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No Angel

Titel: No Angel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jay Dobyns
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était parrainé par de grandes entreprises et attirait des musiciens de renom. On y trouvait des concours de motos customisées, l’élection de Miss Laughlin, une foule de strip-teaseuses, des combats dans de la mousse à raser ou de l’huile pour bébé entre lesdites strip-teaseuses, la possibilité de jouer et, plus généralement, de faire la fête. Les participants étaient en majorité des citoyens respectueux de la loi. Mais aucun run ne paraissait digne de ce nom sans la présence des bandes de motards hors la loi. On les respectait, on les idolâtrait, et, comme tout le monde aime être respecté et idolâtré, les motards venaient en force.
    Les Hells Angels étaient les stars de ces réunions. Mais il y avait aussi d’autres bandes. Ne pas participer au même rassemblement que les rivaux était considéré comme la retraite la plus lâche et aucun club n’aurait accepté d’assumer cette réputation.
    Donc les principaux rivaux des Hells Angels, les Mongols de Californie du Sud, étaient également présents. Un conflit violent opposait les deux clubs depuis trente ans, mais il n’avait pas encore dégénéré en guerre ouverte.
    Laughlin regorgeait de motards, mais aussi de flics. Des fédéraux tels que Ciccone et Slats assistaient les forces de police locales. Sugarbear et moi assurions leur soutien, en compagnie de quelques-uns de mes plus vieux amis et collègues des missions d’infiltration : John Babyface » Carr, Sean « Spiderman » Hoover et Darren « Koz » Kozlowski. Cette équipe de soutien comportait également une jeune femme récemment entrée à l’ATF, Jenna « JJ » Maguire.
    Le soir du 27 avril, Koz faisait équipe avec moi. Koz était un agent infiltré dingue, impulsif, et dont l’apparence était toujours inquiétante. Sa blague la plus célèbre était : « Si je meurs en service, bordel, je ne veux pas que ce soit dans un accident de la circulation ou d’une crise cardiaque à mon bureau. Je ne veux pas me faire écraser par un bus ou une moto. Je veux qu’on me ligote sur une chaise avec du ruban adhésif et qu’on me tire un coup de fusil en pleine gueule. Je veux que ces fils de pute me coupent la tête. Je veux que les gars disent : tu sais qu’ils ont décapité Koz ? »
    On alla au Flamingo, où tous les Angels étaient descendus. On s’installa sur des tabourets dans un bar qui occupait une position centrale. Tout le monde nous scruta de la tête aux pieds. Autour de nous, les Hells Angels allaient et venaient. JJ, chargée d’observer, était installée à l’extrémité du bar et surveillait tout en refusant les propositions de verre et de balade à moto.
    La tension était palpable dans le casino. Les Angels savaient que les Mongols étaient dans les parages. Ils s’attendaient à une bagarre mais ne savaient ni quand ni où elle se produirait. Ils avaient dépêché des espions à l’hôtel des Mongols et étaient convaincus que ces derniers leur avaient rendu la politesse. Il semblait impossible d’aborder qui que ce fût et je n’avais pas vu Smitty, le type dont je voulais faire la connaissance. Après avoir siroté de la bière pendant une heure, Koz et moi avons conclu que ce n’était probablement pas notre jour de chance.
    Ce fut à cet instant que Smitty arriva au bar et s’installa à quelques tabourets de nous. Il était seul. Il commanda un Crown Royal et un Coca.
    Je savais qu’il fallait que je fasse bonne impression. Si je merdais dans les présentations nous nous retrouverions aussitôt sur la touche, Koz et moi, et tout espoir d’établir des relations avec les Angels disparaîtrait. Je n’avais pas vraiment peur – une équipe nous couvrait et il y avait des flics partout –, néanmoins il fallait que j’aie l’air d’un dur tout en me montrant respectueux. Koz, quant à lui, s’en fichait. Il défouraillerait à tout va, comme dans un vieux Western… et il adorerait ça.
    On se dirigea vers Smitty. À bonne distance, pour ne pas le mettre mal à l’aise, je dis :
    — Excuse-moi. Tu es Smitty, hein ?
    Il se tourna vers nous.
    J’avais attiré son attention. Il hocha gravement la tête et sourit. Ce fut comme si un auteur de bande dessinée avait tracé la ligne de son sourire.
    — C’est exact.
    — Je m’appelle Bird. Voilà mon pote, Koz.
    Il adressa un signe de la tête à Koz, mais ne me quitta pas des yeux.
    — Ouais, je sais qui tu es.
    — Vraiment ? C’est flatteur.
    — Bon, BHC

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