Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome II.
moi.
13°. Si l'amiral Brueys arrivait à temps pour pouvoir partir le 20 germinal, la commission ferait sur-le-champ armer en flûte les six vaisseaux vénitiens qu'il amène avec lui, ce qui diminuerait d'autant le convoi.
14°. La commission correspondra avec le général Vaubois en Corse, pour l'embarquement des deux mille hommes que ce général a reçu l'ordre du gouvernement de faire embarquer. Indépendamment des 200,000 fr. que l'on a envoyés dans cette île, elle y fera passer ce qui pourrait être nécessaire pour l'établissement d'un hôpital de cinq cents lits et un magasin de rafraîchissemens que l'ordonnateur de la division de Corse a reçu ordre d'établir à Ajaccio.
15°. Indépendamment de tous ces objets, la commission formera à Toulon et à Marseille un magasin de seize mille paires de souliers, mille paires de bottes, seize mille chemises, huit mille gibernes, six mille chapeaux, seize mille paires de bas pour pouvoir être distribués aux troupes.
16°. Elle fera également acheter un million de pintes de vin, cent vingt mille pintes d'eau-de-vie, qu'elle fera charger sur de gros bâtimens, auxquels elle donnera ordre de se rendre dans le port d'Ajaccio, où ils resteront sans décharger, jusqu'à nouvel ordre ; les équipages ayant de l'eau pour un mois et des vivres pour deux.
17°. Le commissaire ordonnateur Sucy ordonnancera toutes les dépenses relatives aux troupes de terre ; le citoyen Leroy, celles relatives au fret des bâtimens et en général à la marine, et l'on mettra à la disposition des directeurs d'artillerie les sommes nécessaires pour les dépenses de l'artillerie.
18°. Les dix mille hommes qui s'embarqueront à Toulon, les cinq mille autres qui s'embarqueront à Marseille, et ceux qui s'embarquent à Gênes, doivent avoir chacun une ambulance avec les chirurgiens, médecins et approvisionnemens nécessaires.
19°. Indépendamment du million que le payeur de la commission recevra demain, la commission recevra, chaque décade, à commencer du 20 ventose, 500,000 fr. jusqu'au 30 germinal. Elle aura soin de garder en réserve, et pour être employés sur un ordre exprès de moi, 200,000 fr. sur le million qu'elle touche demain, et 200,000 fr. sur le demi-million qu'elle touchera chaque décade ; ce qui fera, au 30 germinal, qu'il y aura dans la caisse du payeur un million en réserve.
Lorsque la commission fera des marchés, elle réservera une partie des paiemens desdits marchés pour être faits en floréal.
20°. La commission m'enverra, le plus tôt possible, l'état des sommes présumées nécessaires pour l'exécution du présent ordre.
21°. La commission formera une compagnie de vingt-cinq armuriers, avec leurs outils ; deux compagnies d'ouvriers bourgeois de la même formation que celles de l'artillerie, avec leurs outils, destinées également à être embarquées.
Etat des troupes qui se trouvent dans ce moment-ci en Corse.
Dix-neuvième demi-brigade de ligne, deux mille hommes ; premier bataillon de la quatre-vingt-sixième, neuf cents ; quatrième d'infanterie légère, quinze cents ; vingt-troisième id., deux mille cent ; artillerie, deux cents : en tout, six mille sept cents hommes.
État des troupes qui viennent de recevoir l'ordre de se rendre à Gênes.
Vingt-deuxième d'infanterie légère, quinze cents hommes ; treizième de ligne, deux mille ; soixante-neuvième id., dix-sept cents ; quatorzième de dragons, cinq cents ; dix-huitième id., deux cents ; artillerie, trois cents : en tout, six mille deux cents hommes.
Paris, le 25 ventose an 6 (15 mars 1798).
À la commission de l'armement de la Méditerranée.
Le citoyen Estève, nommé payeur près de la commission, part ce soir. Il a des ordres pour toucher 1,300,000 fr. à Toulon. Il a touché ici, et a fait partir pour Gênes, par un courrier extraordinaire, 200,000 fr., ce qui fait les 1,500,000 f. que vous deviez toucher dans ce mois.
J'aurai soin qu'au premier germinal on vous fasse passer 500,000 autres francs.
Il est indispensable que vous fassiez partir sur-le-champ, par une frégate, 200,000 fr. en Corse. J'attends avec intérêt votre première dépêche. Mettez la plus grande activité dans tous vos travaux.
Les troupes qui doivent s'embarquer à Toulon sont en marche, et arriveront vers le 15 germinal. Faites préparer les casernes et les subsistances.
BONAPARTE.
Paris, le 25 ventose an 6 (15 mars 1798).
Aux commissaires de la trésorerie nationale.
J'ai l'honneur de
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