Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome II.
pour me faire part des renseignement qu'il aurait recueillis.
Faites commander cette reconnaissance par un homme intelligent. En partant exactement à deux heures après minuit, elle arrivera à cinq heures à Kélioubeh.
BONAPARTE.
Au Caire, le 20 thermidor an 6 (7 août 1798).
Au général Kléber.
Le kyaya du pacha d'Egypte expédie à Constantinople un exprès : je vous prie, citoyen général, de lui donner toutes les facilités nécessaires pour son passage.
BONAPARTE.
À l'ordonnateur en chef.
Je vais partir, citoyen ordonnateur, pour me porter à vingt-cinq lieues d'ici vers la Syrie.
Moyennant les différens envois de farine que je vous ai demandés, et ceux que l'état-major ordonne, nous serons en mesure pour les subsistances ; mais je vous prie de veiller à ce qu'on nous fasse les envois demain, comme je le demande, de cinquante quintaux de riz, et autant après-demain, ainsi que de dix-huit cents rations de pain.
La police de la ville exigerait que le blé y fût maintenu à un bon prix. Un moyen nécessaire serait que vous fissiez vendre tous les jours une certaine quantité de blé au tarif. Cela nous procurerait de l'argent et ferait un grand bien à la ville.
Je vous recommande, pendant mon absence, d'avoir en magasin la plus grande quantité de farine que vous pourrez, et de faire faire, tant à Boulac qu'au Caire et au vieux Caire, la plus grande quantité possible de biscuit : les mameloucks en faisaient faire dans la ville de fort beau. Je désirerais que vous pussiez passer un marché avec les boulangers de la ville, car il serait essentiel que vous eussiez, d'ici à dix jours, trois cent mille rations de biscuit. C'est le seul moyen d'assurer les subsistances dans nos routes et de ne pas mourir de faim dans nos opérations.
BONAPARTE.
Au général Desaix.
Je vais m'absenter, citoyen général, pour quelques jours de la ville du Caire.
Je donne ordre au général commandant de vous instruire de tous les mouvemens qui provoqueraient des mesures extraordinaires. Votre division, dans la position où elle se trouve, a le double but : 1°. de garantir la province de Gizeh ; 2°. de former une réserve pour le Caire.
La commission provisoire, composée des citoyens Monge, Berthollet et Magallon, s'adressera à vous pour avoir tous les sauf-conduits qu'elle jugera à propos d'accorder aux femmes des mameloucks, et moyennant les traités particuliers qu'elle conclura avec elles.
Vous nommerez quatre officiers pour suivre les quatre commissions chargées de faire les inventaires et de dépouiller les maisons des beys. Ces officiers me rendront compte tous les jours de la manière dont s'est faite l'opération ; ils doivent d'ailleurs laisser faire entièrement les commissaires. S'ils apercevaient des abus, ils vous les dénonceraient et vous y apporteriez remède.
Le citoyen Beauvoisin a ordre de vous rendre compte tous les jours de la séance du divan.
Je donne ordre au commandant de la place de faire partir tous les jours cinquante ou soixante hommes avec un officier pour me porter de vos dépêches, les siennes, celles de la commission, de l'ordonnateur, et de l'adjudant-général qui reste à l'état-major.
Par ce moyen, vous vous trouverez instruit de la position des esprits au Caire, et vous ferez faire à votre division et à la garnison tous les mouvemens que les circonstances exigeront.
Si un courrier de France arrivait, il faudrait avoir soin de ne me l'expédier que fortement escorté.
BONAPARTE.
Au Caire, le 24 thermidor an 6 (11 août 1798).
À Ibrahim-Bey.
La supériorité des forces que je commande ne peut plus être contestée : vous voilà hors de l'Egypte et obligé de passer le désert.
Vous pouvez trouver dans ma générosité la fortune et le bonheur que le sort vient de vous ôter.
Faites-moi de suite connaître votre intention.
Le pacha du grand-seigneur est avec vous, envoyez-le moi porteur de votre réponse ; je l'accepte volontiers comme médiateur.
BONAPARTE.
Le 25 thermidor an 6 (12 août 1798).
[Ce morceau a été publié dans le no. LXVII du Moniteur, le 7 frimaire an VII (27 novembre 1798). Quoique son authenticité ait été discutée, nous n'avons pas cru devoir omettre une pièce aussi curieuse et qui donne une si juste idée du caractère de Bonaparte et des moyens qu'il employait avec tant d'habileté pour rapper l'imagination déjà si irritable des habitans de l'Egypte.]
Entrevue de Bonaparte, membre de l'Institut national,
général en chef de
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