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Marseille, 1198

Marseille, 1198

Titel: Marseille, 1198 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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proscription. Je te rends, à toi et à tous
ceux qui ont partagé ton aventureuse existence, les droits et les privilèges
d’un homme libre. Redeviens comte de Huntington.
    Tout cela s’était passé quatre ans plus tôt,
songeait Locksley dans sa chambre de l’hôtellerie du Grand-Puits, et pourtant
il avait l’impression qu’une éternité s’était écoulée.
    Il avait alors épousé Marianne, la sœur de son
vieil ami Will Scarlett, et espérait vivre désormais en paix. Mais quelques
mois plus tard, une fièvre pernicieuse s’était répandue dans le pays et
Marianne était morte après une douloureuse agonie.
    À ce souvenir, les larmes lui vinrent aux yeux. Il
avait cru mourir de douleur. Après plusieurs semaines de désespoir, il avait
laissé ses biens à Will et était parti avec Little John. Ils avaient pris la
croix. Il voulait mourir en Palestine.
    Mais la mort n’avait pas voulu de lui, seulement
de Little John.
    C’est alors qu’il avait compris qu’il ne
trouverait pas la sérénité en se battant contre les infidèles. Marianne était
perdue pour toujours. En revanche, il avait appris que le roi de France menait
la vie dure à Richard en Normandie et en Aquitaine. Son roi avait besoin de
lui, aussi avait-il décidé de rentrer.
    La nuit tombait. Il frissonna malgré le feu dans
la cheminée. Pourquoi son écuyer Cédric n’était-il pas encore revenu ?
     

Chapitre 7
    I bn
Rushd et Hugues de Fer traversèrent la ville jusqu’au port sans échanger
beaucoup de paroles. Ayant encore à l’esprit l’image du triple crime, ils
restaient plongés dans leurs pensées. Le viguier s’interrogeait sur ce qu’il
allait raconter à Constance quand elle voudrait savoir comment était morte sa
sœur. Savait-elle que Madeleine devait rencontrer le vicomte Roncelin ? Si
elle l’ignorait, devait-il le lui dire ? Il jugea que non. Pour l’instant,
on ne pouvait faire que des conjectures sur sa disparition, et il était inutile
que les Marseillais l’apprennent trop tôt. Il lui dirait donc seulement qu’on
avait découvert sa sœur assassinée, mais il serait difficile d’éluder ses
questions.
    Quant à Ibn Rushd, il ne parvenait pas à trouver
de réponses satisfaisantes aux deux questions qu’il se posait. Pourquoi avoir
laissé dans les mains de cette femme un morceau d’étoffe permettant
d’identifier facilement ceux qui l’avaient tuée ? Et comment ces assassins
avaient-ils été prévenus de la présence de Roncelin dans sa tour ?
    Au port, comme leurs montures longeaient les quais
de bois, Hugues de Fer expliqua à Ibn Rushd qu’ils avaient fait un détour. Ils
auraient pu rejoindre plus rapidement le quartier des cuiratiers, mais il était
impatient de savoir si sa galère était arrivée.
    Elle n’était pas là.
    À l’extrémité des quais, ils empruntèrent un
couloir voûté qui traversait l’enceinte pour déboucher sur une place où se
dressait une porte de la ville, un passage flanqué de deux tours et protégé par
une barbacane.
    — C’est la porte de la Calade, qu’on appelle
aussi la porte Fourmiguier, expliqua le viguier en la désignant. Ici l’endroit
est envahi de fourmis, car juste de l’autre côté les navires déchargent les
blés.
    Ils traversèrent la place pour s’engager dans un
chemin défoncé d’ornières et de trous puants. Devant eux, dépassait le sommet
d’un donjon crénelé.
    — C’est la tour des seigneurs de l’hôpital,
dit Hugues de Fer en la montrant du doigt. Elle marque le début du quartier des
cuiratiers.
    — Et celle-là ? demanda Ibn Rushd en
désignant les mâchicoulis en encorbellement d’une grosse construction carrée
plus haute que les toits des maisons.
    — Le Tholoneum. C’est l’ancien palais
vicomtal où on conserve les étalons des poids et mesures. C’est là que
travaillent les clercs chargés de l’encaissement des taxes portuaires et que se
réunissent les consuls.
    Ils s’approchèrent de l’enceinte fortifiée qui
remontait vers le nord. Près de la tour des seigneurs de l’hôpital, un fossé
empli d’eau putride traversait la muraille sous une voûte fermée par une double
grille.
    — Ce ruisseau coule dans le quartier des
corroyeurs. Comme l’eau est pleine de déchets après avoir traité les cuirs,
elle ne peut se vider dans le port qu’elle finirait par envaser. On l’a donc
détournée pour arroser des jardins, au pied de l’abbaye Saint-Victor.
    Ils remontèrent un

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