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Morgennes

Morgennes

Titel: Morgennes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: David Camus
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universelle. En cela, ils se sentent proches – et rivaux – de Constantinople. Et ils détestent par-dessus tout Manuel Comnène, trop intelligent à leur goût. En revanche, Amaury est à leurs yeux beaucoup plus malléable, car la tête farcie de rêves.
    — Alors ce sont eux qui tirent les ficelles, depuis le début ?
    — Plus ou moins adroitement, oui. Mais leur point faible est qu’ils se croient invincibles. Ils ont également parlé d’une épée, nommée Crucifax.
    — Ne s’agirait-il pas plutôt de « Crucifère », l’épée de saint Georges ?
    — C’est possible, car je devais rester caché et à distance. J’ai peut-être mal entendu… Toujours est-il qu’ils ont longtemps marché dans un réseau de catacombes encombrées de momies de crocodiles. D’après moi, ces souterrains menaient sous la nécropole, à l’ouest de Fostat. Ils ont alors franchi cinq portes chacune plus grande que la précédente et faites, pour la première, de pierre, pour la deuxième, de fer, pour la troisième, de bronze, pour la quatrième, d’argent, et pour la cinquième, d’or. Ensuite ils sont arrivés à une sixième porte, en électrum.
    — C’était la fin du labyrinthe ?
    — C’est ce que j’ai cru aussi. Mais ce n’en était que le début.
    — Et le dragon, l’as-tu vaincu ?
    Morgennes adressa à Azyme un étrange regard :
    — Quelle drôle de question ! S’il m’avait vaincu, crois-tu que je serais revenu te le dire ?
    — Tu peux être un fantôme. Tu ne serais pas le premier que je vois.
    — Je puis t’assurer que je suis bel et bien en vie. Mais attends plutôt la suite de mon histoire… Car j’ai bien cru moi aussi, comme toi, que cette sixième porte était la dernière. Elle était ornée, sur chacun de ses pans, de serpents en bas-reliefs. Et elle était si grande que je n’aurais pas été étonné de trouver un dragon derrière. Mais Palamède et Chawar s’étreignirent, et Chawar se retira. Je le laissai filer, car seul Palamède m’intriguait. Celui-ci ouvrit la sixième porte, et pénétra dans un couloir qui se scinda en deux, puis en trois, puis en quatre, cinq, six, sept…
    — Le Labyrinthe du Dragon !
    — Absolument. Un labyrinthe, noir comme la nuit, et qui sans doute recélait quelque danger, car Palamède y marchait, une torche à la main, son épée dans l’autre.
    — Le mécréant ! Il n’était pas supposé y pénétrer !
    Un tintement résonna à l’entrée de la cellule d’Azyme, et Morgennes posa la main sur la chaîne qu’il avait toujours auprès de lui, et qui lui servait d’arme.
    — Sois tranquille, mon ami, lui dit Azyme. Ce n’est que le début d’une de nos fêtes. Nous célébrons le jour où l’archange Gabriel a indiqué à Joseph et à Marie sous quel arbre se réfugier, dans le désert, pour ne pas souffrir du soleil.
    — Ah, fit Morgennes. C’est vrai que vous, les coptes, avez toujours quelque chose à célébrer. Bon, je reprends. Comme je te le disais, je marchais aussi silencieusement que possible, laissant Palamède me devancer, et m’aidant – pour le suivre – de la lumière que sa torche promenait sur les parois de ce dédale de pierre noire. D’ordinaire, les labyrinthes ne m’inquiètent pas – j’ai trop de mémoire pour me perdre. Pourtant, celui-ci n’était pas comme les autres. Car si j’ai réussi la première fois à suivre Palamède jusqu’à une septième et ultime porte – de platine, et représentant un ibis –, j’ai dû m’y reprendre à de nombreuses reprises avant de retrouver cette porte les fois suivantes. Je m’introduisais dans le labyrinthe, mémorisais mon chemin, et pourtant m’égarais… Combien de jours ai-je passés là-bas ? Je l’ignore, car j’ai perdu le fil du temps.
    — Morgennes, regarde-toi, prends ce miroir.
    Azyme lui tendit un petit miroir en argent où Morgennes se reflétait bizarrement.
    — Ne vois-tu pas comme ta barbe a poussé ? Tu es parti le lendemain de l’anniversaire de l’arrivée de Joseph et Marie en Égypte, et te voici maintenant auprès de moi alors que nous célébrons le jour où ils ont pu se reposer à l’ombre du grand acacia. Plus d’un mois sépare ces deux dates !
    — Un mois !
    — Explique-moi comment il se fait qu’avec ta mémoire tu n’aies pas réussi à retrouver ton chemin ?
    — Je ne l’explique pas.
    — Alors, c’est de la sorcellerie ?
    — Probablement. Cependant, à force

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