corde était bien arrimée et
entreprit à son

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