Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome I.
obstacles ; les ennemis se sont retirés à Mantoue ; demain notre corps de troupes sera ici. Je me presse de courir, et vous prie de me faire part des mouvemens de l'armée impériale dans la Bavière et dans la Souabe.
L'empereur peut-il affaiblir son armée du Rhin pour renforcer celle d'Italie ? Quelles troupes pourrait-il encore envoyer dans le Tyrol ? Je vous prie, citoyen ministre, de me faire part, là-dessus, des renseignemens que vous avez, et d'envoyer de tous côtés des agens, afin que vous puissiez m'instruire, avec précision, des forces que l'on ferait filer en Italie.
Je suis très-flatté, citoyen ministre, que cette circonstance m'ait procuré le plaisir de vous assurer, etc.
BONAPARTE.
Au quartier-général à Milan, le 2 prairial an 4 (21 mai 1796).
Au citoyen Bonelli, chef de bataillon.
Vous vous rendrez en Corse avec dix-huit hommes de votre choix. Le citoyen Sapey est chargé de vous faire passer en Corse et de vous faire porter des secours en poudre et en armes.
Il vous sera remis, à votre départ, 24,000 liv. en argent, dont vous vous servirez pour encourager les patriotes. Le citoyen Brassini restera à Gênes, et vous fera passer les secours dont vous pourrez avoir besoin, et vous remettra cent fusils, trois cents paires de pistolets, six cents livres de poudre et dix mille livres de plomb.
Dès l'instant que l'on aura des nouvelles plus sûres, on enverra davantage, et des brevets d'officiers, pour lever des bataillons au compte de la république française.
BONAPARTE.
Aux citoyens Braccini et Paraviccini.
Vous resterez à Gênes pour correspondre avec les patriotes corses, et me tenir informé de tout ce qui se passe dans ce département, et lui envoyer des secours.
Le citoyen Balbi, banquier de la république, vous remettra 15,000 liv. Vous achèterez, avec cette somme, cent fusils, trois cents paires de pistolets, trois mille pierres à fusil, cinq à six mille livres de poudre, et huit à dix mille livres de plomb, que vous remettrez au citoyen Bonelli. Je donne des ordres pour qu'on vous fasse passer de Nice six cents fusils de chasse, que vous ferez passer successivement.
Le ministre de la république à Gènes est instruit de votre mission.
Vous vous présenterez à lui, afin qu'il vous donne tout ce dont vous pourriez avoir besoin.
Vous jouirez de 300 fr. d'appointemens par mois tant que durera votre mission.
BONAPARTE.
Au citoyen Sapey.
Je fais partir le citoyen Bonelli avec trente hommes et cent fusils, trois cents paires de pistolets, six mille livres de poudre et dix mille livres de plomb, pour secourir les patriotes de Corse.
Je charge les citoyens Braccini et Paraviccini de rester à Gênes, et de se ménager une correspondance avec les patriotes corses.
Votre zèle m'étant connu, je vous charge de procurer au citoyen Bonelli tous les moyens nécessaires pour passer en Corse ; je vous ferai rembourser les frais que vous ferez a ce sujet.
BONAPARTE.
Au citoyen Faypoult.
Je vous envoie ci-joint une lettre interceptée, vous y verrez que vous avez des espions autour de vous.
La paix avec le roi de Sardaigne est faite à des conditions très-avantageuses ; elle a été signée le 26 de ce mois.
Tout est tranquille à Paris, et les révolutionnaires de 93 sont encore mis à l'ordre et déjoués.
Vous trouverez ci-joint une proclamation à l'armée. Je préfère cette tournure à celle d'écrire aux peuples. L'armistice avec le duc de Parme a été approuvé ; le directoire ne l'a pas trouvé assez honteux pour ce duc.
Nous avons imposé le Milanais à 20,000,000 fr.
Je vous choisirai deux beaux chevaux parmi ceux que nous requerrons à Milan ; ils serviront à vous dissiper des ennuis et des étiquettes du pays où vous êtes. Je veux aussi vous faite présent d'une épée.
BONAPARTE.
Au quartier-général à Milan, le 3 prairial an 4 (22 mai 1796).
Au directoire exécutif.
Je viens de recevoir, citoyens directeurs, le courrier qui est parti le 26 de Paris. Il nous a apporté les articles de la paix glorieuse que vous avez conclue avec le roi de Sardaigne. Je vous prie d'en recevoir mes complimens.
Le commissaire Salicetti vous fera passer l'état des contributions que nous avons imposées. Vous pouvez, à cette heure, compter sur 6 à 8,000,000 argent en or ou argent, lingots ou bijoux, qui sont à votre disposition à Gênes, chez un des premiers banquiers. Vous pouvez disposer de cette somme, étant superflue aux besoins de l'armée. Si vous le désirez, je
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