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No Angel

Titel: No Angel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jay Dobyns
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gymnase : banc de musculation complet, haltères, poids, sac de sable, punching-ball. Une grosse clé à molette rouge était suspendue près de la porte et un gilet pare-balles au mur du séjour. Le placard contenait une machette et un fusil. Des sacs de sable étaient empilés dans un coin de la maison. Dans l’arrière-cuisine, il y avait des boîtes de conserve, de l’eau minérale, trois caisses de Coors Light et une bouteille de Jack Daniel’s. L’ensemble était destiné à montrer que je me retrancherais et tirerais, dans le style Butch Cassidy, si la police débarquait.
    Je continuais d’aller deux fois par semaine à Tucson et de jouer le rôle du coach de l’équipe de Jack. Je pris quelques jours de congé en mars, me prélassant au bord de la piscine de mon jardin et profitant de la belle vie. Le soir, je jouais à cache-cache avec Jack, sur le parcours de golf, avec une lampe électrique, puis je rentrais et écoutais ma fille, Dale, jouer de la guitare. Elle se débrouillait très bien pour une débutante. Gwen, élégante et tolérante, me manifestait une tendresse que je ne méritais pas.
    Avril arriva. Je retournai à Bullhead. Un nouveau rassemblement de motards, le River Run, se préparait à Laughlin. Comme il se déroulait sur mon territoire, je résolus d’en profiter pour faire la connaissance des Hells Angels de la région.
    À l’époque, l’ATF s’intéressait d’assez près aux Hells Angels. Outre l’enquête de Ciccone, un agent vedette très connu, Joseph « Slats » Slatalla, montait un dossier à Phoenix. On élabore ce type de dossier sur la base des rapports de police existants, des déclarations sous serment, des arrestations, des condamnations, des documents financiers et des archives. Slats cherchait à démontrer que les Hells Angels étaient une organisation criminelle tombant sous le coup de la loi relative à la lutte contre le crime organisé {12} .
    Slats savait que les Hells Angels étaient installés en Arizona depuis un peu moins de cinq ans. Auparavant, le groupe d’Unpourcentistes le plus important était le Dirty Dozen. Le Dozen était violent et bien implanté. Il pratiquait l’extorsion, se livrait à des actes brutaux et était impliqué dans le trafic d’armes et de drogue. Chico et Bad Bob en faisaient partie.
    Les Angels débarquèrent sur leur territoire quand Ralf « Sonny » Barger, parrain emblématique des Hells Angels, « prit sa retraite » de la présidence qu’il avait exercée pendant quarante ans à Oakland, Californie. Il avait purgé une peine de prison dans la région de Phoenix, était tombé amoureux du climat et de l’État. Il avait quitté Oakland et s’était installé à Cave Creek, une banlieue du nord de Phoenix. Les Hells Angels l’accompagnèrent et n’admirent pas qu’un autre club pût se prétendre leur égal. Ceux du Dirty Dozen se trouvèrent dans une situation difficile. C’étaient des durs, mais ils ne disposaient pas des ressources que les Hells Angels pouvaient avoir – sans parler de la réputation internationale. Ils furent obligés de choisir : disparaître ou passer chez les Angels. Presque tous optèrent avec enthousiasme pour la deuxième solution. D’autres raccrochèrent définitivement leur blouson. D’autres encore voulurent rejoindre les Angels mais n’y furent pas autorisés.
    Ces faits étaient significatifs. Selon Slats, l’ascension, en moins de cinq ans, d’un club parti de rien au rang d’organisation dominante démontrait que les Angels usaient avec compétence et détermination de leur influence. C’est avec ce type de brique qu’on construit un mur d’inculpations tombant sous le coup de la loi relative à la lutte contre le crime organisé.
    Historiquement, deux obstacles principaux ont empêché les forces de l’ordre d’enquêter sérieusement sur les bandes de motards hors la loi. En haut de la hiérarchie, les patrons ne les considéraient pas vraiment comme criminelles. Il est beaucoup plus chic de traquer les gros trafiquants de drogue, d’armes ou d’explosifs. Et dans le cas où les patrons s’intéressent davantage au nombre d’inculpations, il leur est plus facile de s’en prendre aux petits revendeurs tels que Varvil et Abraham. Monter des dossiers contre des groupes tels que les Hells Angels exige du temps, de l’engagement, de la confiance, des risques et des fonds : de quoi affoler une administration telle que l’ATF.
    En bas de l’échelle,

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