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Meurtres dans le sanctuaire

Meurtres dans le sanctuaire

Titel: Meurtres dans le sanctuaire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: C.L. Grace
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un mouvement de la cape. Elle entendit aussi un petit déclic, et le carreau d’une arbalète passa en sifflant au-dessus de sa tête pour se ficher dans le mur, derrière elle.
    — Je vous ai dit de ne plus avancer ! Je vous ai réservé quelque chose de spécial.
    Kathryn fixa le masque de cuir noir, mais elle ne vit que l’éclair de malveillance derrière les fentes des yeux.
    — Pourquoi la tête du chien ? demanda-t-elle.
    — Je trouvais le détail charmant. Quand je suis revenu, le roquet s’est approché en montrant les dents, alors je l’ai éventré, puis je l’ai décapité.
    — Où est Colum ?
    — Ah ! c’est lui qui vous préoccupe, n’est-ce pas ? Ce salaud d’Irlandais ! Qu’il aille en
    Enfer, pour ce que cela m’importe ! L’homme masqué eut un rire démoniaque.
    — Il y sera bientôt, et vous pourrez l’y accueillir !
    Kathryn essuya à sa robe ses paumes moites, puis, levant les yeux sur la table, au fond de la pièce, elle y vit trois gobelets en étain.
    — Que voulez-vous ? demanda-t-elle, forçant sa voix pour qu’elle ne tremble pas.
    — Votre mort.
    — Pourquoi ?
    — Pourquoi pas ?
    Kathryn s’obligea à sourire.
    — Oh, je sais pourquoi ! s’exclama-t-elle. Vous adorez jouer, n’est-ce pas ? À cache-cache dans les ruelles et les allées de Cantorbéry. Et, bien sûr, il faut que vous me tuiez puisque je sais qui vous êtes. Alors pourquoi ne pas arrêter cette pantomime et ôter votre masque ? Bientôt tout le monde saura comme moi que c’est vous le meurtrier, magistrat John Newington ! L’homme eut un nouvel accès de rire démoniaque.
    — Mais vous n’en avez rien dit à personne, Kathryn, et même si vous l’aviez fait, quelles preuves pouvez-vous avancer ? Je vous ai observée quand vous êtes rentrée à Ottemelle Lane. Vous n’avez pas eu beaucoup de temps pour rédiger un message ou pour tout raconter à cette montagne de lard qui vous suit partout !
    L’homme ricana.
    — De toute façon, bientôt vous serez morte et vous vous serez vous-même donné la mort. Après, il sera facile de vous faire passer pour le tueur de pèlerins.
    Kathryn haussa les épaules.
    — Il n’empêche que je sais la vérité, assassin ! Alors, baissez le masque ! Vous devez transpirer dessous, et cela doit vous gratter. Allons, reprit-elle, pressante, j’ai joué le jeu. Nous savons tous les deux que je dis la vérité.
    Une main sortit de sous la cape, et l’homme repoussa son capuchon avant de retirer son masque de cuir : le visage de Newington apparu, fantomatique et luisant paiement à la lueur des bougies.
    — Vous êtes fort intelligente, Kathryn, siffla le magistrat, davantage que je ne l’aurais cru. Il leva son arbalète, tira un second carreau d’un carquois à sa ceinture et le mit en place. Puis il recula et reprit paisiblement :
    — Savez-vous, quand ce vieux crétin d’archevêque et son arrogant clerc Luberon ont décidé de mettre fin à mes petits jeux, ils ont cherché, dans la liste des électeurs, un médecin qui pourrait les aider. Ce sot d’Irlandais aussi.
    Newington sourit.
    — Évidemment, moi, j’étais tout prêt à les aider. Le mal de la sueur avait tué de nombreux médecins. Pas assez à mon goût, bien sûr, mais, quoi qu’il en soit, je suis arrivé à votre nom accolé à celui de votre père. Il ne me restait plus qu’à pousser tout le monde dans le piège. Mais vous vous êtes montrée très fine, Kathryn.
    En disant ces derniers mots, le magistrat pointait un doigt ganté sur Kathryn comme un maître navré d’avoir à réprimander un élève. Puis il haussa les épaules.
    — Allons, il nous reste assez de temps : dites moi tout ce que vous savez. Je suis sûr que cela ne vous prendra pas longtemps.
    — Si je racontais plutôt ce que nous savons tous les deux ? rétorqua Kathryn d’un ton railleur. Cela ne sera guère plus long ! Vous êtes un fou et un meurtrier, Maître Newington, et vous êtes aussi le mal incarné. Vous avez profité du chaos qui règne dans la cité pour accomplir votre vengeance contre le sanctuaire. Vous avez assassiné d’innocents pèlerins dont le seul crime était de venir s’incliner sur le tombeau de saint Thomas Becket, et d’appartenir à des professions qui convenaient à vos desseins.
    Kathryn s’interrompit pour reprendre son souffle.
    — Vous aviez toutes les cartes en mains, n’est-ce pas ? Vous connaissez la ville comme votre

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