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Nostradamus

Nostradamus

Titel: Nostradamus Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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avaient été en hâte
rassemblées au Louvre – pour rendre à la dépouille du roi les
honneurs funèbres, disait-on – en réalité pour mettre le château à
l’abri d’un coup de main très possible de la part des Guise.
    Dans la chambre funéraire, Henri II
reposait sur un lit de parade. Dans une salle voisine, l’archevêque
de Paris récitait les prières des morts. Autour du lit, douze
gentilshommes montaient la garde.
    On ne voyait pas Catherine. On la disait en
prières.
    La vérité, là encore, était ignorée. Avec une
prodigieuse activité, Catherine organisait cette véritable régence,
qui allait commencer sous le nom de règne de François II. Dans
ces vêtements de deuil qu’elle ne devait jamais quitter, elle était
entourée d’une douzaine de conseillers, dont le cardinal de
Lorraine et le duc de Guise avaient été soigneusement exclus. Le
connétable de Montmorency avait mis son épée au service du nouveau
roi, c’est-à-dire de Catherine. Quant au maréchal de Saint-André,
il avait disparu…
    À cette conférence assistait, pour la forme,
le jeune roi François II. Sa mère, de temps à autre, passant
dans sa chambre, saisissait dans ses bras son fils Henri, qu’elle
embrassait avec passion et à qui elle murmurait :
    – Tu seras roi !… Toutes les
prédictions de Nostradamus se réalisent. Pourquoi celle-ci ne se
réaliserait-elle pas ?…
    Puis elle disait à quatre hommes assemblés
là.
    – Vous avez juré de ne pas le quitter une
minute…
    – Nous avons juré sur notre âme, bien
mieux : sur saint Pancrace ! Ne craignez rien, nous
veillons !
    – Vous tueriez tout ce qui voudrait
approcher de mon fils…
    – Eh ! vivadiou ! répondait
l’un des quatre, celui qui franchira cette porte est mort d’avance,
té !…
    – Vous avez juré de mourir pour mon fils
s’il le faut…
    – On mourra, per Dio santo, on mourra,
madame !
    – Ya ! faisait le quatrième en
roulant des yeux terribles.
    La reine, alors, rassurée, s’en allait
reprendre sa conférence. Tous quatre avaient une mine lugubre et,
parfois, Strapafar traduisait leurs sentiments en
murmurant :
    – Lou pauvre pigeoun !…
    Nostradamus n’insista pas pour entrer au
Louvre. Pourtant, il voulait voir la reine. Il savait pourtant que
rien n’ébranlerait Catherine de Médicis. Le Royal de Beaurevers
savait que le jeune prince Henri n’était pas un fils légitime du
feu roi. Cela condamnait le jeune homme.
    Ainsi, donc, Nostradamus n’aurait retrouvé
femme et fils que pour les perdre ensemble. Son cœur saignait. Il
avait essayé d’entreprendre quelque suggestion à distance sur la
reine. Mais sans forces, il avait pleuré des larmes
impuissantes…
    Et c’est alors qu’il s’était rendu au Louvre
pour menacer, supplier, réussir peut-être de près ce qu’il n’avait
pu réussir à distance… Catherine de Médicis, en donnant l’ordre de
ne pas laisser entrer le devin au Louvre, avait déjoué cette
tentative, sans le vouloir, d’ailleurs. Car elle n’obéissait qu’à
une pensée superstitieuse qui lui conseillait de ne pas laisser en
ce moment Nostradamus approcher de son fils Henri.
    Un instant, Nostradamus songea à en finir, à
se tuer là…
    Puis, secouant la tête :
    – Il sera temps de me tuer quand j’aurai
vu mourir mon fils !…
    Son fils !… Cette pensée dominait tout,
même cet immense amour qui se réveillait dans son cœur, décuplé par
l’amour même de Marie !… Et, pour elle aussi, tout se résumait
en ce mot : Sauver son fils !
    Il n’y avait plus que douze heures pour
arriver au moment où Le Royal devait être exécuté. L’officier, avec
étonnement, le vit pleurer…
    – C’est fini ! râla Nostradamus.
    Et il allait s’en aller. À ce moment, une
pensée soudaine traversa son esprit… Il saisit ses tablettes et
écrivit :
    « 
Madame, j’ai vainement essayé de
parvenir jusqu’à vous. Voici ce que je voulais vous dire : il
est indispensable que vous assistiez à l’exécution de demain matin.
J’y assisterai aussi. Il y va du bonheur de votre fils…
    « NOSTRADAMUS. »
    Nostradamus n’avait écrit ces lignes que pour
s’assurer la possibilité d’approcher de Catherine. Mais lorsqu’il
eut écrit, il répéta machinalement les derniers mots :
il
y va du bonheur de votre fils…
    – Son fils ! murmura-t-il… Oh !
quelle pensée me vient là !… Djinno ! Est-ce toi… qui me
l’envoies ?
    Il remit

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