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Nostradamus

Nostradamus

Titel: Nostradamus Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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avait-elle vu ce drame ? C’est
peu probable, Nostradamus, lui, avait vu tomber Roncherolles. Le
vague espoir qui l’avait soutenu jusque-là, s’effondra alors.
Hagard, il courut à la place de Grève, bondit dans la maison des
échevins, et parvint jusqu’à Catherine de Médicis…
    La messe du condamné était terminée. Le
cortège sortit de l’église. Devant le condamné marchait maintenant
un homme qui avait attendu à la porte de l’église… Il portait sur
l’épaule une lourde hache au tranchant affilé…
    Ni Beaurevers ni Florise ne le voyaient. Ils
se répétaient :
    – Je t’aime…
    Le cortège, passant entre la double haie
d’archers s’arrêta au pied de l’échafaud. L’officier des
hallebardiers dit à Florise :
    – Mademoiselle, vous ne pouvez aller plus
loin…
    Elle ne répondit pas. Elle jeta ses deux bras
au cou de Beaurevers… Alors, des cris montèrent. Il y eut des
sanglots… on cria :
    – Grâce ! Grâce pour le
condamné !…
    Ils étaient si beaux, si touchants !…
Florise murmura :
    – Adieu, mon époux bien-aimé, je
t’aime !…
    – Je t’aime ! râla Le Royal de
Beaurevers.
    Ils fermèrent les yeux… leurs lèvres s’unirent
en un ineffable baiser… leur premier baiser !…
    Le condamné monta sur la plate-forme. Il mit
un genou sur le plancher et posa son cou sur le billot, les yeux
tournés vers Florise… il souriait !… Il cria :
    – Je t’aime !
    – Je t’aime ! répondit Florise, son
poignard à la main. Et elle souriait.
    – Grâce ! Grâce ! gronda la
foule dans un sanglot…
    Le bourreau tenait son regard fixé sur une
fenêtre de la maison des échevins… Soudain, à cette fenêtre, une
forme noire se montra… Catherine de Médicis !… Elle fit un
signe – le signe de mort !… La hache levée jeta dans les airs
un éclair.

IV – LES GARDES DU JEUNE HENRI
    Myrta, la veille de cette matinée, avait
quitté la maison de la rue de la Tisseranderie, chargée d’une
mystérieuse mission par Nostradamus. À ce moment, il était environ
minuit. Myrta allait jouer la dernière carte de Nostradamus. Myrta
allait au Louvre !…
    On n’a pas oublié que le jour du tournoi,
Myrta s’était rencontrée avec Bouracan, Strapafar, Trinquemaille et
Corpodibale, gentilshommes de la reine, et que les quatre compères
lui avaient dit :
    – Il y a pour nous au Louvre un mot
d’ordre spécial. Quand tu voudras nous voir, tu n’auras qu’à
dire : « Pierrefonds ! »
    Voilà ce que Myrta avait raconté à
Nostradamus, qui, ne pouvant entrer au Louvre, avait pensé à y
faire entrer Myrta.
    Cette nuit-là, la reine étant en conférence,
avait, comme on a vu, chargé nos braves de veiller sur son fils
Henri. Catherine redoutait, elle ne savait quelle tentative dirigée
contre le fils de son cœur. Les quatre malandrins se trouvaient
donc dans la propre chambre de la reine où, pendant cette période,
Henri couchait. Ils se considéraient avec des mines de désolation…
Ils pensaient à
lui…
Ils parlaient de
lui…
de sa
condamnation à mort.
    – Messieurs, dit un officier en
entr’ouvrant la porte, il y a là pour vous un émissaire de la
reine !
    – Un émissaire ! Qu’il
entre !…
    L’officier s’effaça. Une femme entra et laissa
tomber sa capuche.
    – Myrta ! s’écrièrent-ils
stupéfaits, l’âme ravie.
    D’un mot, elle leur imposa silence. D’un
regard, elle vit le jeune prince qui dormait dans le lit de la
reine. Elle les rassembla autour d’elle, et :
    – Voulez-vous le sauver ?
    Il n’était pas besoin de le désigner plus
clairement. Ils ne répondirent pas. Leurs yeux, leurs attitudes
rugissaient que s’il fallait quatre vies pour sauver la sienne,
c’était chose faite. Alors, elle expliqua qu’il s’agissait de
saisir le petit prince Henri, le sortir du Louvre avant neuf heures
du matin, le conduire dans la maison de la rue de la Tisseranderie
qu’elle leur dépeignit.
    – Ce sera fait ! dit
Trinquemaille.
    – Nous tuerons la reine, s’il le
faut ! dit Strapafar. Myrta les quitta en répétant :
    – Avant neuf heures !…
    Demeurés seuls, ils se regardèrent,
flamboyants. À ce moment, la porte s’ouvrit… la reine parut.
    – Vous pouvez vous retirer dans votre
appartement, dit-elle.
    Ils demeurèrent écrasés, foudroyés… Jamais
Catherine ne fut si près de la mort. L’entrée de plusieurs
demoiselles d’honneur la sauva : les quatre se retirèrent,

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