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Marseille, 1198

Marseille, 1198

Titel: Marseille, 1198 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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pas
prisonnier, et qu’il est trop tard.
    Il s’adressa à l’homme en aumusse grise au bout de
la table.
    — Maître Arnaud, veuillez raconter ce que
vous avez fait ici.
    L’homme se leva, intimidé.
    — Moi, Arnaud Balbus, notaire à Arles auprès
de l’archevêque, ai assisté aujourd’hui à la vente par l’illustre seigneur et
vicomte de Marseille Roncelin de tous ses droits et de toutes ses leides dues
sur le fief de Marseille, à l’illustre seigneur Hugues des Baux. Cette vente
parfaite et spontanée s’est faite au nom du seigneur sans tromperie ni
contrainte pour la somme de vingt mille sous d’or. Les autres témoins ont été
dame Baralle, le seigneur de Castillon et le chevalier Raimbaud de Cavaillon.
Au nom de quoi j’ai apposé ma signature, sur l’acte, mon sceau de plomb et le
seigneur Roncelin son sceau de cire.
    Robert de Locksley gardait une expression
vaguement déconcertée, tout en observant le visage décomposé de Hugues de Fer.
Cette expédition avait été un désastre à cause d’une trahison et il se jura de
ne pas avoir de repos tant qu’il n’aurait pas trouvé le félon.
    — Merci, maître Balbus, fit Hugues des Baux
en prenant un petit parchemin plié que lui tendait son frère. Mais ce n’est pas
tout. Celui qui nous a prévenus de votre venue, seigneur viguier, nous a
annoncé que vous ne seriez pas seul.
    Locksley saisit imperceptiblement la poignée de
son épée.
    — Vous avez demandé à ces jongleurs de vous
aider, poursuivit le Baussenque.
    Il se tut et planta son regard dans les yeux
d’Anna Maria, tandis que Castillon souriait avec malveillance.
    — Qui soit-il, il ment ! affirma Fer. Je
suis venu seul.
    — Il ne ment pas, et je saurai les faire
avouer.
    Se tournant vers les hommes d’armes qui
attendaient en écoutant, il ordonna :
    — Entravez les trois jongleurs. Voyez-vous,
viguier, quand ces baladins sont arrivés, je savais que vous n’étiez pas loin,
sans doute caché quelque part. Je suppose que ces pendards devaient chercher
Roncelin dans le château, le faire sortir et vous rejoindre. Une entreprise qui
n’avait aucune chance de réussir, je peux vous l’affirmer maintenant. Mon frère
est arrivé ce matin, dès que je l’ai prévenu de la présence des jongleurs. Il a
envoyé patrouiller ses hommes avec les miens. Même si le pays est vaste, ils le
connaissent mieux que vous et n’ont eu aucun mal à trouver la bergerie.
    — Qu’allez-vous faire de moi ? demanda
Fer comme s’il ne s’intéressait pas aux jongleurs.
    — Je veux bien reconnaître que vous m’avez
beaucoup gêné, il y a trois ans. Sans vous, je serais vicomte, aussi je ne veux
plus vous trouver sur mon chemin.
    — Dites-moi au moins le nom de celui qui m’a
livré…
    — Certainement pas, c’est un allié trop
précieux.
    — Le tissu dans les mains de Madeleine Mont
Laurier, c’était votre idée ou la sienne ?
    — La sienne, je le confesse. C’est un homme
retors, mais qui connaît bien votre caractère et votre habileté. Vous avez été
vaincu par vous-même, Fer. Par votre ambition de garder Marseille dans votre
main, par votre certitude d’être toujours capable de réaliser vos désirs.
Castillon, jette-le dans un cachot, je déciderai plus tard de son sort. Enferme
aussi les jongleurs, je les entendrai demain pour décider si je les fais pendre
ou si Monteil les jette en bas du rocher.
    — Vous payerez vos crimes, Hugues !
Ainsi que votre frère ! La mort et le viol de Madeleine ne resteront pas
impunis ! clama Fer.
    Le garde le fit taire d’un violent soufflet tandis
qu’on l’emmenait. Quant à Guilhem, il se laissa garrotter sans opposition. Anna
Maria et Bartolomeo étaient trop terrorisés pour résister.
    Dans son cachot, le viguier tenta de s’allonger
malgré les liens qui l’entravaient. Il songea avec dérision à sa vie.
Chevalier, il était l’un des plus riches marchands de Marseille, un des plus
honorables. Il avait été croisé et il était maintenant dans un cachot où il
allait pourrir jusqu’à la fin de sa vie, à moins qu’il ne soit rapidement
pendu.
    Éclairés par des flambeaux, les gardes de Raimbaud
de Cavaillon l’avaient conduit aux prisons. Raimbaud avait ouvert la porte
ferrée et ils avaient pénétré dans une salle au fond de laquelle se dressaient
deux portes basses avec des verrous. L’un des hommes en avait ouvert une et
l’avait poussé à l’intérieur.
    C’était une cavité

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