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Odyssée

Odyssée

Titel: Odyssée Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Homère , Mimmo Paladino
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verra quand je fuirai à travers la plaine, et, me poursuivant de ses pieds rapides, il me saisira. Et alors je n'éviterai plus la mort et les Kères, car il est bien plus fort que tous les autres hommes. Pourquoi n'irais-je pas à sa rencontre devant la Ville ? Sans doute son corps est vulnérable à
    l'airain aigu, quoique le Kronide Zeus lui donne la victoire.
    Ayant ainsi parlé, et son brave coeur l'excitant à combattre, il attendit Akhilleus. De même qu'une panthère qui, du fond d'une épaisse forêt, bondit, au-devant du chasseur, et que les aboiements des chiens ne troublent ni
    n'épouvantent ; et qui, blessée d'un trait ou de l'épée, ou même percée de la lance, ne recule point avant qu'elle ait déchiré son ennemi ou qu'il l'ait tuée ; de même le fils de l'illustre Antènôr, le divin Agènôr, ne voulait point reculer avant de combattre Akhilleus. Et, tendant son bouclier devant lui, et brandissant sa lance, il s'écria :
    - Certes, tu as espéré trop tôt, illustre Akhilleus, que tu renverserais aujourd'hui la ville des braves Troiens. Insensé ! tu subiras encore bien des maux pour cela. Nous sommes, dans Ilios, un grand nombre d'hommes courageux qui saurons défendre nos parents bien-aimés, nos femmes et nos enfants ; et c'est ici que tu subiras ta destinée, bien que tu sois un guerrier terrible et plein d'audace.
    Il parla ainsi, et lança sa pique aiguÎ d'une main vigoureuse. Et il frappa la jambe d'Akhilleus, au-dessous du genou. Et l'airain résonna contre l'étain récemment forgé de la knèmide qui repoussa le coup, car elle était le présent d'un Dieu. Et le Pèléide se jeta sur le divin Agènôr. Mais Apollôn lui refusa la victoire, car il lui enleva l'Anténoride en le couvrant d'un brouillard épais, et il le retira sain et sauf du combat.
    Puis il détourna par une ruse le Pèléide des Troiens, en se tenant devant lui, sous la forme d'Agènôr. Et il le fuyait, se laissant poursuivre à
    travers la plaine fertile et le long du Skamandros tourbillonnant, et le devançant à peine pour l'égarer. Et, pendant ce temps, les Troiens épouvantés rentraient en foule dans Ilios qui s'en emplissait. Et ils ne s'arrêtaient point hors de la Ville et des murs, pour savoir qui avait péri ou qui fuyait; mais ils s'engloutissaient ardemment dans Ilios, tous ceux que leurs pieds et leurs genoux avaient sauvés.
    Chant 22 :
    Ainsi les Troiens, chassés comme des faons, rentraient dans la Ville. Et ils séchaient leur sueur, et ils buvaient, apaisant leur soif. Et les Akhaiens approchaient des murs, en lignes serrées et le bouclier aux épaules. Mais la Moire fatale fit que Hektôr resta devant Ilios et les portes Skaies. Et Phoibos Apollôn dit au Pèléide :
    - Pèléide aux pieds rapides, toi qui n'es qu'un mortel, pourquoi poursuis-tu un Dieu immortel ? Ne vois-tu pas que je suis un Dieu ? Mais ta fureur n'a point de fin. Ne songes-tu donc plus aux Troiens que tu poursuivais, et qui se sont enfermés dans leur Ville, tandis que tu t'écartais de ce côté ?
    Cependant tu ne me tueras point, car je ne suis pas mortel.
    Et Akhilleus aux pieds rapides lui répondit, plein de colère :
    - ‘ Apollôn, le plus funeste de tous les Dieux, tu m'as aveuglé en m'écartant des murailles ! Sans doute, de nombreux Troiens auraient encore mordu la terre avant de rentrer dans Ilios, et tu m'as enlevé une grande gloire. Tu les as sauvés aisément, ne redoutant point ma vengeance. Mais, certes, je me vengerais de toi, si je le pouvais !
    Ayant ainsi parlé, il s'élança vers la Ville, en méditant de grandes actions, tel qu'un cheval victorieux qui emporte aisément un char dans la plaine. Ainsi Akhilleus agitait rapidement ses pieds et ses genoux. Et le vieux Priamos l'aperçut le premier, se ruant à travers la plaine, et resplendissant comme l'étoile caniculaire dont les rayons éclatent pami les astres innombrables de la nuit, et qu'on nomme le Chien d'Oriôn. Et c'est la plus éclatante des étoiles, mais c'est aussi un signe funeste qui présage une fièvre ardente aux misérables hommes mortels. Et l'airain resplendissait ainsi autour de la poitrine d'Akhilleus qui accourait.
    Et le vieillard se lamentait en se frappant la tête, et il levait ses mains, et il pleurait, poussant des cris et suppliant son fils bien-aimé.
    Et celui-ci était debout devant les portes, plein du désir de combattre Akhilleus. Et le vieillard, les mains étendues, lui dit d'une voix lamentable :
    - Hektôr,

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