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Nostradamus

Nostradamus

Titel: Nostradamus Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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nous
aurons ce soir un divertissement rare : nous aurons ce
Nostradamus.
    – Sorcier du diable, dit Brusquet, qui
devine que vous êtes malade quand la fièvre vous tient au
lit !
    – Est-il vrai, sire, qu’il fait de
l’or ? demanda Diane.
    – Sire, demanda Catherine avec un étrange
sourire, est-il vrai qu’il sait comment chacun de nous doit
mourir ?
    – Nous le verrons à l’œuvre, dit
Henri II. Nous saurons tous notre bonne aventure, et…
    – Ah ! ah ! fit Brusquet en
interrompant le roi sans façon, voici Lorraine qui vient à
nous ! Vive Lorraine, morbleu !
    – Avorton ! gronda le duc de Guise
qui s’inclinait.
    – Avorton ! Oui, près de l’illustre
maison de Lorraine, nous ne sommes que des avortons ! s’écria
Brusquet ! On peut nous tirer les oreilles, à nous !
Morbleu, nous les avons assez grandes pour cela. Regarde, Henri,
ton noble cousin de Guise. Une belle tête ! Malheureusement,
elle ne porte qu’une couronne ducale. Pour le héros de Metz, de
Renty, de Saint-Quentin et de Calais, ce n’est pas assez !
Qu’avons-nous fait, nous, pour porter la couronne royale ?
Nous avons signé la honteuse paix du Cateau. Guise a sauvé Paris.
Guise a sauvé le royaume. Guise veut tout sauver ! Je veux
aussi qu’il me sauve ! Je veux aussi qu’il se
sauve !…
    Le duc et le roi avaient pâli, l’un de
terreur, l’autre de rage.
    – Sire, prononça le Balafré, je me retire
devant votre bouffon.
    – Te tairas-tu, braillard, âne
bâté ! Parlez, mon cousin.
    – Sire, dit le duc, voici le très
révérend Loyola qui expliquera à Votre Majesté de quoi il s’agit.
M. le connétable de Montmorency, M. le cardinal de
Lorraine, M. le maréchal de Saint-André et moi-même enfin nous
approuvons le projet qu’il veut soumettre au roi.
    – Parlez, mon vénérable père, dit
Henri II.
    – Roi de France, dit Loyola de sa voix
sèche, votre royaume est le plus beau fleuron de la chrétienté.
Allez-vous le laisser se ternir sous la rouille de l’hérésie ?
J’ai peu de temps à donner au monde. Dieu m’appelle. Lorsque je
comparaîtrai devant notre divin maître à tous et qu’il me demandera
ce que j’ai fait pour la sainte Église, devrais-je lui répondre que
si je suis parvenu à sauver l’Espagne, à garantir l’Italie, il m’a
été impossible d’arracher la France à l’hydre qui s’étend sur
elle ?…
    – Que devons-nous donc faire ?
demanda Henri étonné.
    – Exterminer le parpaillot ! gronda
le Balafré.
    – Ce qu’il faut faire, sire ?
murmura le cardinal de Lorraine. Ce saint homme va vous le dire.
Écoutez-le !
    – Le royaume est étrangement troublé, dit
Montmorency.
    – Eh ! sire, souffla Saint-André,
laissez-nous faire la rude besogne, et gardez pour vous le plaisir
de régner.
    Saint-André venait de toucher la corde
sensible. Le roi lui sourit. Saint-André fit signe à Loyola, qu’il
pouvait parler.
    – Sire, dit Loyola, qui a sauvé
l’Espagne ? L’Inquisition !… Qui a sauvé l’Italie ?
L’Inquisition ?… Roi, Dieu demande que l’Inquisition soit
établie en France !…
    Les huit ou dix personnages qui, autour du
roi, assistaient à cette scène étaient haletants. Et là, dans cette
salle où le chef de la Compagnie de Jésus tentait de forger de la
foudre, où ces paroles venaient de gronder comme un tonnerre
précurseur du tocsin de la Saint-Barthélémy, la musique des violes
et des luths faisait entendre ses airs de douce mélancolie, de
jolies femmes dansaient, des jeunes seigneurs riaient…
    Henri II regarda autour de lui. Il ne vit
que des visages convulsés. Seules, Catherine de Médicis, Diane de
Poitiers et Marie Stuart demeuraient calmes dans cette tempête.
    – Allons, murmura le roi, qui sait, au
fait, si cela n’arrangera pas bien des choses ?…
    Il allait dire oui ! Il allait donner
l’ordre fatal…
    – Messire de Nostradamus ! cria à ce
moment le héraut.
    À ce nom, la salle entière sembla
tressaillir ; les joueurs jetèrent leurs cartes, les danses
furent suspendues, une irrésistible curiosité balaya les sentiments
épars dans cette foule, et tous fixèrent les yeux sur la porte et
virent entrer un homme vêtu de velours violet, un manteau de satin
jeté sur ses épaules, la main appuyée sur la garde de l’épée.
    Nostradamus marcha au roi. Mais, dans cette
seconde son regard embrassa cette foule qui le contemplait.
    Du premier coup d’œil,

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