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Marseille, 1198

Marseille, 1198

Titel: Marseille, 1198 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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l’aurai trouvée, je
n’aurai plus qu’à mourir.
    Il lança un dernier accord avec sa vielle et
ajouta :
    — Seulement, je ne suis pas pressé.
    Quand il partit le lendemain, il retrouva le jeune
berger et son troupeau sur la grand-route. Accompagné d’un petit âne bien
chargé. Le gamin lui expliqua dans un patois presque incompréhensible qu’il
allait à la bergerie où les moutons resteraient une bonne semaine, s’il y avait
suffisamment d’herbe. Ils firent chemin ensemble et dînèrent derrière un rocher
à l’abri de la bise. Guilhem proposa le pain qu’il avait acheté à Arles et sa
flasque de vin. Il posa aussi beaucoup de questions avant de laisser le jeune
berger devant le sentier qui conduisait aux pâturages.
    On avait conseillé à Robert de Locksley l’auberge
du Grand-Puits, dans la rue du même nom, face à l’église de Saint-Martin. L’eau
y était pure, lui avait-on répondu alors qu’il cherchait une écurie dont les
abreuvoirs n’empoisonneraient pas ses chevaux sarrasins.
    La chambre n’était pas très grande et il
partagerait le lit avec son écuyer et son valet d’armes. Le jeune esclave
dormirait à l’écurie.
    En cette fin d’après-midi, Locksley était seul à
l’auberge, surveillant ses armes et ses bagages, tandis que Cédric, son écuyer,
était parti avec le valet d’armes acheter des mules pour transporter les
bagages rapportés de Palestine. Demain, il engagerait une vingtaine d’hommes
d’armes, bien équipés et montés. Pour rejoindre Richard en Aquitaine, il avait
besoin d’une troupe solide afin d’écarter les mauvaises rencontres. Surtout, il
voulait se présenter en chevalier devant Richard, avec au moins quatre lances
qu’il mettrait à sa disposition. Peut-être aurait-il la chance de mourir à son
service.
    Le passé lui revint par vagues douloureuses qui
lui étreignirent la poitrine, comme à chaque fois qu’il se trouvait seul avec
ses souvenirs.
    Quand Richard était parti à la croisade, son frère
Jean, comte de Mortain, à qui il avait confié le royaume d’Angleterre en son
absence, avait mis le pays en coupe réglée. Les Saxons fortunés avaient été les
premiers dépouillés. Le père de Robert de Locksley, le riche comte de
Huntington, avait ainsi été dépossédé de ses terres et quand Robert était
parvenu à l’âge adulte, il avait été déclaré hors-la-loi pour s’être opposé au
shérif de Nottingham. C’est ainsi qu’il était devenu Robin Hood, Robert au
Capuchon, chef d’une redoutable bande de yeomen saxons, tous fins
tireurs à l’arc qui se cachaient dans la verte forêt de Sherwood pour
dépouiller les riches Normands qui la traversaient.
    Enfin Richard était revenu de la croisade. Mais
trahi et capturé par le duc d’Autriche, il avait été livré à l’empereur
d’Allemagne. Le roi de France Philippe Auguste et le prince Jean s’étaient
alors entendus pour que l’empereur demande une rançon vertigineuse. Ils
l’avaient même payé pour ça. Ainsi le roi de France avait-il eu les mains
libres pour s’approprier un morceau de la Normandie.
    Aliénor d’Aquitaine, la mère de Richard, avait
pourtant réussi à rassembler la rançon de cent cinquante mille marcs d’argent
exigée par l’empereur et Richard Cœur de Lion était enfin rentré en Angleterre
pour faire cesser les agissements de son frère.
    Le prince Jean, qui redoutait, avec raison, d’être
puni, avait cherché refuge derrière les murs du château de Nottingham. Son
frère avait marché contre lui, mais n’aurait pu emporter la place s’il n’avait
reçu l’aide de Robin au Capuchon et de ses archers, pourtant voleurs de grand
chemin.
    Richard Cœur de Lion avait alors voulu rencontrer
Robin Hood, un hors-la-loi qui était pourtant un des rares Anglais à lui être
restés fidèles. Il s’était rendu dans la forêt de Sherwood avec quelques
chevaliers et là, il avait appris que ce chef de yeomen était comte de
Huntington. Après avoir écouté ses griefs, il l’avait jugé digne de retrouver
ses titres.
    Les paroles qu’il avait prononcées résonnaient
encore aux oreilles de Robert de Locksley.
    — Tu parles et tu agis en honnête homme,
Robin, aussi j’accorde grâce pleine et entière aux joyeux hommes de la forêt de
Sherwood. Tu as eu entre les mains un bien grand pouvoir, celui de faire le
mal, et tu n’as pas mis en œuvre cette dangereuse puissance. J’excuse tes
fautes et je proclame la fin de ta

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