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No Angel

Titel: No Angel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jay Dobyns
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travailla. Les gars avaient du répondant. Je piégeai John Core. Je lui dis que je vendais des armes à des gangsters mexicains dont la couverture était une carrosserie et je lui demandai s’il pouvait m’épauler. Avant d’aller à l’atelier, on s’arrêta prendre de l’essence et des boissons dans un 7-Eleven. Après avoir fait le plein de la Cougar, je jetai mon soda sur le goudron et remplis d’essence le gobelet d’un demi-litre. J’expliquai :
    — Écoute, c’est des teigneux. On va y aller et conclure l’affaire, mais si ça merde je lancerai ça sur le boss, puis je jetterai ma cigarette sur lui, je le ferai cramer, pigé ? Après, on filera à toute pompe.
    Les types avec qui on « faisait affaire » étaient tous des flics et il était impossible que cela arrive, mais Core y crut dur comme fer. Il était si nerveux, pendant l’entrevue, qu’il écrasa ses cigarettes sur ses chaussures pour ne pas fâcher les acheteurs en salissant le plancher.
    Ensuite, je montai des affaires avec Core et Sean McManama puis, avec l’aide de McManama, je persuadai Tim Holt de fabriquer des silencieux sur mesure. McManama me demanda également de tuer l’ex-mari de sa femme et me donna l’arme que je devais utiliser.
    Ce « meurtre commandité » était un scénario que je connaissais bien. Ma méthode, dans ce type de situation, consistait à gagner du temps, et donc à exiger, si je décidais de commettre un crime d’une telle gravité, de le faire à mon heure et à mes conditions. Souvent, avec le temps, les suspects réfléchissaient et me demandaient de renoncer. Les meurtres commandités étaient particulièrement productifs : je gagnais en crédibilité, parce que j’étais prêt à tuer pour de l’argent et, lors du procès, le procureur disposait d’une inculpation solide d’association de malfaiteurs.
    J’acceptai la proposition de McManama selon mes termes et, en toute logique, quelques semaines plus tard, il me demanda de renoncer. Mais j’avais établi ma réputation de tueur à gages.
    Je ne lâchai pas Varvil, mais il esquivait les propositions. Quand j’allai chercher ma moto, il travaillait à son établi, vêtu d’une tenue d’infirmier bleu clair. À mon arrivée, il se redressa, prit un pistolet Sig Sauer qui se trouvait sur la table et le fourra sous la ceinture à lacet de son pantalon, la crosse dépassant au-dessus. Je lui serrai la main et le suivis jusqu’à ma moto. Il l’enfourcha, lança le moteur et accéléra au point mort.
    Il cria, pour couvrir le bruit :
    — Core te vend un pistolet mitrailleur Spectre, hein ? Il en veut combien ?
    — Mille dollars.
    — Bon sang. C’est trop, Bird. Moi, je te demanderais trois cents.
    — C’est sympa, mec, mais il veut rien rabattre. De toute façon, je m’en fiche, faudra simplement que je travaille plus dur.
    Il coupa le moteur et, dans le silence, j’achevai sans cesser de crier :
    — Quand j’aurai un autre recouvrement.
    Il haussa les épaules.
    — C’est ton argent.
    Du menton, je montrai la moto.
    — Elle a l’air de bien tourner.
    — Comme un putain de charme.
    Il passa la jambe par-dessus la selle dans un mouvement fluide, le pistolet toujours sous sa ceinture. Seulement retenu par ce ridicule pantalon médical en coton, il défiait la pesanteur.
    — Tiens, viens avec moi. Je vais te montrer quelque chose.
    Il me précéda dans sa réserve d’armes. Elle n’avait pas changé : des flingues, des flingues, des flingues. Varvil ouvrit un grand tiroir et se mit à fouiller dedans, en sortit des chiffons, des crosses, des étuis et des gilets pare-balles qu’il entassa par terre. Il parla sans interruption. On aurait dit qu’il était sous meth.
    — Abraham et ces types veulent que je bricole tout ce qu’ils ont. Ça me fait chier. J’ai pas besoin de toutes ces conneries automatiques pour être dans l’illégalité. Ces types ne comprennent pas le risque que je prends quand je fais leurs putains de modifs. Merde, j’ai tellement de PVC, derrière, que Ted Nugent {10} jouirait dans son caleçon.
    Je supposai qu’il parlait de son jardin, où il avait enterré son surplus d’armes dans des tubes en PVC hermétiquement fermés. Il cessa de fouiller, posa les mains sur les hanches.
    — Voilà.
    Varvil sortit un MP-40 du tiroir.
    — C’est un Schmeisser allemand. Les nazis l’ont utilisé pendant l’invasion de la Pologne. C’est un pistolet mitrailleur à culasse

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