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Nostradamus

Nostradamus

Titel: Nostradamus Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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deviné du premier jour où je t’ai vu, tu viens
au nom de Renaud !… Eh bien ! parle ! que
m’apportes-tu ?…
    – Le pardon ! dit Nostradamus.
    – Le pardon ? Tu dis que Marie de
Croixmart me pardonne ? Tu dis que Renaud me
pardonne ?
    – Oui ! Et j’ai le droit de le dire,
puisque je suis Renaud !…
    – Tu es Renaud ? gronda Roncherolles
en reculant.
    – Oui ! Comment j’ai survécu, peu
importe ! Écoute. Tu as brisé ma vie et celle d’une pauvre
femme. Tu nous as condamnés à la douleur, au doute, au désespoir, à
la haine. Veux-tu tout réparer d’un seul coup ?
    – Ah ! tu es Renaud ? bégaya
Roncherolles dans un rire.
    – Écoute ! Je viens en suppliant. Tu
as une fille. Et moi j’ai un fils… et ce fils… ce fils aime ta
fille !…
    – Ah ! rugit Roncherolles avec un
formidable espoir. Tu as un fils ? Un fils de Marie de
Croixmart, dis ? Et ton fils aime ma fille, tu dis
cela ?…
    – Oui, râla Nostradamus.
    – Et tu adores ce fils ? Il est
toute ta vie, dis ?
    – Sauve-le ! murmura ardemment
Nostradamus. Et ma reconnaissance, Roncherolles, sera de
l’adoration… Seul, tu peux le sauver… Car ce fils, prisonnier, tout
près de la mort, c’est…
    – C’est Le Royal de Beaurevers !
    – Oui !…
    Le grand-prévôt leva les deux poings vers
l’autel et rugit :
    – Je comprends la haine de mon cœur
contre le truand. Je voulais te tuer ! Fou que j’étais !
J’allais te délivrer de la douleur ! Oh ! non, Vis le
plus longtemps possible avec cette pensée que Roncherolles pouvait
assurer la fuite de ton fils, et que Roncherolles l’a conduit à
l’échafaud ! Ah ! tu vas voir comme je vais sauver le
sacripant !…
    Devant cette explosion de haine, Nostradamus
tira son poignard et il allait frapper… Son bras s’immobilisa, ses
yeux se fixèrent sur la porte qui s’ouvrait toute grande et il
râla :
    – Mon fils !…
    – Ma fille ! gronda
Roncherolles.
    Au dehors, une sourde rumeur. À l’intérieur,
un cliquetis d’armes, et presque aussitôt des chants funèbres… Le
cortège du condamné marchait vers l’autel. C’étaient des moines, la
tête couverte de la cagoule, le cierge à la main. C’étaient des
hallebardiers. Le glas tintait… Au milieu des moines et des
hallebardiers marchait le condamné…
    C’est cela que Nostradamus regardait…
    Le Royal de Beaurevers avait les mains
attachées par devant, les deux poignets croisés l’un sur l’autre.
Mais ses pieds étaient libres. Il était nu-tête, moulé dans un
justaucorps de soie noire. Il marchait d’un pas ferme, la tête
penchée sur sa gauche. Il ne voyait rien – rien qu’un être !
Il n’entendait rien – rien qu’une voix ! Des cris étouffés
d’admiration et de pitié s’élevaient sur son passage. Il ne
regardait rien – rien qu’un être. Et cet être marchait près de lui…
Florise ! Comment ? Par quelle permission arrachée à la
miséricorde ou peut-être à la cruauté de la reine ?… Elle
marchait près du condamné et elle lui parlait, elle souriait.
Parfois, elle se penchait, et lui baisait pieusement les mains.
    Roncherolles regardait. Ils s’avançaient vers
l’autel comme deux fiancés qui vont se jurer une éternité
d’amour.
    – Pourquoi vouloir mourir ? grondait
Beaurevers…
    Il disait cela d’une voix raisonnable. Et elle
répondait :
    – Lorsque la hache touchera ton cou,
cette dague atteindra mon cœur. Ne t’ai-je pas juré que je mourrais
si tu mourais ?
    – Gardes ! rugit Roncherolles,
écartez cette fille !
    – La reine l’a voulu ainsi, dit
l’officier de hallebardiers. Roncherolles s’approcha de sa
fille…
    – Va-t’en ! gronda Roncherolles.
    Le grand-prévôt dégaina sa dague. À ce moment
retentit la clochette. Le prêtre levait haut l’ostensoir. Dans le
silence, on entendit Roncherolles qui répétait :
    – Va-t-en !…
    Dans ce même silence, on entendit Florise qui
disait :
    – Moi, Florise demoiselle de
Roncherolles, devant mon père, devant les hommes qui m’écoutent,
devant Dieu qui m’assiste, je déclare prendre pour époux dans la
mort Le Royal de Beaurevers ici présent…
    Roncherolles leva le bras. Ses yeux jetèrent
un éclair de folie. Puis, il se frappa en pleine poitrine et
s’affaissa.
    Des hommes l’emportèrent hors de l’église
tandis qu’il criait :
    – Renaud ! Renaud ! Es-tu
content ?…
    Et il expira…
    Florise

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